Fort d’Aubervilliers : une vraie concertation va-t-elle s’engager ?
jeudi 6 décembre 2012
Mardi 4 décembre 2012 s’est déroulée à l’école Joliot-Curie une réunion publique de présentation du projet dit d’« écoquartier » du Fort d’Aubervilliers et de bilan de la « concertation réglementaire » engagée dans le cadre de la création envisagée d’une Zone d’aménagement concerté (ZAC) qui doit former le cadre juridique de l’opération.
À vrai dire la présentation du projet redoublait ce qui avait déjà eu lieu en juin. S’ajoutaient simplement quelques remarques ou suggestions apparues lors de la phase de concertation et qui se situaient dans une dimension de grandes généralités.
La maigre moisson issue de la concertation se signale en effet par une relative pauvreté, hormis les réflexions émises par les deux associations intervenant sur les jardins ouvriers. Les réactions recensées se situent en effet toutes dans le cadre de la logique du projet ce qui peut être superficiellement interprété comme une attitude de consensus.
La discussion allait révéler qu’il n’en était rien et les animateurs de la soirée durent bientôt souligner que l’on n’en était qu’aux esquisses, qu’il n’était question que de grands principes, que le projet ne se concrétiserait que dans une durée longue… Bref on se situait dans une phase très amont de l’affaire, le préfet devant in fine se prononcer sur le périmètre de la ZAC.
La ZAC projetée se réduit aux espaces couverts par l’actuel Fort et ses périphéries proches, la RN2 constituant une frontière dure. Certes un bavardage existe sur la relation des espaces du Fort avec les cités avoisinantes (Emile Dubois/Maladrerie) mais dans les faits c’est bien de l’aménagement d’une vraie ville séparée d’Aubervilliers, comptant de 6 000 à 8 000 habitants, dont il est question.
La discussion est venue avec force sur ces sujets, soulignant qu’il était inconcevable de traiter du Fort en lui-même et qu’il convenait de penser les évolutions du Fort en relation articulée avec celles des cités Emile Dubois/Maladrerie qu’il fallait penser selon une logique de réorganisation « verte » qui supposait, en préalable absolu, que soit effacée la frontière de la RN2.
En clair, si de ZAC il est question elle doit être étendue aux territoires des cités Emile Dubois et Maladrerie.
La question du logement a également été abordée (au moins 2000 logements sont envisagés) plusieurs intervenants soulignant la surdensité existant déjà sur le quartier et la nécessité de préserver un grand poumon verts au débouché du Fort. Le bétonnage soi disant « doux » envisagé a été fortement contesté.
La question des transports a également été soulevée en raison de la saturation de la ligne 7 aux heures de pointe et de l’annonce très lointaine du grand métro.
La mise en place d’un groupe de suivi citoyen a également suscité des réactions très critiques. Ce groupe serait composé de 5 habitants volontaires, de 5 habitants désignés par les maires de Pantin et Aubervilliers et de 5 habitants … tirés au sort sur les listes électorales ! Ce groupe serait mis en place pour une durée minimale de 3 années et se réunirait environ tous les mois.
La discussion a qualifié ce dispositif de « gadget » et souhaité un contrôle citoyen par le biais d’experts associatifs du quartier.
Au bout du compte, il apparaît indispensable d’ouvrir enfin une concertation véritable et de prévoir, au bout de celle-ci, une consultation des habitants d’Aubervilliers.
André Narritsens
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