Meeting du 11 avril à Aubervilliers
Il y avait même un banquier dans le public !
mardi 17 avril 2012
Ça commençait plutôt mal pour le lobbie de la banque puisque Eric Coquerel (en photo ci-contre), secrétaire national du parti de gauche, ouvrait les hostilités pour décliner le programme économique du Front de gauche. Alors que les oreilles des collègues du camarade banquier commençaient à siffler, le conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon donnait du grain à moudre à ceux qui pensent que si le renforcement de l’austérité enrichit les banques, ce n’est pas la meilleure solution pour sortir de la crise.
Le programme du Front de Gauche irréaliste ?
Il est vrai que Jean-Luc Mélenchon est l’un des seuls candidats à prendre le contre-pieds des politiques d’austérité. Sarkozy, Hollande, Bayrou... se placent à des degrés divers dans le cadre contraint des politiques de l’Union européenne. Faute de proposer de taxer les capitaux et les revenus exonérés d’impôts par les niches fiscales qui précisément limiteraient la dette de l’Etat et des organismes sociaux, les experts préfèrent taxer d’irréaliste le programme du Front de Gauche.
Et pourtant, précise Eric Coquerel, si on reprend l’ensemble des critères du Figaro qui a chiffré l’ensemble des programmes des candidats, celui de Mélenchon est quasiment le moins coûteux puisque les mesures sociales proposées sont en grande partie couvertes par les recettes nées de prélèvements plus justes sur les hauts revenus et le capital. Et qui plus est, l’augmentation substantielle du SMIC, avec son inévitable répercussion sur l’ensemble des salaires faibles et moyens, aura un effet sur la relance de l’économie par une création estimée à terme à 3,5 millions d’emplois poursuit Eric Coquerel.
Si les collègues ne peuvent plus spéculer sur la dette grecque...
Et pendant que ses collègues s"étranglaient à distance, craignant de ne plus pouvoir spéculer sur la dette de la Grèce ou de la France, le camarade banquier pensait à son nouveau statut et à son travail dans le cadre d’un pôle bancaire public. Il envisageait de prêter plus facilement aux PME, là où ses dossiers sont refusés aujourd’hui faute d’activité économique garantissant un carnet de commandes rempli, prêter aux particuliers avec des taux plus faibles grâce à des salaires offrant une assise financière plus solide aux particuliers parce-que réévalués par rapport au coût de la vie.
On le voit au quotidien, l’engouement autour du Front de Gauche ne tient pas seulement à Mélenchon. Une affichette récente de la municipalité via le CCAS, montrant une femme de la quarantaine, titrait de façon malheureuse : "Grâce au micro-crédit, j’ai pu faire face à mes dépenses de santé", soit dit en passant, un micro-crédit qui n’a rien à voir avec les expériences menées dans les pays en voie de développement puisqu’il atteint ici des taux de près de 10% et qui profite surtout à un organisme bancaire bien connu. C’est de ce système dont les gens ne veulent plus et qui permet ici de dire : "Le 22 avril à Aubervilliers, c’est Mélenchon"
E.P.
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