Bilan de mi-mandat : un non évènement
dimanche 26 juin 2011
27 mars 2011 : élection cantonale. Le maire s’aperçoit qu’il faut rendre des comptes à la population et lance l’opération sauvetage de la majorité municipale : ce sera le bilan de mi-mandat. À l’appui de la grand messe qui s’est déroulée jeudi soir en mairie devant un parterre largement composé d’obligés, une publication de 36 pages sur papier glacé devait servir de support à l’exposé de Jacques Salvator.
Conçue sur la base d’un abécédaire, elle décline "150 choses à dire" plaçant sur le même plan les arbres, les ascenseurs, l’associatif, pour ne prendre que quelques exemples (page 7). Il parait que c’est plus facile à lire. Mais là où on aurait pu attendre un peu de cohérence dans la présentation de l’action municipale, c’est plutôt l’image d’un foisonnement d’initiatives, de situations, de résultats dont certains méritent d’ailleurs intérêt qui révèle une action peu cohérente pour nombre d’habitants qui ne voient pas beaucoup d’amélioration au quotidien.
Difficile dans ce contexte de lire ce document avec rigueur tant il apparaît comme un mélange de coups partis depuis longtemps en matière d’aménagement notamment, de la poursuite d’actions menées sous les précédents mandats ou d’initiatives qui ne font pas avancer les choses : faire déclamer par les élus les monologues du vagin (p 15, égalité homme/femme) est une initiative sympathique, mais la présenter dans un bilan comme une promotion significative de la cause féministe ne fait pas très sérieux !
Un décalage permanent entre une présentation des trois années dites d’actions et le vécu quotidien
L’exposé du maire, s’est voulu plus construit mais laissait paraître un décalage permanent entre la présentation des trois années dites d’actions et le vécu quotidien des habitants. C’est ce qu’ont souligné certains intervenants lassés de ne se voir présenter que des projets, quand eux vivent un quotidien souvent difficile. L’exercice apparaissait confiné à un espace temps borné par un territoire communal dont la majorité a expliqué qu’il vivait une mutation formidable impulsée en 2008. Difficile d’être très convaincant sur ce point, et le simple exercice de reprise un à un des projets énoncés dans le document municipal montre que la très grande majorité d’entre eux sont le résultat de l’action des équipes précédentes, dont ils faisaient partie. Pourquoi le cacher ?
Ce bilan de mi-mandat a révélé l’acuité des problèmes de propreté, de sécurité, de démocratie, et force est de constater qu’en trois ans, à part occuper le terrain en gadgétisant la démocratie locale par une multiplication d’instances diverses et variées ayant pour seul effet de notabiliser quelques habitants, on ne constate pas l’inflexion attendue.
Là où on aurait souhaité que les élus prennent en compte la diversité des approches telles qu’elles s’expriment pour faire face aux difficultés réelles, c’est au rôle de spectateurs d’une dérive de la démocratie et des finances publiques que la majorité actuelle confine les habitants qui leur ont accordé leur confiance en 2008.
Un non événement, sans doute, mais aussi la confirmation de l’absence de cap. La réponse évasive du maire qui repousse la question de la dette de la ville à un conseil municipal de septembre n’est pas faite pour rassurer les albertivillariens sur ce qui les attend au niveau des impôts locaux au cours des prochaines années.
Eric Plée
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