Un bateau pour Gaza, samedi 19 février, à l’espace fraternité
Solidarité Gaza, en résonance avec la révolution dans le monde arabe
jeudi 24 février 2011
En écrivant et chantant des textes de soutien à la cause palestinienne ainsi
qu’aux contestations qui font tache d’huile au Proche-Orient et dans le monde arabe,
les groupes musicaux d’Aubervilliers qui ont animé la soirée Gaza ont montré à
quel point l’exigence de liberté et de dignité trouve une résonance dans la
société civile qui constitue le principal atout pour renverser l’ordre établi.
c’est le point de vue de Patrick le Hyaric, député européen du Front de Gauche,
qui souligne la nécessité d’agir vite dans ce contexte, à commencer par secouer
nos gouvernants pour obtenir la reconnaissance de l’Etat palestinien, comme l’ont
fait les pays d’Amérique latine.
"La société civile fait bouger ce que les Etats n’ont pas la volonté de faire"
explique le député européen en montrant la montée des mouvements de
contestation, y compris en Israël où le principal syndicat appelle à la grève,
dénonçant une situation catastrophique, tant du point de vue social que des
libertés. Il déplore que les Etats-Unis d’Obama aient récemment mis leur vêto au
conseil de sécurité de l’ONU, empêchant le vote d’une résolution pour la
reconnaissance de la Palestine. Alors même que le premier ministre israelien avait
été contraint d’accepter que la flotille puisse accéder à Gaza, on ne peut que
déplorer une décision politique aui va à contre-sens de l’histoire que les hommes
veulent écrire. C’est aussi ce qu’exprime à sa façon Pascal Beaudet, rappelant la
visite qu’il avait effectuée dans le cadre d’une délégation dans un camp de
réfugiés, au cours de laquelle à la question qu’il posait sur les conditions de
survie d’une famille, une femme lui a répondu : "donnez nous un Etat, le reste
viendra après".
Briser le blocus qui dure depuis 1948
On se souvient de l’expédition menée il y a tout juste un an, où 7 ou 8 bateaux
n’avaient pu entrer dans les eaux territoriales de la Palestine, repoussée par
l’armée israëlienne. C’est dans les eaux internationales qu’au mépris du droit,
le sang de militants pacifistes avait coulé sous les tirs de l’armée israëlienne,
en toute impunité, rappelle Adnane Ben Youssef qui coordonne l’opération pour la
France. Au printemps prochain, c’est une flotille de 20 à 25 bateaux qui se
dirigera vers Gaza, avec la ferme intention d’aller au bout. Une vingtaine d’étapes
dont celle d’Aubervilliers auront eu lieu afin de récolter les fonds nécessaires
à l’opération de solidarité. Leila Tlili, l’une des animatrices du collectif
local pour la Palestine s’engage pleinement dans l’opération. D’ores et déjà,
plusieurs jeunes ont manifesté leur désir de prendre activement part à
l’opération, et pourquoi pas pour un ou deux, être du déplacement. Fernand Tuil,
responsable de l’association pour des jumelages avec les camps de réfugiés,
rappelle le travail inlassable qu’il faut mener pour mobiliser les villes
françaises dans un travail de longue haleine dont on souhaite que la mobilisation
en cours dans les pays arabes favorise le déblocage d’un processus.
Respect du droit, seule issue pour une paix juste
On ne peut renvoyer dos à dos israéliens et palestiniens, souligne Fernand Tuil en
dénonçant le fait qu’il y a bien un occupant et un occupé, de même qu’on ne peut
galvauder les mots en employant plus qu’à raison le terme d’antisémitisme précise
Mouloud Aounit du MRAP. A vouloir briser dans l’oeuf toute vélléité de critique
à l’encontre d’Israël, on prend la responsabilité de pérenniser des rapports de
force que la rue veut faire évoluer dans la logique du respect du droit
international et du processus d’Oslo.
Après la soirée sur la Tunisie dont l’UTIT (travailleurs tunisiens) avait
coordonné l’organisation, ce sont les mêmes organisateurs associés au collectif
un bateau pour Gaza qui ont lancé ce 19 février l’opération à Aubervilliers. La
collecte a permis de récolter 400 euros dans la soirée, auxquels se sont ajoutés
les dons parvenus après. Vous pouvez vous y associer en envoyant un chèque à
l’ordre de MRAP-Initiative un bateau pour Gaza (23 bd Magenta, Paris 11), pour
permettre qu’un bateau français brise le blocus imposé à Gaza en avril
prochain.
Eric Plée
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