Grève des personnels des crèches municipales
Quelle politique pour la petite enfance ?
jeudi 4 mars 2010
Mardi 2 mars, les personnels des crèches municipales ont fait grève et manifesté devant la mairie pour essayer d’être enfin entendus par le maire. Au delà des revendications qu’ils portent avec le soutien de la CGT, ils soulèvent nombre de questions qui interrogent sur le devenir d’un mode de garde pourtant très prisé pour les familles.
La crèche, un mode de garde plébiscité par les familles !
C’est une conquête de la Libération, résume Madeleine Cathalifaud, ancienne vice-présidente du conseil général et adjointe au maire déléguée aux questions sociales. "Il fallait à la fois permettre aux femmes de travailler en assurant la garde de leurs enfants et offrir aux enfants des conditions d’éducation favorables dès le plus jeune âge. C’est pour cela que notre ville, avec Marguerite Le Maut, avait lancé un programme ambitieux de construction d’équipements et voulu des personnels qualifiés pour encadrer les plus petits. Ensuite, le Conseil Général de Seine Saint Denis, avec ses présidents communistes, et notamment Georges Valbon, avait pris le relais, en assurant la construction et le fonctionnements de nouvelles crèches."
Pas surprenant dans ce ce contexte que les listes d’attente soient longues et les places insuffisantes pour accéder à l’attente des familles qui considèrent que c’est aussi un moyen de socialisation pour leur enfant. Il faudrait au contraire relancer un secteur aujourd’hui en difficulté.
Des problèmes qui ne datent pas d’aujourd’hui
Situation peu compréhensible, il n’y a pas assez de puéricultrices formées, d’où des difficultés de recrutement. Les élus communistes n’ont cessé de dénoncer cette situation depuis des années, et localement, Jean Brafman, conseiller régional, n’a pas arrêté d’alerter les autorités de l’éducation nationale sur la nécessité de renforcer les filières de formation pour toute une série de métiers dont les jeunes sont pourtant demandeurs : puéricultrices, infirmières...
Or, pour pouvoir recruter des auxiliaires de puériculture, il faut un quota imposé de puéricultrices. C’est là que ça coince, et on voit bien que la volonté de l’État est de torpiller un secteur en limitant à la source ses possibilités de recrutements. Il s’inscrit ainsi dans la droite ligne des politiques publiques visant à réduire le nombre de fonctionnaires, y compris dans la fonction publique territoriale, désormais concernée.
À Aubervilliers, la question des recrutements s’additionne à des dysfonctionnements internes que dénonce la CGT. Consciente de ses responsabilités dans un domaine essentiel pour le développement de la personne puis qu’il s’agit de l’enfant à son plus jeune âge, la municipalité conduite par Pascal Beaudet avait en 2007, voulu une mise à plat des fonctionnements de ce secteur. Un cabinet extérieur avait mené une étude, et au dire des uns et des autres, chacun avait reconnu la qualité du diagnostic et était prêt à mettre en œuvre les préconisations suggérées, notamment en matière d’encadrement des équipes, de respect des qualifications, et de moyens humains.
Des préconisations au point mort !
La municipalité élue en mars 2008 disposait d’un outil diagnostic opérationnel, et bénéficiait d’une certaine continuité dans la mesure où l’élue du secteur, madame Ahmed, a été reconduite par le maire dans la délégation à la petite enfance. On comprend mal dans ces conditions, que plus de deux ans après le rendu de l’étude, peu de changements perceptibles soient intervenus dans ce secteur. En tout cas les personnels ne le comprennent pas et c’est la raison de leur grève mardi 2 mars, journée au cours de laquelle, ils ont fini par être reçu par madame Yonnet, adjointe au maire chargée du personnel. Pour l’heure, ils ont suspendu leur mouvement, ayant obtenu un calendrier de négociations, mais attendent de la municipalité qu’elle prenne ses responsabilités.
Nous ne pouvons nous permettre à Aubervilliers, de prendre davantage de retard dans un domaine qui a été l’un des fleurons de la politique municipale. Les attentes des familles par rapport à l’éducatif sont plus fortes aujourd’hui, et on comprendrait mal que le service public de la petite enfance soit "managé" sur le mode de l’entreprise. Les contraintes voulues par l’État ne sauraient éluder les responsabilités locales. N’oublions pas que ce sont des municipalités comme la nôtre qui ont fait avancer les questions de la petite enfance par le développement des crèches. Ne soyons pas à la remorque de politiques publiques qui poussent à la privatisation, mais portons des exigences en matière de formation, de qualification et de reconnaissance des personnels, pour développer un service public de la petite enfance.
Section d’Aubervilliers du parti communiste
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