Où en est l’OPH d’Aubervilliers ?
lundi 4 février 2019
Le Parisien dans son édition du 31 janvier publie un article assez sommaire sur l’OPH d’Aubervilliers. Le titre résume le contenu du papier : « Aubervilliers : à l’Office HLM, défaillance à tous les étages ».
Le papier se veut une synthèse (ou plutôt un relevé ponctuel et donc incomplet) de la situation de l’OPH que vient d’établir l’Agence nationale de contrôle du logement social (ANCOLS) pour la période 2012-2016. Le journal, visant une présentation spectaculaire des résultats de l’enquête, évoque « une comptabilité surréaliste », « des charges d’eau coûteuses à éponger », « des ruptures conventionnelles très avantageuses »...
Le lecteur ne peut que retenir l’existence d’une gestion pour le moins défaillante qui a conduit l’OPH à une situation mettant en danger sa pérennité.
L’article du Parisien distille ainsi une version grand public d’une situation réellement préoccupante.Or la compréhension de la situation de l’OPH d’Aubervilliers exige de la rigueur dans l’analyse, ce à quoi le rapport de l’ANCOLS contribue amplement. Tout au long de ses 67 pages il dresse, en effet, un constat très sérieux de la situation de l’Office, situation qui prend racine dans un temps long et s’est trouvée aggravée au cours de la mandature socialiste (2008-2014) pour s’accélérer entre 2014 et 2017 sous la gestion du directeur général de l’OPH, Patrice Finel.
D’incontestables défaillances de gestion, parfois très anciennes, ont provoqué des dysfonctionnements graves (facturation de l’eau et des charges locatives) qui ont conduit l’OPH à payer lourdement ces dérapages. Des déficiences comptables ont d’autre part amenét le commissaire aux comptes à refuser de certifier les comptes pour l’année 2016 (mais il vient de certifier les compte pour 2017, ce qui est une bonne nouvelle et signe d’une amélioration de la comptabilité).
Si elles ne lui sont pas toutes imputables, ces situations relèvent pour la période courant du 20 octobre 2014 au 22 juin 2017, de la responsabilité première du Directeur général, Patrice Finel. Ce sont ces situationsqui ont conduit le président de l’Office, Anthony Daguet, à notifier le 20 juin 2017 à M. Finel son licenciement pour « perte de confiance ». Le CA de l’OPH a, le 28 septembre 2017, validé une indemnité globale forfaitaire et définitive accordant à M. Finel 53 315€. D’autres ruptures conventionnelles ont été consenties, à des niveaux très avantageux pour les intéressés, par M. Finel qui avait recruté ces agents.
La reprise en mains de la gestion de l’Office par Anthony Daguet et Jean-Thomas Laurent depuis juillet 2017 a permis d’affronter, dans le cadre d’un climat moral, très amélioré, un grand nombre de problèmes même si les corrections nécessaires ne peuvent toujours advenir rapidement.
Le rapport de l’ANCOLS souligne avec justesse que l’OPH d’Aubervilliers doit, avant tout retrouver, des marges financières pour entretenir son patrimoine (aucune opération de réhabilitation n’a été conduite depuis dix ans). Il doit renforcer ses points forts (il y en a : son caractère profondément social, une régie de haut niveau, une grande rigueur en matière de marchés public…), corriger les manquements constatés et a ne pas prendre de décisions pouvant entraver sa capacité d’intervention.
Les années qui viennent seront décisives. Il faut absolument réussir les grandes opérations possibles de renouvellement urbain qui vont concerner les cités Maladrerie/Emile Dubois et le quartier Villette/Quatre chemins.
Nous tenons à réaffirmer toute notre confiance et notre solidarité à Anthony Daguet, le Président de l’OPH et à Jean-Thomas Laurent, le Directeur général, aux personnels de l’office, pour parvenir à relever ces défis pour les habitant-e-s qui ont besoin d’un OPH performant et à l’initiative.
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