La Maladrerie, le jour, la nuit (3)
samedi 2 octobre 2010
Après avoir évoqué les problèmes lourds rencontrés par la cité de la Maladrerie et présenté les dangers auxquels se trouvent confrontées les œuvres murales qui y sont installées depuis deux décennies, nous devons proposer une solution de protection durable.
La livraison de septembre d’Aubermensuel nous a appris que la Maladrerie venait d’être reconnue « Patrimoine du XXe siècle », autrement dit qu’on lui avait attribué le label (une image de marque) créé en 1999 par le ministère de la Culture et de la Communication.
Ce label a pour unique signification d’attirer l’attention sur les qualités architecturales d’un ensemble immobilier. Il n’a aucune incidence juridique ou financière et loin de constituer une entrave aux évolutions du bâti, il les accompagne. Bref, non seulement le label ne protège rien mais il attire l’œil et parfois les appétits. Ceci dit, on observera que le marquage du territoire à l’enseigne du label n’a pas été effectué et on en comprend les raisons : allez donc parler de « patrimoine du XXe siècle » aux habitants de l’ilot Daquin, des rue du Long-sentier, Lopez-et-Jules Martin…
Le Collectif d’habitants qui se bat depuis des années contre l’abandon de la Cité considère cependant que l’attribution du Label « Patrimoine du XXe siècle » peut constituer un modeste sas vers une protection durable qui doit consister dans l’inscription de la cité à ce que l’on a longtemps appelé « l’inventaire supplémentaire des monuments historiques [1] »
Ce classement emporterait de très importantes conséquences, juridiques et financières :
si des travaux étaient envisagés, ils devraient être déclarés trois mois à l’avance au Préfet et l’avis d’un architecte d’Etat serait nécessaire ;
il ne pourrait y avoir de modification de consistance des immeubles sans l’accord d’un architecte d’Etat ;
des aides financières seraient accordées ainsi que l’accès à une fiscalité allégée ;
les bâtiments ne pourraient être cédés sans que le ministre soit informé et donne son accord…
Bref, on ne pourrait faire n’importe quoi.
Compte tenu des enjeux architecturaux, artistiques et sociaux que porte la Maladrerie il est temps que l’OPH et la municipalité engagent les démarches nécessaires au classement de la Cité à l’Inventaire.
André Narritsens
NdMT : Ci-dessous, vous trouverez la lettre ouverte du Collectif d’habitants des cités Maladrerie/Emile Dubois aux élus.
NdMT 2 : Ci-dessous quelques vues de la Maladrerie :
Notes
[1] Depuis 1970, l’intitulé de la mesure est « inscription au titre des Monuments historiques ».
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