34ème Congrès : c’est parti !
dimanche 26 octobre 2008
Jeudi soir, durant plus de deux heures, une quarantaine de militants communistes ont entamé le long processus de débat qui conduira jusqu’au Congrès.
Cette première soirée était consacrée à la présentation des textes dits « de base de discussion » qui sont soumis les 28 et 29 octobre au vote des communistes (ces textes sont disponibles sur le site).
Chacun des textes a été brièvement présenté (sept minutes pour chacun d’eux). Les interventions étaient ensuite limitées à trois minutes afin de permettre l’expression du maximum de camarades.
Patricia Latour a présidé la séance et animé la discussion. On a dénombré trente prises de parole et quinze intervenants.
Résumé des présentations et discussions :
André Narritsens, présentant le texte « Vouloir un monde nouveau, le construire au quotidien », l’a décrit comme issu d’une « longue élaboration collective ». Traitant de toutes les questions qu’un communiste doit se poser aujourd’hui, il reste néanmoins profondément amendable. Il s’agit avec ce 34ème congrès de « donner à la lutte des classes un contenu contemporain ». Trois axes de transformation sont développés : un nouveau mode de développement, une société de liberté et de démocratie participative et la question de l’Europe (« quel internationalisme ? »). Le texte développe aussi le concept de « fronts de lutte » productifs de rapports de force et d’alternative. André Narritsens a conclu en demandant à ce que le Parti soit « un lieu de démocratie absolue » et que l’unité dans l’application des décisions prises au bout des débat soit large.
Jérôme Métellus, porte-parole du texte « Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme » a commencé son exposé en rappelant que 20 ans plus tôt, les capitalistes se réjouissaient de la fin du communisme et prédisaient « la fin de l’histoire ». Pourtant, aujourd’hui, nous vivons une crise dure et « la prise de conscience de la perte de légitimité du capitalisme » fait son chemin dans les mentalités. Prenant exemple sur les mouvements latino-américains, Jérôme Métellus rappelle que « la courbe des luttes est globalement croissante ». Paradoxalement, l’influence du PCF décroit. La cause ? Le programme « réformiste » du PCF et sa participation au gouvernement Jospin. Il faut maintenir le parti mais restaurer le programme communiste. Il conclut son exposé sur la nécessité de nationalisations massives.
Caroline Andréani, porte-parole du texte « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps », dénonce dans le texte du Conseil National un caractère « trop général », « difficilement amendable » et « réformiste ». Elle évoque la nécessité d’une « reconquête idéologique ». Son analyse de la situation politique revient sur « renoncement de la gauche gouvernementale » (PS et PCF), sur la « mutation rampante du PCF » en contradiction avec les attentes populaires. Elle aussi souhaite un « retour au marxisme ». Elle préconise deux mesures pour reconstruire le parti : mieux former les militants et la reconstruction des cellules. Elle conclut sur la nécessité de plus de démocratie au sein du parti et de cesser le « suivisme du PCF par rapport au PS ».
Daniel Rome, porte-parole de la motion « Continuer l’engagement communiste, Fonder une nouvelle force politique », a dénoncé dans le texte du CN une « voie toute tracée ». En désaccord avec la méthode proposée pour le congrès, il a expliqué pourquoi le texte n’était pas soumis au vote, appelant à la tenue d’une « assemblée constituante ». Estimant que le PCF est un « mauvais outil », il souhaite un « rassemblement plus large » allant de la gauche du PS à l’extrême-gauche et comprenant une composante communiste.
Le débat qui a suivi dans l’assistance a fait apparaître certaines questions importantes :
Il semble y avoir un fort consensus autour des nationalisations à condition qu’elles ne se résument pas en simples « étatisations ». Jacques Lanczner suivi de J. Métellus ont précisé l’importance d’un contrôle démocratique et populaire des grands moyens de production et d’échanges.
Un intervenant a mis en garde devant la tentation d’une « guerre d’amendements » sur un texte qui sera en définitive peu lu.
Patricia Latour approuve l’importance de Marx dans le fondement de la pensée communiste mais rappelle que d’autres théoriciens marxistes, anciens ou contemporains, ont poursuivi la réflexion fondatrice et qu’il convient de les prendre en compte.
Denis Raffin est intervenu sur le thème de la compatibilité du communisme avec les institutions de la Vème République et a souligné l’importance d’exiger une « Vième République » dans le texte adopté par le congrès.
Jacques Lanczner a souligné qu’il ne fallait pas « regretter d’être communistes » car même si le parti n’a pas fait que de bonnes choses, son histoire et ses luttes doivent nous rendre fiers.
S’agissant du Parti, de son devenir, Mériem Derkaoui, faisant référence à Lénine a rappelé que « l’on est communiste quand on est dans une organisation communiste ». Plusieurs intervenants se sont déclarés satisfaits que lors de l’assemblée générale nationale de décembre 2007, un accord se soit réalisé sur l’idée de la nécessité d’une organisation communiste. En tout cas, la question du Parti ne peut être examinée en elle-même mais doit être reliée à la société.
La question des alliances politiques a donné lieu à un échange qui a fait ressortir l’idée que, si des alliances sont nécessaires, elles doivent reposer sur des contenus clairs et ne se traduire, en aucun cas par l’effacement du Parti. A ce propos les épisodes de la « gauche plurielle » et des « collectifs antilibéraux » ont été évoqués.
Plusieurs intervenants ont souligné le besoin de renforcement organisationnel du Parti et du travail de formation. Des pistes ont été suggérées à ce propos (organisation de cycles de conférences).
Plusieurs camarades ont souligné la qualité du débat et de l’écoute au cours de cette soirée et ont souhaité que des débats de ce type, à la fois pluralistes et démocratiques, se développent dans tout le Parti.
D.R. & A.N.
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