Compte rendu de la rencontre du 3 juillet 2008 (Collectif d’habitants des cités Emile Dubois-Maladrerie/OPH)

lundi 7 juillet 2008

Le Collectif d’habitants des cités Emile Dubois-Maladrerie nous a fait parvenir le compte rendu de la réunion du 3 juillet avec l’OPH. Nous le publions ci-après.

Le Collectif d’habitants avait, le 5 juin 2008, sollicité une rencontre avec le nouveau président de l’OPH. Celle-ci s’est déroulée le 3 juillet 2008 de 16h 30 à 17h 45 en mairie. Y ont participé Hermine Jouenne, André Narritsens, Antoine Wohlgroth et Sylvie Hautière (directrice de l’OPH). M. Lanternier n’a pu être présent en raison d’une réunion malencontreusement calée à la même heure par son secrétariat.

La délégation avait préparé cette rencontre en rédigeant une note/introduction qui listait les questions se posant dans le quartier qui a servi de base à la discussion.

Vous trouverez, ci-dessous, le texte intégral de cette note (colonne de gauche) ainsi que les réponses apportées (colonne de droite). Nous faisons précéder ce texte des précisions préalables fournies par S. Hautière.

En ouverture de la rencontre S. Hautière a indiqué que le nouveau président (qui a conservé son emploi de haut cadre à la RATP et de ce fait exerce ses responsabilités dans des conditions différentes de celles de Gérard Del Monte), était d’accord pour que les relations antérieurement établies avec le Collectif d’habitants se poursuivent dans le même esprit.

Elle a également indiqué que le président considérait que l’OPH se devait de poursuivre son action dans le domaine du logement social et qu’il convenait de le préserver. S. Hautière a indiqué que l’OPH ne rejoindrait pas l’OPAC communautaire (de Plaine Commune). La discussion s’est ensuite engagée à partir du schéma établi par notre note qui était précédée de l’introduction reproduite en encadré.

Notre Collectif d’habitants a été constitué en mai 2000 dans le contexte de la vague d’occupation de logements sociaux à la Maladrerie. Le Collectif fonctionne en réseau, les positions et décisions qu’il prend procèdent des assemblées qu’il convoque. Il n’a pas de direction instituée mais ses représentants sont toujours mandatés et rendent compte.

Le collectif s’exprime autant que de besoin par voie d’affiches de halls ou de tracts. Il a organisé des rencontres sur l’avenir du quartier. Il est intervenu à de nombreuses reprises pour s’opposer à l’installation d’occupants illégaux. Il n’a cessé d’interpeller les représentants de l’Etat.

Le Collectif d’habitants a, dans le passé, rencontré régulièrement le Président de l’Office. Nous souhaitons que nos relations se poursuivent et nous espérons que cela sera possible.

Vous nous recevez aujourd’hui en qualité de maire adjoint chargé des questions du logement. Cela ne nous pose pas de problème et même nous apparaît positif dans la mesure où nous pourrons élargir le champ de nos préoccupations communes.

Nous avons par contre été surpris que le courrier qui nous est parvenu porte le cachet du Secrétariat des élus socialistes. Nous n’avons jamais eu de relation particulière avec les groupes du CM et quand nous avons rencontré des responsables municipaux c’était en leur qualité de représentants du Conseil municipal.

Ceci dit voici les points que nous souhaitons aborder avec vous, de manière aussi précise que possible. Ils se placent sous quatre rubriques.
1 Occupations illégales de logements sociaux dans notre quartier (il existe aussi le problème du 112 Cochennec où se trouvent de nombreux logements illégalement occupés et d’autres cités sont aussi concernées). Sur la question des occupations illégales de logements sociaux le président fait siennes les positions antérieurement défendues par G. Del Monte et la direction de l’Office. Il considère que les logements illégalement occupés doivent être récupérés par l’Office et que les relogements ne doivent pas être réalisés à Aubervilliers ou en tout cas dans les immeubles du parc HLM municipal. Les courriers adressés par G. Del Monte à la préfecture sur ces questions étaient restés lettre morte. M. Lanternier a relancé la préfecture et une réunion avec la représentante de la préfecture chargée de l’égalité des chances aura lieu le 27 août prochain. Dans le cadre de l’accord signé entre la Préfecture le DAL et les occupants illégaux en septembre 2007 suite à l’affaire du campement devant l’école Joliot-curie, une structure préfectorale (GIP relogement) paraît travailler et aurait procédé à ce jour à 4 relogements (dont un de la Maladrerie) avec signature d’un plan d’apurement des dettes. Cette action est très limitée et ne laisse pas à penser à une solution rapide (il y a aujourd’hui 94 appartements illégalement occupés dans le patrimoine OPH). D’autre part il y a eu récemment deux tentatives d’occupation de logements qui ont pu être mises en échec.
2 Cité de la Maladrerie / 2-1 poursuite de la rénovation des halls et des étages (Long-Sentier, Lopez et Jules Martin) + les problèmes particuliers de l’Ilot Daquin (à voir en lien avec la situation des occupations illégales et du projet ANRU) Les rénovations effectuées avaient pu l’être dans le cadre du financement CGLS. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les rénovations qui restent à faire devront être financées par l’OPH. Le coût est très élevé et l’OP ne dispose pas du financement nécessaire.
La réhabilitation de l’îlot Daquin est financièrement impossible sans implication dans une opération ANRU. Une réflexion sur l’évolution de la situation actuelle (jugée insupportable) est engagée mais obérée par l’existence de 17 logements illégalement occupés.
2-2 terrasses cultivables : quid terrasses dallées, ne pas poursuivre (il y avait accord sur ce point avec l’OP) problème de la remise en terre des terrasses dallées. L’OP est d’accord pour maintenir les terrasses en terre. Il ne s’engage cependant pas à remettre en terre les terrasses qui ont été dallées.
2-2-3 réhabilitation des bâtiments des deux cités La question du ravalement est inscrite dans le plan stratégique de patrimoine de l’OPH. La perspective de la réhabilitation d’Emile Dubois et de la Maladrerie est à 10 ans. Emile Dubois serait traité en premier (d’ici 3 à 4 ans) et la Maladrerie suivrait. Le coût est estimé à 10 000€ par logement (dont 7 000€ à la charge de l’Office).
2-4 ateliers d’artistes (réhabilitation envisagée depuis 3 ans, 2è tranche, seul 5 Matisse fait) La 1ère tranche de la réhabilitation des ateliers d’artistes a été réalisée dans le cadre du plan CGLS. La poursuite de la réhabilitation ne peut être financée que par l’OP qui ne s’engage pas sur ce point
2-5 restauration des graphes historiques Accord sur le principe de la démarche. Réaliser une expertise (voir avec CAPA).
2-6 Traitement anti tags et anti affichage de la façade de Renaudie Renaudie appartient au patrimoine communal. S’adresser au service compétent.
2-7 Enseignes anciennes à enlever (façade 126 Casanova) L’OP s’engage à régler le problème et d’enlever aussi le panneau publicitaire aujourd’hui abandonné situé sur la façade du 126 Casanova
2-8 La question des commerces éphémères installés devant le Franprix (quid légalité, nettoyage de fin de journée…). J. Sandt n’a rien fait. Franprix étant propriétaire de ses locaux, la question relève de la municipalité qui devrait s’assurer du respect des réglementations.
2-9 Problème des trafics de Lopez et Jules Martin (devant Renaudie) Le problème est ancien et relève de la responsabilité de la police via le responsable municipal à la sécurité (J. Salvator)
2-10 Opportunité d’un classement à l’inventaire La question mérite d’être étudiée. Le classement devrait-il concerner tout ou partie de la Maladrerie ?
3 Dossier ANRU : où en est-on, quelle configuration soutenue, perspectives. Techniquement bouclé avant l’élection municipale, le dossier n’a pas été déposé à l’ANRU en raison de désaccords persistants au sein du bureau municipal sur la consistance de l’opération proposée. Le dossier figure parmi les 24 proposés à l’ANRU par Plaine commune. Mais le dossier est classé en catégorie 2 alors que l’ANRU, confrontée à des problèmes financiers, n’accepte d’examiner que les dossiers classés en catégorie 1.
Dans le meilleur des cas le dossier pourrait être déposé à la fin 2008 et s’il état accepté pourrait se concrétiser en 2010. Si la piste ANRU échoue, une stratégie de rechange est possible à l’initiative de l’OP. Mais son ampleur sera plus faible. Dans ce cas un appel d’offre pourrait être lancé début 2010 mais les opérations ne pourraient commencer à se concrétiser qu’en 2012-2013. Une concertation avec les habitants est nécessaire.
4 Cité E. Dubois / 4-1 Quid de l’allée Leblanc ? Une concertation (difficile) avec les habitants avait semble t’il conclu à la nécessité de sa transformation en allée piétonnière. Il n’y a pas eu de conclusion véritable. Le dossier est à reprendre. L’hésitation des habitants provient des questions du stationnement ils en condamnent la pratique sauvage mais souhaitent pouvoir continuer à garer leur véhicule gratuitement. S’agissant des parkings souterrains du quartier la situation est la suivante : le parking du 126 rue D. Casanova est aujourd’hui vide de véhicules et est condamné en raison des graves problèmes qui s’y sont produits. Un nouveau parking de 150 places sis rue Lopez et Jules Martin, très bien équipé (boxes, vidéosurveillance) est désormais disponible. Une trentaine de locataires s’est portée candidate à un emplacement. Le parking pourrait donc ouvrir partiellement en septembre. Les propriétaires de véhicules se garant allée Leblanc pourraient y louer des emplacements.
4-2 Problème des nuisances occasionnées par la présence de groupes à l’entrée de l’impasse Mazier ;
4-3 des groupes de jeunes ont déplacé leur territoire de stationnement nocturne vers les allées Prual et Grosperrin : que faire ?
Sur le « groupe Mazier », ignoré de l’OP, celui-ci va voir. S’agissant des nuisances provoquées par le stationnement nocturne des groupes, l’OP ne peut que proposer des solutions techniques. La fermeture des passages transversaux de Grosperrin a été engagée.
4-4 Problème de pratiques de sous-location (deux appartements allée P. Prual). Y a t’il eu des procédures engagées ? La crise du logement conduit au développement de pratiques de sous-location (occupants sans titre).OP va vérifier si des procédures ont été engagées concernant Prual.

Nota : il a été convenu qu’une visite du quartier avec Thomas Costa serait réalisée en août afin d’identifier les questions matérielles sur lesquelles l’Office est en mesure d’intervenir rapidement.

Quels enseignements synthétiques peut-on tirer de la rencontre ?

Deux points positifs émergent : la position de principe sur les occupations illégales qui doit, logiquement, conduire à une pression sur la Préfecture pour quelle respecte son engagement de septembre ; la position (bien qu’insuffisante) sur le non dallage des terrasses.

Pour le reste, nous nous heurtons aux problèmes de financement. Le paysage est très noir s’agissant de la réhabilitation et encore plus pour l’opération de renouvèlement urbain.

Il est maintenant nécessaire de poser devant les habitants tous ces problèmes, de demander à l’Office d’expliciter sa (ou ses) stratégie(s) au cours d’une réunion publique.

2 Messages

  • La position prise par Ugo Lanternier concernant les occupations illégales des logements de l’OPH, est très bien, sauf que :

    Pascal Beaudet, Gérard Del Monte, soutenus par des représentants de locataires et des élus de la majorité d’alors, ont été reçus
    plusieurs fois par des "représentants" de la préfecture et de la sous préfecture, sans qu’une suite sérieuse soit donnée.

    Sachant que J. Salvator distribuait des tracts de soutien aux squatteurs devant le groupe scolaire Joliot Curie/Langevin,je pense qu’il ne faut pas trop se bercer d’illusions, la tâche sera rude, mais je sais le collectif solide et déterminé. Bon courage ! JM ex Emile Dubois

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  • Dans le n° d’octobre d’Aubermensuel, le Président de l’OPH, Ugo Lanternier, informe les lecteurs de l’installation et du fonctionnement d’une "commission municipale de désignation des candidats aux logements du contingent communal".

    L’intitulé est aussi allongé que limités les pouvoirs de la nouvelle instance. Seul le contingent communal des logements est concerné et la commission n’a pouvoir que de proposer.

    Si l’aval des réponses échappe à la Commission, on peut aussi s’interroger sur l’amont de celle-ci, autrement dit sur le maniement "technicien" de la combinaison des critères qui conduit à sélectionner un dossier plutôt qu’un autre.

    Passons sur cette difficulté mais n’omettons pas que la transparence de façade peut dissimuler bien des tromperies et qu’il ne faut donc pas se laisser aller à la démagogie.

    Mais un autre sujet me préoccupe, s’agissant justement des critères : les logements végétalisés de la Maladrerie sont-ils livrés aux règles communes ?

    Ne serait-il pas très important d’envisager aussi de tenir compte de la relation que le locataire entend entretenir avec l’espace végétalisé que l’on met à sa disposition ? Ne faut-il pas lui demander un engagement sur ce point ?

    A ne pas rechercher une correspondance locataire/logement à partir de ce "critère" on laissera à terme (c’est malheureusement déjà engagé) se répandre la processus de destruction d’une réalisation hors du commun.

    Les actuels responsables sont comptables de l’avenir. Il convient de le leur rappeller.

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