Que penser de la « nuit blanche » à la Maladrerie ?

mercredi 13 octobre 2010

A vrai dire, la grande soirée du 2 octobre (baptisée « nuit blanche ») fut bien étrange.

Les promesses ne furent guère tenues : la place Renoir était vide d’initiatives, la salle du bassin est restée obstinément fermée, un diaporama promis au 3 passage Daquin demeura une pure virtualité et l’on se demande encore comment d’ailleurs l’idée d’installer un événement culturel dans ce lieu sinistré de la cité, à côté d’un point notoire de trafic, a pu germer dans un esprit.
Ce qui fut fait à Renaudie est resté incertain : un peu de monde autour de 20 heures et ensuite un four complet.

Le bonheur des circonvolutions de la Maladrerie a tout de même permis quelques bonnes initiatives tel ce passage magique qu’il fallait traverser au travers de gouttes de pluie de plastique, ou ce tissage insolite de bandes blanches emportant la nuit vers un futur incertain.

Il y eut aussi deux ou trois murs d’images fixes auxquels s’est rajoutée l’animation effectuée par Pierre Terrasson.

On n’oubliera pas non plus l’affichage de très belles photographies de Willy Vainqueur sur la passerelle de Renaudie et aux abords de la salle.

Le CAPA avait ouvert ses portes mais peu de monde en dehors des fidèles est venu. Il en fut de même à la Galerie Art’o qui présentait pourtant de belles choses.

La bibliothèque, pétrie de professionnalisme, fit entendre avec bonheur des conteurs. Une animation triste, organisée autour d’une baraque à frites entourée de constructions « artistiques » bien décevantes, régnait près du bassin et le podium musical installé face au 3 Braque (dont les habitants n’ont découvert l’existence que dans la matinée) n’a attiré que deux ou trois dizaines de personnes.

Cette soirée a brièvement ressuscité l’esquisse de ce que furent les journées portes ouvertes d’il y a vingt ans, mais les anciens de la cité ont vécu cela comme un déchirement. Car tout le territoire de la cité n’était pas impliqué (quitté les lieux de lumière, la nuit noire était là) et surtout les habitants n’étaient pas là.

A vrai dire on avait conçu la « nuit blanche » sans eux, dans leur dos en quelque sorte. La cité avait été considérée abstraitement, comme une entité intéressante de béton.

J’ai pour ma part vécu cette soirée d’une bien étrange façon : mon cœur était vraiment déchiré.

J’avoue de surcroît avoir été très déçu du discours du maire qui aligna une fois encore des banalités et surtout ne dit rien de l’interpellation que le collectif d’habitants lui avait faite en distribuant à l’entrée de Renaudie le texte de sa lettre ouverte demandant la restauration des œuvres murales de la cité et leur protection.

En tout cas, à la Mala, des habitants sont bien debout. Et ils le feront savoir.

André Narritsens

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