17 octobre 1961 / 17 octobre 2009
dimanche 18 octobre 2009
En commémoration du crime d’Etat (plus de deux cents morts) perpétré le 17 octobre 1961 à Paris contre une manifestation d’Algériens protestant contre la répression et le couvre-feu dont ils étaient victimes ,un rassemblement s’est tenu au pied de la passerelle de la Fraternité [1].
Une soixantaine de personnes y a participé. Ont successivement pris la parole Mme la vice-consul d’Algérie de Bobigny, Mouloud Aounit, conseiller régional et président de l’Association « Le 93 au cœur de la République », Pascal Beaudet, président du groupe communiste et citoyen « Tous ensemble pour Aubervilliers », Daniel Goldberg, député et Jacques Salvator, maire.
Des gerbes ont été déposées par la municipalité, « Le 93 au cœur de la République », le consulat d’Algérie, l’association « Femmes des 2 rives », le groupe communiste et citoyen. Des fleurs ont été symboliquement jetées dans l’eau du canal en référence aux algériens qui périrent noyés ou dont les corps furent jetés à l’eau par la police.
Nous reproduisons, ci-après, le texte de l’intervention de Pascal Beaudet.
« En ce lieu, je le souhaite, désormais incrusté pour toujours dans la mémoire d’Aubervilliers, je ne redirai pas les circonstances qui conduisirent à l’effrayante répression d’une manifestation pacifique qui témoignait de la volonté de ne pas courber l’échine.
Cette manifestation se situait en articulation avec les innombrables mobilisations pour une solution pacifique du conflit algérien et pour que soit reconnu le droit du peuple algérien à disposer de son destin.
Tous ceux qui en 1954 ont décidé de faire la guerre au peuple algérien après l’avoir faite aux peuples d’Indochine, sont coresponsables du massacre perpétré à Paris le 17 octobre 1961 comme ils le sont des innombrables victimes de la guerre d’Algérie.
Les vastes entreprises de colonisation dans lesquelles se jetèrent la France et d’autres puissances impérialistes ont façonné un monde de dominations et d’injustices. Il en reste aujourd’hui bien des traces.
A la mémoire des victimes d’hier il convient donc d’associer le luttes indispensables aujourd’hui contre le racisme, le néo-colonialisme, les impérialismes et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Nous avons le devoir de mener ces batailles sans relâche pour que cessent les guerres en cours, pour que prévalent partout des solutions politiques, pour que le monde soit désarmé, pour que soient éradiquées toutes les exploitations et oppressions.
Le 17 octobre 1961 il était, somme toute, aussi question de cela.
En luttant obstinément contre l’oubli et les falsifications de l’histoire, nous essayons d’être fidèles aux combats qui furent alors menés ».
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Notes
[1] La plaque commémorative avait été brisée il y a quelques années et depuis lors recouverte d’une protection en plastique (voir photo ci-dessus). Un peu avant les débuts de la cérémonie, on découvrit que la protection plastique de la plaque avait fait l’objet d’un bombage à la peinture blanche rendant illisible l’inscription. Il fallut donc dévisser la protection pour rendre à la plaque sa lisibilité. La guerre d’Algérie n’est vraiment pas terminée !
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