Hommage à Jean-Claude Hurel

Les quelques mots que je vais dire à propos de Jean-Claude, le sont au nom de la Section d’Aubervilliers du Parti communiste. Ces mots sont issus d’échanges que nous avons eus à quelques-uns résidant à La Maladrerie qui était devenue depuis longtemps la Cité de Jean-Claude.

Jean-Claude était un ami très cher qui avait su nous arrimer à ses espérances. Nous l’avons aimé infiniment pour son humanité et sa vision du monde et des choses. Nous l’avons côtoyé au fil des années dans les innombrables combats que nous avons dû mener sur des fronts multiples en raison de nos espérances et de nos convictions.

Jean-Claude s’est toujours tenu aux avant-postes. Il nous disait, dans une langue bien à lui, sa vision des faits et des hommes. Et que vont donc devenir les rats ; les blaireaux, les lascars qu’il convoquait si souvent dans son langage ?

Jean-Claude était un fin connaisseur du genre humain, un observateur méticuleux du réel.

De son expérience syndicale il avait appris l’esprit de résistance. Il savait identifier les amis et les adversaires à qui il ne faisait pas de cadeaux. Il mettait les innombrables savoir-faire qui le constituaient à la disposition des autres. Jean-Claude avait été sérieusement blessé par le chômage. Il s’était battu avec acharnement pour en sortir et avait lutté pour des solutions collectives. Le dessinateur industriel des origines devint ainsi agent de la RATP. De sa fonction nouvelle il gardait toujours sur lui un ouvre porte général qui nous permettaient de le suivre sans billet, les jours de manifestation.

Jean-Claude ne supportait pas les injustices, les inégalités, les petitesses. Il se donnait entièrement aux autres. C’est pour cela qu’il irradiait.

Il faut avoir vécu avec lui une traversée de La Mala pour comprendre cela.

Les déambulations dans La Mala lui convenaient parfaitement. Certes ils n’avait pas oublié Gabriel Péri où il avait longtemps habité et milité, mais il avait apprivoisé les labyrinthes de La Mala et en connaissait tous les recoins. Dans cet espace propice à toutes les divagations il se postait en embuscade et se laissait interpeller à propos de tout et de rien. Il faisait toujours réponse à ce qui lui était demandé.

Jean-Claude était un piéton obstiné et un usager de la bicyclette régulier. On le croisait ainsi dans ses évolutions spatiales.

Jean-Claude était communiste dans l’âme. Il avait été mêlé à l’histoire complexe du Parti à Aubervilliers et y avait fait entendre, en plusieurs circonstances, sa voix. Mais il n’avait jamais oublié l’essentiel et se tenait en proximité quotidienne avec le Parti par l’intermédiaire de ce qu’il appelait « son journal de classe ».

Il a tenu des positions de combat jusqu’au bout de ses forces, animant la CNL, s’impliquant dans les activités du Collectif constitué à propos de la rénovation urbaine.

Nous venons de perdre un ami, un camarade, inestimable. Nos yeux sont embués de larmes et nous allons essayer de nous tenir avec tendresse auprès de Michèle.

Nous n’oublions pas non plus, Nadia, Pauline, Julien qui ont monté une garde pleine d’amour au cours des récents jours si difficiles. Et nous pensons aussi à ses petits-enfants.

Texte lu par Renan Foucré le 27 décembre 2023à au crematorium de Villetaneuse