COMMUNIQUÉ DE LA SECTION D’AUBERVILLIERS DU...

dimanche 2 juillet 2023

COMMUNIQUÉ DE LA SECTION D’AUBERVILLIERS DU PCF

Mardi 27 juin, le jeune Nahel, âgé d’à peine 17 ans, a été assassiné par un motard de la police nationale, pour un présumé refus d’obtempérer.

Nous, communistes d’Aubervilliers, voulons d’abord exprimer nos pensées solidaires et fraternelles à sa famille. Nous savons qu’aucun mot ne pourra soulager la peine de perdre un enfant dans des circonstances aussi injustes et révoltantes.

Personne ne devrait tomber sous les balles de la police.

Nahel n’est pas le seul. Rien qu’en 2022, ce sont 13 morts que nous déplorons, suite à des refus d’obtempérer lors de contrôles routiers. Il y a aussi les visages d’Alhoussein, 19 ans, tué il y a quinze jours, de Zyed et Bouna, d’Adama, de Ramatoulaye ou encore de Théo et de bien d’autres qui nous reviennent en mémoire. Il ne s’agit pas d’un simple fait divers, mais bien de la manifestation d’un racisme endémique au sein de notre police.

Pour preuve, les réactions honteuses des syndicats policiers d’extrême-droite qui qualifient de « nuisibles » nos jeunes, et la fabrication de toutes pièces d’un faux casier judiciaire pour Nahel afin de minimiser le caractère raciste de son assassinat. Lorsqu’on lit aussi – de la part de ces mêmes syndicats policiers – des appels à la sédition, on comprend qu’il est temps d’engager une grande réforme de la police.

La violence engendre la violence : nous voulons vivre dans la paix et la justice

Les violences urbaines de ces derniers jours sont difficiles à vivre pour les habitants. Mais la première des violences, à l’origine des désordres actuels, c’est le meurtre de ce jeune et l’injuste traitement dont il fait l’objet. Pour notre part, nous partageons la colère. Nous ne voulons pas de dégradations, encore moins contre les services publics qui manquent déjà cruellement dans nos villes. Mais aujourd’hui, les appels au calme ne suffisent pas. Il faut des actes. Au lieu de criminaliser la réaction populaire en mettant 300 jeunes en garde à vue en une nuit, il faut agir.

Il faut abroger la loi de février 2017 qui facilite le recours aux armes à feu, même sans légitime défense. Il faut se prémunir contre l’interdiction envisagée de photographier ou de filmer des policiers. Il faut en finir avec l’impunité pour les violences policières, impunité qui discrédite toute l’institution. Il faut pour cela que l’IGPN, qui mène les enquêtes, devienne un organisme indépendant du Ministère de l’Intérieur.

Cette violence systémique s’ajoute à celle des inégalités sociales qui affligent tout particulièrement nos territoires. Le désengagement de l’État par la sape systématique des services publics, la réduction des dotations aux collectivités territoriales, la destruction du tissu associatif engendre la fragilisation du dialogue entre une population démunie et des institutions qui n’ont plus les moyens de remplir leurs missions.

Sans justice pas de paix ! Il faut entendre ce que disent le peuple et la jeunesse !

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