Renouvellement urbain : la réunion publique du 30 septembre montre le besoin de démocratie

jeudi 6 octobre 2022

Vendredi 30 septembre s’est tenue, à l’école Jacques Prévert, une réunion pour présenter le dossier du renouvellement urbain des quartiers Villette-Quatre-Chemins. Les habitants des deux quartiers s’étaient déplacés en nombre pour assister à cette rencontre. Ils ont été rejoints par des habitants d’autres quartiers, eux aussi concernés par les opérations projetées de renouvellement urbain.

L’OPH était absent de la réunion en raison, expliqua la Maire, de problèmes de sécurité sur les personnels et il fallut donc se satisfaire de la présentation très académique des représentants de Plaine-commune. On ajoutera que de nombreux élus avaient été mobilisés afin de soutenir la Maire.

Il manquait à cette partie de la réunion des éléments jusqu’ici non communiqués et notamment l’avis rendu le 28 février 2022 par le Comité d’engagement qui précise l’appréciation d’ensemble portée par le projet et donne à voir sa consistance.
On navigua donc dans les approximations, la Maire déclarant néanmoins que beaucoup d’argent avait été obtenu et que ça n’était pas fini. Le propos était donc optimiste mais restait d’une généralité extrême et dissimulait beaucoup d’ambiguïtés. Il en fut ainsi à propos de l’objectif affiché d’ouvrir la cité vers l’extérieur en démolissant deux immeubles situés 11 rue Bordier et 23 rue de l’Union. Or la démolition du 11 rue Bordier ne débouchera que… sur la rue Bordier et celle du 23 rue de l’Union paraît donner sur un éventuel futur bâtiment préfectoral.

L’aménagement de la porte de la Villette fit l’objet d’un assez long et confus exposé qui nous apprit néanmoins que la Tour Eurasia (ex Pariféric) qui devrait abriter des équipements sans intérêt pour les habitants, ne serait pas rehaussée ;
Les participants à la réunion attendaient des réponses concrètes à propos des évolutions immobilières qui doivent intervenir et qui se traduiront par la démolition de 200 logements sociaux. Ces réponses ne vinrent pas mais la Maire fit savoir que les bâtiments de la cité Félix Faure ne seraient pas vendus à un autre bailleur.

S’agissant des relogements, rien ne fut dit de précis sauf que tout se passerait bien, que des accompagnements individuels seraient mis en place et qu’il n’y aurait pas d’augmentation des loyers. Ces propos ne convainquirent guère en raison de leur généralité et du fait que la non construction de logements sociaux rendra impossible le relogement dans la ville et conduira à des déplacements. Mme Franclet ainsi que son adjoint à l’urbanisme, extrêmement énervés et agressifs, tentèrent de faire face aux huées de la salle, renvoyant à un passé déclaré noir la responsabilité des difficultés rencontrées. On ajoutera que ne fut pas ressentie la volonté de la municipalité à se mobiliser pour obtenir un dialogue constructif avec la Ville de Paris.

Ignorante de l’histoire d’Aubervilliers, installée dans une vision de l’avenir de la Ville proposant un recul du logement social, une bétonnisation à outrance et une modification de population censée porter davantage de mixité, ne consultant pas les habitants pourtant porteurs de propositions, Mme Franclet dialogue avec elle-même, prépare une concertation bidon au cours de laquelle on pourra discuter de la couleur du papier-peint.

On notera qu’un dispositif de filtrage des interventions fut mis en place, la Maire répétant de façon obstinée que l’on devait simplement poser des questions et non point exposer un point de vue. Ce qui fut très contesté.

On le voit, la réunion du 30 septembre a soulevé beaucoup de problèmes qui devront être résolus dans une démarche démocratique qu’il faudra obtenir.

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