La BNP discrimine et stigmatise Aubervilliers : le défenseur des droits nous répond, la Municipalité toujours aussi silencieuse.

vendredi 1er avril 2022

Dans un article du 13 décembre 2021, le journal Le Monde avait révélé que la BNP avait pour projet « pilote » de répartir différemment ses clients au sein de ses deux agences d’Aubervilliers.

C’est chose faite ! Les clients ont toutes et tous été informé.e.s de ce « projet » et le subissent au quotidien.

Les communistes d’Aubervilliers ont immédiatement dénoncé ce projet discriminant et stigmatisant non dissimulé du système bancaire en fonction du profil socioprofessionnel des clients.

Ainsi nous avions exigé une réaction de la Municipalité qui, à ce jour, est restée comme à son habitude silencieuse.

De plus, nous avions saisi le Défenseur des droits pour dénoncer cette discrimination, y mettre fin et pour promouvoir l’égalité.

Hier, le défenseur des droits nous a informé qu’il s’est rapproché de la banque BNP PARIBAS pour l’interroger. Il a été convenu que l’établissement bancaire partage avec ses services, les premiers résultats et éléments d’analyse de ce projet, puis dans un second temps qu’elle communique les enseignements durables et les suites données à ce test.

Vous pouvez compter sur nous pour continuer de suivre ce dossier avec la plus grande attention et lutter contre toutes les inégalités.

La réponse du défenseur des droits

Madame,

Vous avez attiré l’attention de la Défenseure des droits sur une décision de la banque BNP PARIBAS susceptible d’être discriminatoire en raison du lieu de résidence ou de la vulnérabilité économique de ses clients.

En effet, vous avez signalé un article du 13 décembre 2021, publié par le journal « Le Monde » faisant état d’un projet « pilote » de BNP PARIBAS, à compter 2022, dans la commune d’Aubervilliers, visant à répartir les clients dans deux agences distinctes, selon leur profil socio-professionnel : « les clients jugés peu autonomes seraient regroupés à l’agence des Quatre-Chemins ; ceux « à potentiel » iraient dans le quartier de la mairie. » Or, les deux agences situées respectivement au 9 avenue de la République, dans le quartier du centre-ville et au 55 avenue Jean Jaurès, dans le quartier des Quatre Chemins, accueillaient jusqu’ici l’ensemble de la clientèle, sans distinction. Sous prétexte d’offrir aux clients un accompagnement personnalisé, un tel projet établirait une forme de discrimination et de ségrégation sociale entre les clients. Par ailleurs, une telle répartition créerait des difficultés aux usagers, affectés, sans en avoir eu le choix, à une agence éloignée de leur zone de résidence. Il serait à craindre également que les usagers victimes de difficultés économiques soient stigmatisés par leur lieu de résidence et soient, de surcroit, renvoyés à un service de moindre qualité, contrairement aux clients plus aisés qui bénéficieraient d’un service privilégié.

Aux termes de l’article 4 de la loi organique n°2011-333 du 29 mars 2011, le Défenseur des droits est chargé notamment, de « lutter contre les discriminatoires, directes ou indirectes, prohibées par la loi ou par un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France ainsi que de promouvoir l’égalité ».

Aussi, nos services se sont d’ores et déjà rapprochés de la banque BNP PARIBAS pour l’interroger. Il a été convenu que l’établissement bancaire partage avec mes services, les premiers résultats et éléments d’analyse de ce projet, puis dans un second temps nous communique les enseignements durables et les suites données à ce test.

Nous vous remercions pour votre témoignage et nous restons vigilants sur la question.

Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes salutations distinguées.

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