Inauguration mouvementée
Bienvenue au nouveau conservatoire ! Bienvenue à l’embarcadère !
dimanche 6 octobre 2013
Ce samedi 5 octobre, foule des grands jours dans et devant le tout nouveau conservatoire d’Aubervilliers-La Courneuve pour son inauguration. Pour l’occasion les communistes d’Aubervilliers distribuaient le tract que nous reproduisons ci-dessous. À l’image de ces parents d’élèves du conservatoire faisant signer une pétition dire « non aux économies faites sur le dos des personnels et des élèves », à l’image de ces parents d’élèves des écoles maternelles et primaires venus manifester contre la manière dont la réforme des rythmes scolaires est appliquée à Aubervilliers, les communistes rappellent que le droit à la culture à Aubervilliers puise ses racines dans les luttes passées et à venir.
En entrant dans ce beau bâtiment qui abrite tout le nécessaire pour l’enseignement des musiques, du chant et de la danse d’un conservatoire à rayonnement régional avec un département d’enseignement supérieur et une belle salle destinée à accueillir spectacles, concerts et activités culturelles, vous serez surpris par le travail remarquable des deux architectes François Chochon et Laurent Pierre, choisis par la municipalité dirigée par Pascal Beaudet en 2006.
Vous allez découvrir le résultat d’un choix et de luttes nombreuses associant élus, parents d’élèves, professeurs de musique, directeurs, toutes et tous animés d’une volonté commune : ouvrir aux enfants d’Aubervilliers et de La Courneuve le droit à la musique.
Ce choix nous le rappelons pour que les nouveaux professeurs, les nouveaux élèves, les futurs directeurs et les prochains élus se saisissent de cet héritage de luttes, d’audaces, pour le prolonger sans jamais oublier qu’il n’est pas tombé du ciel un beau jour d’octobre 2013.
Il est le fruit d’une longue histoire commencée avec un premier directeur, M. Chouteau et un jeune professeur, M. Meunier, qui allait bientôt lui succéder de 1956 à 1990. L’enseignement se pratiquait dans les loges non chauffées de l’ancienne salle des fêtes qui allait devenir plus tard le Théâtre de la Commune.
Dès cette époque, avec l’engagement incontournable de Jack Ralite, la volonté des villes d’Aubervilliers et de La Courneuve, de tous leurs maires André Karman, Pascal Beaudet, James Marson, et Gilles Poux, est d’obtenir de l’État, quelle que soit la forme de son gouvernement, les moyens financiers d’une politique culturelle encore plus nécessaire ici qu’ailleurs, compte tenu des difficultés sociales d’une bonne partie de la population. Il est heureux que pour la construction du nouveau conservatoire, Jacques Salvator, le maire actuel, ait opté sur ce sujet pour l’application des décisions de ses prédécesseurs.
Il faut dire, pour prendre un point de repère qu’en 1974 les financements du Conservatoire devenu École Nationale de Musique étaient les suivants : les deux villes Aubervilliers - La Courneuve 87,70 %, les familles 3,22 %, le Conseil Général 3,23 %, l’État seulement 6,10 %. Aujourd’hui c’est 80 % pour les deux villes, 7 % pour les familles, 3 % pour le Conseil Général et 10 % pour l’État.
Il faut dire qu’il fallut mobiliser pour obtenir que le Berlioz sur les billets de banque de l’époque aille un peu dans les caisses des conservatoires, et notamment lors d’une journée parisienne pour la défense des conservatoires à l’appel de celui d’Aubervilliers - La Courneuve et qui rassembla toute la profession. On peut dire que cette action réussie et d’autres concernant la décentralisation théâtrale, ne furent pas pour rien lorsque Jack Lang, ministre de la culture en 1981, obtint le doublement des crédits du budget de la culture. Hélas, comme « rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force ni sa faiblesse , il fallut bientôt recommencer et par exemple, à l’appel des États généraux de la culture, initiés par Jack Ralite en 1987 pour la défense de la culture, ce sont 7000 personnes, qui entendront entre autre au Zénith, Erwan Fauré, professeur au conservatoire d’Aubervilliers et ses violoncellistes.
Sans doute êtes-vous nombreux à avoir signé la pétition qui réclamait, cette année encore, auprès de l’actuelle ministre de la culture, le rétablissement de la subvention de la DRAC au conservatoire, insupportablement réduite l’année précisément de l’ouverture de ses nouveaux bâtiments. Manifestations, protestations ont finalement eu raison de cette amputation honteuse ! Notons néanmoins que l’intervention de l’État pour financer l’éducation artistique reste dramatiquement insuffisante, en dépit de toutes les promesses rassurantes
et malgré l’effort remarquable des conservatoires de musique qui concernent à Aubervilliers et à La Courneuve 6316 élèves. Rien ne peut se substituer
au rôle de l’institution scolaire pour l’éducation artistique.
- C’est en 2006, sous la direction de Pascal Beaudet, que la municipalité a lancé le projet de construction d’un nouveau conservatoire
Vous l’aurez compris, en remerciant sincèrement le talent et le dévouement des directeurs successifs, Gérard Meunier, Marc-Olivier Dupin, Michel Rotterdam, Serge Cyferstein, Valérie Guéroult, Daniel Lefevre et Jean Roudon, de toutes et tous les professeurs de musique et de danse, des adjoints à la culture qui ont contribué à la réalisation de ce projet, et notamment Guy Dumélie et Lucien Marest, nous vous appelons à la plus extrême vigilance pour que jamais ne soit sacrifié, sur l’autel de
l’austérité imposée par des financiers sans morale et des politiques sans courage, l’avenir des enfants d’Aubervilliers.
Leur droit à la culture, et donc à la musique, est le bon marchepied pour accéder à la liberté et à la dignité que trop souvent on leur refuse.
PCF Aubervilliers
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