Rythmes scolaires à Aubervilliers : faut-il arrêter ?
lundi 30 septembre 2013
« Ce n’est plus de dysfonctionnements dont il s’agit, c’est un fiasco sur toute la ligne » résume une animatrice qui observe à Aubervilliers mais aussi ailleurs le découragement face à une réforme qui fait l’unanimité contre elle. Et le maire a beau appeler à la rescousse les médias, le Parisien, prochainement le Monde qui doit aller dans une école où "les rythmes scolaires, ça marche", les différents protagonistes en sont de moins en moins convaincus et voient mal comment de simples ajustements pourraient régler l’essentiel des problèmes à la rentrée des congés d’automne.
- À l’image de la porte de la mairie restée fermée, les parents ont encore trouvé porte close au dialogue. Une maman a même été malmenée par la police municipale.
Ce lundi matin, les représentants des animateurs en grève à deux reprises la semaine dernière rencontrent la municipalité. Mais ils voient mal comment les questions de fond pourront trouver réponse. Les arguments contre cette réforme ont été à maintes fois avancés quasiment sur tous les médias et la seule satisfaction qu’on pourrait relever est que 80 % des écoles en France et 85% des enfants de Seine-Saint-Denis ont évité la réforme. Dommage pour Aubervilliers...
Serions nous plus mauvais à Aubervilliers qu’ailleurs ?
Sans doute, puisque certaines communes comme Saint Denis ou Stains ont su écouter et ne pas s’engager dans un processus dont nous évoquions les risques dès février sur ce blog et qui avaient conduit les élus du groupe "Tous ensemble pour Aubervilliers" à souhaiter ne pas appliquer la réforme en 2013.
Sans doute aussi la gestion de la crise par le maire qui, en opposant parents animateurs et enseignants, notamment par la rédaction d’une lettre ouverte au ministre qui rend les enseignants responsables des difficultés n’a pas amélioré la confiance de la communauté éducative par rapport à la municipalité.
De même, l’incapacité de celle-ci à renseigner les parents sur les mouvements de jeudi et vendredi dernier et les cafouillages qui en ont résulté font désordre pour une ville qui se targuait d’avoir instauré le service minimum. Le service minimum du périscolaire, "ce n’est déjà pas le cas en général" fulminait une maman de Robespierre dont le fils inscrit en modélisme fait foot depuis le début de l’année, "alors vous pensez bien qu’en cas de grève, c’est pire". "Et encore, qu’il s’estime heureux de faire foot, à Guesde ils font balle au prisonnier" poursuit un autre parent !
Toujours est-il que le mécontentement est profond et que la semaine qui commence risque d’être décisive. "Il faudra bien qu’il y ait un pilote dans l’avion, faute de quoi (ce dernier) explosera en plein vol", commente un responsable parent d’élève.
Un projet dont le seul avenir est de retourner dans les cartons
À la décharge de la municipalité, précisons que la tâche était particulièrement ardue à Aubervilliers du fait du grand nombre d’enfants, de la dimension importante des groupes scolaires et de la saturation des installations de sport et de loisirs existantes. Mais ces éléments sont connus et force est de constater que "les seuls endroits où ça marche, ce sont les écoles où peu d’enfants participent aux activités périscolaires" rappelle un animateur au rassemblement du jeudi 26 septembre.
Incontestablement, il fallait prendre le temps de travailler et dialoguer avec les différents partenaires. Mais cette réforme aura eu au moins un mérite qui dépasse largement notre ville : elle a montré qu’elle était non seulement inadaptée mais aussi nocive pour le rythme de l’enfant. Dommage que nos enfants à Aubervilliers en fassent les frais.
Armand D.
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