A propos d’un étrange article du Parisien sur les squatteurs de la Maladrerie

lundi 15 septembre 2008

Dans son édition datée du jeudi 11 septembre 2008, Le Parisien a publié, sous la signature de Julien Duffé, un article intitulé « Du mieux pour les squatteurs de la Maladrerie ».

Que nous apprend l’article ? 73 familles seraient concernées par « l’accord » conclu en septembre 2007 entre la Préfecture, les squatteurs et le DAL. L’État aurait engagé un processus de relogement hors Aubervilliers qui concernerait déjà une quinzaine de familles, 15 autres seraient en attente d’une solution prochaine, 15 autres familles (qui ne semblent pas être les mêmes, l’article étant très confus sur ce point) attendent aussi une solution, 30 familles de sans papiers voient leur situation examinée par les services préfectoraux. Tous ceux qui resteraient sans perspective de relogement continueraient d’occuper le logement actuel (qu’ils occupent illégalement), sans craindre une expulsion.

Le DAL se félicite de l’évolution du dossier et critique la direction de l’OPH qui continue de demander aux occupants illégaux le versement des indemnités d’occupation fixées par les tribunaux alors que « l’accord » prévoyait de limiter le versement de celles-ci à 25% des ressources de chaque foyer.

Pour résumer, tout baigne ou à peu près. Il suffit de faire preuve d’un peu de patience. Un représentant des squatteurs se montre confiant : les questions d’argent vont peut-être pouvoir se résoudre dès lors que la municipalité a changé.

Que faut-il penser de tout cela ?

- Il faut en préalable rappeler que le fameux « accord » de septembre, dans lequel ni la municipalité ni l’OPH ne sont parties prenantes, n’a jamais été rendu public. Existe-t-il d’ailleurs un document écrit ? Si tel est le cas il faut le faire connaître.

- Nous avions cru comprendre que toute solution de relogement était subordonnée au règlement des dettes (les squatteurs n’ont jamais payé les indemnités d’occupation fixées par les tribunaux et le manque à gagner pour l’OPH s’élève à plus de 500 000 euros). Tel ne paraît plus être le cas.

- Il faut expliquer d’où vient le chiffre de 73 familles alors qu’il y avait en septembre 2007 « seulement » 41 logements occupés à la Maladrerie. De deux choses l’une ou bien le périmètre de l’accord excède le territoire de la Maladrerie ou bien des familles ayant participé au campement de 2007 qui n’étaient pas d’Aubervilliers sont concernées par l’accord.

- Il est inadmissible que l’État, qui paraît capable de trouver des solutions de relogements, ignore la situation globale rencontrée par Aubervilliers où 94 logements sociaux sont illégalement occupés.

La population du quartier qui souffre depuis des années des coups de force répétés, organisés avec l’appui de mafias du logement, ne comprendrait pas que l’on efface la dette accumulée et que les indemnités d’occupation fixées par les tribunaux ne soient pas exigées.

Tous les logements illégalement occupés doivent revenir au plus tôt dans le patrimoine de l’Office. La population et le Collectif d’habitants qui n’ont cessé depuis huit ans de se battre pour le retour du droit dans le quartier sont bien décidés à poursuivre leur action.

2 Messages

  • A propos d’un étrange article du Parisien sur les squatteurs de la Maladrerie Le 15 septembre 2008 à 23:01, par locataire mécontent

    N’étant pas fidèle lecteur du Parisien, je tiens à remercier la section du PCF de nous alerter sur ce sujet.

    Si j’ai bien compris, une bonne partie des squatteurs va pouvoir rester dans les logements occupés illégalement ; je n’ose y croire ! Et, cerise sur le gâteau, avec des loyers aménagés selon les ressources... Je propose donc à tous les locataires de faire parvenir le montant de leurs ressources à l’OPH et de demander à ce que leur loyer soit plafonnés à de 25%.

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  • Il faut faire la clarté jusqu’au bout sur le scandale des squats Le 16 septembre 2008 à 09:53, par Très en colère à mon tour

    Ainsi donc depuis qu’ils ont squatté des logements sociaux, les occupants n’ont rien versé à l’OPH malgré les décisions des tribunaux (à ce propos je crois comprendre que le tribunal fixe une indemnité d’occupation lors de l’audience où il constate le délit et cette indemnnité doit être payée jusqu’au moment où l’occupant illégal quitte le logement ; le montant de l’indemnité équivaut au montant du loyer).

    En langage clair : les squatteurs sont logés gratuitement.

    Selon le Parisien l’accord de septembre 2007 prévoyait de plafonner à 25% des ressources (comment leur montant est-il mesuré ?) le montant de l’indemnité.

    Trois remarques à ce propos :

    1 - on s’asseoit sur la décision des juges ;
    2 - on continue à ne rien verser ;
    3 - on ne s’expose à aucun problème puisqu’on ne sera pas expulsé.

    Il y a vraiment de quoi être en colère !

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