Retour sur le 18 avril à l’espace Fraternité

Avec Pascal Beaudet, Aubervilliers prête à tourner la page

lundi 29 avril 2013

Quelques jours après cette soirée attendue, les retours que nous avons enregistrés confirment le besoin de tourner une page de l’histoire de cette ville. Les attentes manifestées par un public composé largement de têtes nouvelles ont montré que c’est possible. Pascal Beaudet l’a redit, beaucoup d’habitants qu’il croise attendent qu’il y aille. "Il y a un climat dans cette ville et il s’est largement retourné depuis 2008" constate un participant. Il est vrai que les dossiers gérés par la municipalité au cours des dernières semaines l’ont été avec un amateurisme mal vécu par la
population : rythmes scolaires, carte scolaire, baisse des subventions au conservatoire, politique de construction non maîtrisée... Pascal Beaudet n’a pas manqué de le rappeler, insistant sur la nécessité pour notre ville de la démocratie et de la concertation. Il a rappelé aussi que cette ville doit réapprendre à se battre pour porter ses exigences comme elle avait su le faire par le passé pour l’obtention du métro par exemple.

Aujourd’hui, avec le Parti Communiste et le Front de Gauche qui l’ont désigné pour conduire la liste, Pascal Beaudet entend rassembler largement et permettre à tous ceux qui souhaitent porter l’avenir de cette ville de le faire, au delà d’un cadre militant. La présence dans la salle d’habitants de sensibilités diverses, l’apport nécessaire de personnalités qui par leur vécu, leur parcours, leur immersion dans la vie sociale, doit permettre de construire un projet de ville juste qui répond aux aspirations de la population.

Les bases sont posées, le cadre n’est pas figé

Une vingtaine d’ateliers sur des thématiques variées est proposé et a d’ors et déjà enregistré de nombreux volontaires. Mais si les bases sont jetées, le cadre n’est pas pas figé, loin de là. Des citoyens, des associations veulent travailler au projet de ville. Ainsi, "En avant Aubervilliers", entend peser dans cette campagne pour que la jeunesse ne soit pas un faire valoir qu’on utilise à chaque élection mais qu’elle se saisisse des enjeux qui la concerne pour porter les droits dont elle est souvent exclue (logement, études, travail...)

Aujourd’hui, Aubervilliers a besoin de dépasser la division née du mépris des principes démocratiques en 2008, quand le parti socialiste arrivé en
seconde position au premier tour des municipales, s’était maintenu au second. Incontestablement, ce déni du suffrage universel malheureusement renouvelé en 2011 lors de l’élection cantonale pèse encore et contribue au discrédit de la municipalité actuelle. Au moment où Hollande tutoie des records d’impopularité que l’affaire Cahuzac vient renforcer au plus mauvais moment, il est temps pour Aubervilliers de se retrouver sur ses valeurs en tournant la page.

Éric Plée

9 Messages

  • Avec Pascal Beaudet, Aubervilliers prête à tourner la page Le 29 avril 2013 à 09:09, par Denis Raffin, maitre toilier

    Nous tenons à présenter toutes nos excuses pour cette publication très tardive de ce compte-rendu que nous savions très attendu. Différentes complications informatiques ont retardé sa mise en ligne en dépit d’une rédaction quasiment « sur le vif ». Bonne lecture à tous.

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  • Et Karman ??? Le 29 avril 2013 à 15:01, par Redhouane

    Jean-Jacques Karman voudrait être maire comme son père. Il s’attaque à Jack Ralite, en place depuis quinze ans.

    Par FORCARI CHRISTOPHE 2001(libération)
    Le refondateur contre l’orthodoxe. Le militant méritant devenu prince contre l’héritier putatif réduit au rôle de figurant. Jack Ralite, maire d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), l’un des quatre ministres communistes du gouvernement de 1981, contre un autre militant du PCF, Jean-Jacques Karman, animateur du courant anti-mutation de la Gauche communiste.

    Le premier a été longtemps l’adjoint d’André Karman, maire d’Aubervilliers, avant de lui succéder en 1985. Le second est le fils de l’ancien édile et rêve de s’asseoir dans le fauteuil qu’a occupé son père pendant plus de trente ans. La cam pagne municipale prend des allures de querelle d’héritage. Jean-Jacques Karman con cède qu’« il y a une pointe de nostalgie » dans sa démarche. Mais l’ancien ministre de la Santé tranche : « La bataille n’est pas idéologique. Karman veut juste un poste. Je ne lui ai jamais répondu et je ne lui répon drai jamais. »

    Le fils de l’ancien maire dénonce, lui, « la manière dont le parti communiste a voulu sortir du stalinisme à la française. Il y avait deux portes, l’une à droite, l’autre à gauche. Le parti a choisi celle de droite avec les idées sociales-démocrates tout en conservant les méthodes du stalinisme. » Entre les deux hom mes, le torchon brûle, aucun des deux n’est prêt à la moindre concession.

    Jean-Jacques Karman, conseiller général sortant d’Aubervilliers-Ouest, se représente dans ce canton qui se transmet de père en fils. En représailles de sa candidature aux municipales, le parti communiste lui a collé un concurrent dans les pattes. « La direction nationale du parti fera tout pour m’écraser », assure le rival du maire, menacé par une procédure d’exclusion pour avoir fricoté avec les trotskistes lambertistes du Parti des travail leurs au sein d’un comité anti-Maastricht. Il attend toujours le renouvellement de sa carte. Même Muguette Jacquaint, députée communiste de Seine-Saint-Denis, dont il est le suppléant à l’Assemblée nationale, l’a laissé choir. « Pas un coup de fil, c’est un peu décevant », se plaint Jean-Jacques Kar man, sous une monumentale photo de son père accrochée au-dessus des bustes de Marx et Lénine.

    Guerre. Désormais la guerre est ouverte entre le maire et le dissident. Pourtant, en 1995, lors des précédentes élections municipales, tous les ponts n’étaient pas encore rom pus. Karman avait, déjà, monté sa propre liste. Il a obtenu près de 19 % des suffrages, avant de fusionner entre les deux tours avec la liste conduite par Jack Ralite. Aujourd’hui, persuadé qu’il peut encore améliorer son score et peut-être même devancer le maire sortant, il n’envisage pas de voler au secours de l’ancien ministre. « Ralite se contente de dire qu’à Aubervilliers nous som mes les meilleurs, que la ville progresse. Mais si on ne rectifie pas le tir, nous allons finir par donner la ville à la droite », tempête ce « marxiste maintenu ». D’autant plus qu’il y a six ans la liste de droite avait fait 49 % au second tour.

    Jack Ralite lui renvoie la même accusation. « Il fait tout en fonction d’un calcul simple qui est d’affaiblir la gauche plurielle. Il rend donc un service inestimable à la droite avec l’espoir défunt de devenir maire à ma place. » Pour lui non plus, il ne saurait être question de con clure un accord pour le second tour avec son concurrent. D’autant plus que les socialistes sont venus mettre leur grain de sel dans cette querelle communisto-communiste.

    Camarades. Un moment tenté de faire cavalier seul, le parti socialiste, qui cherche dès maintenant à préparer l’après-Ralite, est en passe de conclure un accord avec les camarades communistes après avoir imposé ses conditions. Pas question pour les socialistes du cru d’accepter, comme le souhaitait le maire, l’entrée sur cette liste de « personnalités autonomes qui avant la fin du mandat finissent tous par s’inscrire au PC ». « Si Ralite veut ouvrir la liste, il n’a qu’à le faire sur le nombre de sièges accordés au PC, tempête Jacques Salvator, le responsable du PS sur la ville. Même chose s’il veut conclure un accord de second tour avec Karman. Ralite devra lui donner des places sur son contingent. »

    La querelle entre le refondateur et l’orthodoxe sert les cousins socialistes qui ont réussi à rééquilibrer à leur profit les forces de la majorité plurielle au sein du conseil municipal. Dans cette bataille, trois autres petites listes vont venir mordre les basques des deux candidats de gauche. Malgré les relations étroites qu’il entretient avec le communiste dissident, le Parti des travailleurs va présenter une liste sous le couvert d’une association de « défense de la démocratie communale ». « Nous avons écrit à tous les candidats de la gauche plurielle. Le seul à nous avoir répondu est Jean-Jacques Karman, explique la tête de liste, Danielle Clause, mais les positions qu’il défend sont celles de la gauche plurielle, notamment sur l’intercommunalité. En fait, il a un pied dedans et l’autre dehors. »

    A gauche de la gauche, la Ligue communiste révolutionnaire d’Alain Krivine tente de constituer une liste et sonde les militants de Lutte ouvrière afin d’aller ensemble à la bataille. Mais sans grand espoir de parvenir à un accord. « Toutes ces petites listes vont me piquer des voix », admet Jean-Jacques Karman qui ne désespère pas de mettre enfin ses pas sur les traces de son père.

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    • Et Karman ??? Le 29 avril 2013 à 17:30

      2001 ? Y a une faille spatio-temporelle quelque part ?
      Tu n’as pas un truc plus récent dans ton sac ?

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      • Je me souviens de 2001 ...nous nous détestions ! Le 30 avril 2013 à 10:17, par Albert Ivillarien

        Jean-Jacques Karman fait la fête à ses colistiers
        Vincent Mongaillard | Publié le 17.02.2001

        SÉQUENCE SOUVENIRS mercredi soir dans les fastes de l’Espace Roosevelt à Aubervilliers. Une télé-magnétoscope diffuse un documentaire, réalisé à l’occasion de la campagne municipale de 1983, dans lequel l’acteur principal s’appelle André Karman, maire d’Aubervilliers de 1957 à 1984. Jean-Jacques Karman, le fils du père, dissident communiste qui conduit la liste « Faire mieux à gauche », adversaire du camarade-ennemi et maire sortant Jack Ralite, fait ainsi patienter ses convives.
        Puis, au beau milieu d’un décor imitation contes des « Mille et Une Nuits », debout sur l’estrade, salué par une centaine de sympathisants, le conseiller municipal entame son discours, crescendo, dans la critique. Il reconnaît un « réel développement économique » dans sa commune, pendant que la sonnerie d’un portable et le bip-bip incessant de la Game Boy d’un gamin dissipé s’invitent au débat. Assez de compliments.
        Le conseiller général veut rassurer ses troupes
        Le conseiller général contre-attaque, fustige le bilan social des forces au pouvoir, parle de « taudis », montre du doigt « les problèmes de sécurité », s’inquiète pour sa « ville surendettée », regrette « les marchandages et l’accord sur la base de places » du PC et du PS. Provoque des éclats de rire en faisant allusion, à plusieurs reprises, à l’âge de « Jack » (il aura 73 ans en mai prochain), rappelant que « les phénomènes de vieillesse, ça existe ». Enfin, il lève le voile sur sa liste. Un inventaire à la Prévert : 49 candidats, dont 36 se réclamant du communisme, 2 du socialisme et 3 de l’écologie ; 25 femmes contre 24 hommes. Deux caissières, un chauffeur de taxi, un écrivain-éditeur, un inspecteur des impôts douze ouvrières et ouvriers, 11 syndicalistes et 8 retraités. Les candidats, à qui la tête de liste offre à chacun un mot gentil, se lèvent à tour de rôle pour se présenter au public. Un peu plus tôt, « JJK » les a dopés en annonçant qu’il avait « des doutes » sur le sondage qui donne Jack Ralite et les siens largement vainqueurs. Et de rassurer ses troupes : « Un journaliste d’Antenne 2 (sic) m’a appelé pour que je lui fasse parvenir une photo car, selon lui, Aubervilliers sera l’un des points chauds des municipales en France. Si on était archibattus, il ne me ferait pas cette demande. »
        Le Parisien

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  • Avec Pascal Beaudet, Aubervilliers prête à tourner la page Le 2 mai 2013 à 15:56, par Attention

    Faites attention tout de même à ce que cela ne soit pas le contraire et qu’Aubervilliers ne soit pas prête à tourner définitivement la page Beaudet/PCF...

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    • Camarade prudence a raison, "Rien n’est jamais acquis à l’homme. Ni sa force, ni sa faiblesse. Ni son coeur/ Et quand il croit ouivrir les bras, son ombre est celle d’une croix..." Il n’y aura pas de victoire heureuse pour paraphraser Aragon. Certains ne l’ont pas compris en 2008, on a vu la suite... 2011... Oui, rien n’est jamais acquis... Modestie, humilité, écoute de l’autre... Quand au bout de cinq ans, on n’a pas encore compris, oui, il faut tourner la page.

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    • Et quand bien même ! S’il ne s’agissait que de cela. Il s’agit avant tout de défendre la possibilité d’une autre politique au plan national ET au plan local.
      Que sont d’autre que la liberté "des forces du marché" la politique municipales actuelle... notamment en matière de logement quand on livre le foncier au privé pour tant d’opérations immobilières qui sont au final autant de capacités en moins pour une politique du logement social.
      C’est une politique délibérée pour vider la pauvreté de la ville. Ni plus ni moins.

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