Auber.com de février 2013

Cette réforme des rythmes scolaires là : ni en 2013, ni en 2014 !

vendredi 8 mars 2013

La réforme de l’école réclamée par les parents, c’est celle qui fera que l’Éducation Nationale remplisse son obligation de mettre un enseignant dans chaque classe tous les jours d’école. À Aubervilliers, comme ailleurs, les journées d’absence non remplacées, dans le primaire et à la maternelle, se comptent par centaines depuis la rentrée. Chaque jour, faute d’enseignants, les enfants sont répartis dans d’autres classes, où bien trop souvent par manque de place ils sont assis par terre et sur l’estrade. Les parents et les enseignants sont mobilisés : des enseignants pour les enfants, voila leur priorité. C’est seulement une fois ce préalable acquis qu’il sera temps de penser à une réforme des rythmes scolaires.

La FCPE se mobilise pour une réforme basée sur la refonte des programmes scolaires permettant à chaque classe d’enfants de sortir ensemble de l’école, prête à entrer au collège. Une réforme réfléchie sur l’année avec des vacances d’été plus courtes, une alternance de 7 semaines de cours et de 2 semaines de congés, une semaine de 9 demi-journées, 5 heures de cours par jour et une pause méridienne de 90 minutes et garantissant l’égalité de traitement de tous les élèves.

La réforme que veut appliquer le gouvernement dégradera les conditions de travail des enseignants en diminuant les heures de cours, alors que les programmes restent identiques, et en les faisant travailler une journée de plus à l’école. Les enseignants risquent d’être potentiellement plus absents et les journées d’absence non remplacées augmenteront encore. Ça, les parents n’en veulent surtout pas !

Antoine Wohlgroth

2 Messages

  • L’erreur est humaine Le 21 mars 2013 à 00:35, par Enseignant lambda

    La réforme n’augmente pas le temps de travail des enseignants et ne diminue pas les heures de cours pour les élèves:ce temps obligatoire est actuellement de 24 heures pour tous les élèves et de deux heures d’aide personnalisée pour des élèves en difficultés par petits groupes et par semaine.
    Avec la réforme ( voir le décret du 25 janvier), il reste de 24 heures avec tous les élèves mais répartis différemment plus une heure d’activités pédagogiques complémentaires avec de petits groupes. La deuxième heure devenant une heure de concertation ou de rencontre avec les parents à la demande des syndicats d’enseignants.
    Sachant que les élèves travaillent mieux le matin, ils travailleront donc autant mais mieux avec cinq matinées qu’avec quatre. D’autant plus que ces trois heures du mercredi matin remplaceront les trois quarts d’heure de fin de journée peu propices aux apprentissages, tous les enseignants vous le diront.
    Malheureusement les heures d’enseignements non remplacées en cas d’absence ne diminuerront pas mais n’augmenteront pas non plus.

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  • La messe sera dite le 28 mars en mairie à 19h. L’argumentaire sur le site du PS le convainc sans doute.

    25 réunions de concertation : les premiers concernés, parents et enseignants de la ville, doivent soutenir le projet des deux mains après un tel effort de propagande !

    D’autant qu’ils doivent être convaincus par un nombre (suffisant ?) d’équipements culturels et sportifs, qui s’adaptent tant bien que mal à une population en forte croissance, jeune, et à des établissements scolaires qui se battent pour les utiliser.
    Ils imaginent sans doute aussi un plan de recrutement massif de personnels : le transfert des trois heures du mercredi matin ne suffira sans doute pas à couvrir les besoins. Les finances de la ville le permettent-elles ?
    Ils parient certainement sur le développement de conventions entre les écoles et les associations et institutions de la ville, par exemple le Conservatoire Régional, pour faire des musiques une pratique quotidienne dans toutes les écoles. Mais le gouvernement a sensiblement baissé la subvention d’Etat, ce qui impactera notamment les actions en direction des écoles. Contradiction ?

    La réserve des élus socialistes et républicains sur l’applicabilité de la réforme est donc raisonnable. Les communes qui préfèrent surseoir sont elles aussi raisonnables (du moins ne sont-elles pas toutes indignes).

    Mais au vrai, que penser d’une réforme des rythmes incomplète et particulièrement mal négociée, qui suscite des doutes importants, et des oppositions massives ? N’était-il pas temps de repenser le temps scolaire dans sa totalité, quand l’échec du modèle scolaire français est patent ?
    Ainsi on aurait pu faire sauter les verrous qui corsettent l’école :

    - au lieu du marathon de 144 jours en 36 semaines pour faire en réalité 864 heures (au lieu des 972 d’avant la réforme Darcos), le ministre propose de crever les enfants dans un hyper marathon : retour à 972 heures, en 180 jours certes, mais toujours en 36 semaines, de 4,5 jours à 27 heures par semaine (délirant !)…

    - on pouvait préférer des semaines plus légères, et des vacances mieux réparties :
    = 5 heures de cours sur cinq jours pour toute la scolarité obligatoire (donc y compris au collège), donc 25h par semaine maximum
    = le tout sur 39 semaines, ce qui permet de faire le même nombre d’heures de cours (975 au lieu de 972), en plus de temps : l’école cesse d’être un marathon qui laisse dans le fossé un gamin sur trois.

    Mais pour cela, il faut cesser de penser l’école comme un processus de sélection, et donc proposer une vraie refondation de l’école, pas du baratin, et une vraie réforme des rythmes, pas un miroir aux alouettes. Et il faut convaincre les parents et les profs et les élus que l’idéologie de la concurrence entre les familles et de la compétition entre les élèves est destructrice. On en est loin en France, patrie du bachotage et de la concursivité assassine.

    Mal négociée par le gouvernement, mal négociée par la ville, la réforme des rythmes risque d’être l’occasion d’un joli chahut en mairie le jeudi 28 mars.

    Mais ce n’est rien comparé au charivari qui animera l’hôtel de ville quand tous les parents dérogataires viendront exiger la fin de l’opacité autoritaire qui gouverne la carte scolaire primaire.

    On peut alors imaginer que la municipalité socialiste cessera de confondre information (25 réunions-alibi) et concertation, et commencera à réfléchir à une vraie démocratie participative, respectueuse des citoyens, dès lors co-élaborateurs des décisions.
    La population d’Aubervilliers, pauvre et dont seul le tiers a le droit de vote, est lasse de devoir supporter la brutalité et les abus de pouvoirs ; bien plus, elle enrage du mépris dans lequel on la tient : au service de l’enseignement, quand on émet une réserve, on obtient « Mais si vous faites des enfants, il faut les assumer » ; on n’oublie pas l’école dont la directrice proposait la stérilisation forcée des mères qui voulaient inscrire leur enfant à la cantine pour pouvoir, disait-elle, regarder tranquillement la télévision.

    Il est temps de dénoncer les conseils de tous ordres, simulacres de légitimation populaire de décisions prises pendant les bureaux municipaux et systématiquement imposées ensuite.

    Il est temps de faire advenir le changement, maintenant, et de mettre fin à la démocrature durablement installée à la tête des bientôt 80 000 gentils citoyens d’Aubervilliers.

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