Aubervilliers n’est pas à vendre !
Auber.com de novembre 2012
mercredi 28 novembre 2012
A Aubervilliers les points de vente des promoteurs immobiliers se multiplient : « Groupe Gambetta, Bouygues-Immobilier, Promo-Gim, Spirit, Icade-Immobilier, Cogedim, etc... On les voit s’installer partout sur nos trottoirs comme s’ils étaient chez eux en terrain conquis. On finit par se demander si Aubervilliers n’est pas à vendre ?
C’est au nom d’une « ville en mouvement » que le maire d’Aubervilliers favorise leur foisonnement. L’objectif affiché par Jacques Salvator est d’avoir une ville de plus de 90 000 habitants qui supplante les grandes villes du département que sont Saint-Denis, Montreuil ou Aulnay. C’est un peu la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.
Si aucun frein n’est mis à cette perspective démesurée, bientôt Aubervilliers ne sera plus une ville à échelle humaine.
La densification de la ville est souvent présentée comme une nécessité pour, à la fois obtenir des rentrées fiscales supplémentaires pour se désendetter, et pour répondre aux besoins locatifs. Mais, pour ce faire, va t-on densifier jusqu’à l’insupportable ?
On est en droit de s’inquiéter de la place prise par les promoteurs privés durant ces dernières années. Le développement excessif des opérations de constructions de copropriétés privées ne répond pas à la préoccupation majeure des demandeurs de logements à Aubervilliers.
La ville en mouvement de Jacques Salvator glisse vers l’invivable. Aubervilliers étouffe et se dirige progressivement vers son asphyxie. La circulation et le stationnement en témoignent, ils sont vécus, au quotidien, comme un cauchemar.
Pour projeter l’avenir de la ville, il faut partir du droit de tous les habitants à vivre ensemble dans un environnement agréable et de qualité. C’est à dire vivre dans un espace qui accueille des logements diversifiés, confortables, dans un cadre bien équipé en services, que ce soit les services publics, les écoles, les équipements sportifs, culturels, de santé, les crèches, les commerces, les transports, les espaces verts, le stationnement, les activités économiques....
On ne peut parler de l’avenir d’une ville sans en traiter le présent. Aubervilliers a besoin d’une politique d’aménagement maîtrisée qui soit partagée par la population. De ce point de vue, tout reste à faire.
Eric Plée
16 Messages