Manifestation dimanche 30 septembre 2012

Un large front contre le traité budgétaire européen

lundi 8 octobre 2012

Les explications commencent à payer, en témoignent les débats qui se sont développés sur le site. Déjà le 26 septembre, lors de l’Assemblée du Front de Gauche à Aubervilliers, on pouvait percevoir que la mobilisation serait au rendez-vous. Entre Nikos Graikos, le représentant en France de Siriza, Dany Lang, économiste atterré et Philippe Julien, syndicaliste à PSA, (notre photo avec Pascal Beaudet), le lien entre la mise en œuvre des mécanismes européens restreignant les marges d’action des États et le quotidien des habitants est apparu plus clair.

Pas surprenant que le front contre ce traité que nous avions déjà remarqué la veille lors du rassemblement PSA à Aulnay ait pris une toute autre dimension ce dimanche. Les albertivillariens qui s’étaient donné rendez-vous à la mairie et au Fort ont défilé derrière leur banderole, même si certains avaient rejoint le cortège de leur syndicat ou de leur organisation.

Atterrés

Incontestablement, les arguments des détracteurs de ce traité commencent à faire mouche. Dany Lang, notre voisin pantinois et par ailleurs prof d’économie à Villetaneuse a souligné lors de l’assemblée du 26 septembre l’incohérence qu’il y a à accompagner les cycles économiques par des politiques de restriction des déficits quand il faudrait au contraire faire l’inverse pour contrecarrer les effets de ces cycles. Et graver dans le marbre la règle des 0,5% de déficit budgétaire quand on sait que les 3% sont difficilement atteignables, ou fixer le montant de la dette à 80% du PIB des Etats lorsqu’on constate que le Japon est à 100% et les Etats-Unis à 200% revient pour l’Europe à se tirer une balle dans le pied. Mais Etats-Unis et Japon utilisent leurs banques centrales comme des outils au service de leur économie à l’inverse des institutions européennes qui s’interdisent toute intervention dans la politique monétaire de la BCE la laissant fonctionner de façon totalement déconnectée de l’économie réelle.

De quoi atterrer des économistes venus d’horizons différents qui constatent au delà de cette incohérence le caractère contraignant du traité budgétaire européen. Celui-ci substitue aux États la troïka pour imposer des politiques qui ajoutent l’austérité à l’austérité comme on le voit en Grèce. La dérive anti-démocratique n’est pas loin, précise Nikos Graikos, en soulignant les interventions des forces de police grecques contre les manifestants dont les pratiques rappellent un passé de sinistre mémoire.

Le bal des faux-culs

La question sociale avec la montée du chômage, les restrictions salariales que soulignait Philippe Julien à Sevelnord, un site de PSA au sein duquel un accord de compétitivité prévoit le gel des salaires pendant deux ans, se pose avec plus d’acuité, et surtout dans un département plus touché par la désindustrialisation et la crise. Pas surprenant que les tenants du OUI à tous les traités de Maastricht au Traité budgétaire européen soient un peu moins à leur aise ;

Y compris Elisabeth Guigou qui s’apercevant qu’elle est élue dans une circonscription très euroseptique commençait à ne pas "aimer ce traité" alors qu’elle avait été dans tous les mauvais coups contre l’Europe des peuples, allant jusqu’à présider une session de la trilatérale intitulée "mettre fin à la tyrannie des référendums".

Et mercredi dernier elle déclarait encore : "Ne pas ratifier ce traité serait un désastre pour notre pays, provoquerait une implosion de la zone euro, sonnerait le glas de la monnaie unique et, par contrecoup, ferait tomber l’Union européenne".

Et si c’était l’inverse qui au contraire sauverait l’Europe des peuples, pour paraphraser le titre du dernier livre de Patrick Le Hyaric [1].

Éric Plée

Notes

[1"L’Europe des peuples nous appelle"

7 Messages

  • Un large front contre le traité budgétaire européen Le 9 octobre 2012 à 13:15, par Kesaco

    C’est quoi les économistes atterrés ?

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  • Elle est pas seule dans le boudin :
    Boorlo a Ayrault :
    « Vous allez avec ardeur défendre ce traité paraphé par le président Nicolas Sarkozy. Je rappellerai tout de même ce que vous écriviez le 22 février sur votre blog, où vous dénonciez "le carcan budgétaire concocté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel et qui étend l’austérité infligée à la Grèce à toute la zone euro" ».

    Christian Jacob (ump) :
    « Monsieur le Premier ministre, vous pouvez, sur ce sujet, compter sur le vote du groupe UMP, favorable au traité lui-même et favorable à la règle d’or. Nous le ferons car nous assumons les choix de Nicolas Sarkozy et les choix de la majorité d’hier ».

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  • Un large front contre le traité budgétaire européen Le 9 octobre 2012 à 19:45, par Gigi

    @ Kesaco :
    Tel qu’ils se présentent :
    « Nous pensons que d’autres politiques économiques
    sont possibles. Entrez dans le débat citoyen avec nous. »

    En savoir plus :
    http://www.atterres.org/

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  • Un large front contre le traité budgétaire européen Le 9 octobre 2012 à 19:53, par Anna Lise

    Groupe socialiste, républicain et citoyen (297)

    Pour : 264 dont Mme Élisabeth Guigou

    Abstention : 9 dont M. Daniel Goldberg

    Contre : 20
    M. Pouria Amirshahi, Mme Marie-Françoise Bechtel, M. Jean-Pierre Blazy, Mmes Fanélie Carrey-Conte, Nathalie Chabanne, MM. Pascal Cherki, Henri Emmanuelli, Mme Linda Gourjade, MM. Jérôme Guedj, Razzy Hammadi, Mathieu Hanotin, Christian Hutin, Mme Chaynesse Khirouni, MM. Jean-Luc Laurent, Christophe Léonard, Michel Pouzol, Mme Marie-Line Reynaud, M. Denys Robiliard, Mme Barbara Romagnan et M. Gérard Sebaoun.

    Pour tout connaitre :
    http://www.assemblee-nationale.fr/14/scrutins/jo0030.asp

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  • Un large front contre le traité budgétaire européen Le 9 octobre 2012 à 19:54, par pigeon

    Jean Marc Ayraud réinvente le centralisme démocratique !!!!!!!!!! En effet , selon les infos télé, il aurait appelé les "nonistes" pour les convaincre de voter pour le traité Merkel/Sarkosy !!! Il n’avait pourtant pas de souci à se faire,il avait les voix de droite !!! On voit les limites du vote "utile"

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  • Un large front contre le traité budgétaire européen Le 9 octobre 2012 à 19:58, par vote utile

    Le changement, c’est maintenant !!!On le voit !! Le gouvernement se couche devant les "pigeons" et fait donner les bombes lacrymogènes sur le manifestants qui veulent sauver leur emploi

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  • Un large front contre le traité budgétaire européen Le 10 octobre 2012 à 08:32, par Colette

    Tout s’explique !
    Pour preuve, M Daniel GOLDBERG au sujet de son abstention :
    « Je me suis abstenu sur le vote sur le TSCG

    Le Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) a été négocié et signé au printemps dernier, largement guidé par la volonté de la Chancelière Angela Merkel d’exercer des contraintes supplémentaires sur les peuples européens pour satisfaire les seuls marchés financiers. François Hollande s’est engagé, lors de la campagne électorale, à se mobiliser pour obtenir une réorientation de l’Europe. Il a réussi : l’austérité n’est plus l’horizon indépassable de la zone euro. L’objectif de réduction des déficits est rééquilibré par un pacte de croissance de 120 milliards d’euros afin de financer des projets industriels, technologiques et écologiques pourvoyeurs d’emplois. Le compromis obtenu par François Hollande lors du sommet européen des 28 et 29 juin permet d’impulser une nouvelle dynamique et d’obtenir un accord autour de mesures inconcevables au niveau européen il y a peu.

    L’Union européenne va ainsi agir contre la concurrence déloyale en instaurant des règles de réciprocité commerciale avec les pays qui pratiquent le dumping social. Une taxe sur les transactions financières sera instaurée dans tous les États qui en font la demande. La Banque centrale européenne (BCE) accepte de racheter les dettes des États de la zone euro. Une Union bancaire voit le jour avec l’établissement d’un mécanisme de supervision des activités financières. Sur tous ces sujets, N. Sarkozy avait accepté que l’Europe ne s’engage réellement.

    François Hollande a donc obtenu ce qu’il avait promis aux Français : le remplacement d’une politique uniquement tournée vers l’austérité généralisée par une stratégie globale de croissance.

    Il en reste que le texte du TSCG est inchangé et que j’y apporte les mêmes critiques que celles que je formulais au printemps. Il y a donc le texte critiquable et le contexte que j’approuve pleinement. Ferme partisan d’une Europe enfin plus sociale, démocratique et porteuse d’espoir pour les citoyens, c’est le sens de l’abstention active que j’ai formulée aujourd’hui. »

    Source : http://danielgoldberg2012.fr/

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