
Les élèves n’ont pas à pâtir de la situation financière du collège Rosa Luxemburg
dimanche 23 septembre 2012
Les médias sont intervenus sur les difficultés financières rencontrée par le collège Rosa Luxemburg à Aubervilliers dont les missions d’enseignement ont été sérieusement mises à mal, allant jusqu’à une menace de fermeture du
collège. Pour l’instant c’est le bon sens qui semble l’emporter suite à l’entrevue
qui a réuni représentants du Conseil général, du Rectorat et des personnels
de l’Établissement. Ces derniers restent prudents mais dans leur communiqué
prennent acte du fait que les dépenses prévues pour 2012-2013 en direction
des élèves pourront être engagées et que la dotation du collège sera
sensiblement abondée.
Trois semaines de mobilisation des acteurs de la communauté éducative ont
été nécessaires pour entrer dans la voie du règlement de la situation qui
demandera un suivi permanent.
Nous reproduisons l’article que l’Huma a publié le 18 septembre dernier et
qui éclaire bien les difficultés de l’Établissement, en souhaitant que le
travail structurel de redressement financier engagé soit poursuivi pour
assurer pérennité et sérénité dans le fonctionnement du collège.
L’Humanité, le 18 septembre 2012
Le collège Rosa-Luxemburg d’Aubervilliers a 220 000 euros d’impayés. Le personnel se mobilise pour obtenir des mesures d’urgence.
Un prof d’espagnol payant de sa poche le magnétophone pour ses cours, un autre en SVT obligé de quémander des scalpels dans un établissement voisin, des manuels scolaires toujours pas achetés… Le collège Rosa-Luxemburg d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) vit un véritable calvaire, empêtré depuis des années dans des déficits qui se montent désormais à 220 000 euros, soit l’équivalent de son budget annuel.
Ce trou dans la caisse a été découvert en septembre 2011 par la nouvelle direction, qui a alerté le rectorat. L’audit mené écarterait toute malversation. La dette relèverait plutôt d’une accumulation d’erreurs de gestion, notamment des contrats surfacturés par des prestataires qui ont échappé aux autorités de tutelle. Pour cause : pendant cinq ans, l’agence comptable du collège n’a adressé aucun bilan au conseil général ou au rectorat… Une procédure administrative est en cours pour déterminer les responsabilités exactes. En attendant, l’équipe enseignante vit une diète budgétaire intenable. Depuis février, les crédits d’enseignement ont été gelés dans cet établissement en zone prioritaire. « Tous les projets sont au point mort faute de moyens », déplore Séverine Labarre, prof de français et déléguée du Snes-FSU. Le traditionnel voyage de la classe Ulis, mêlant élèves valides et handicapés moteurs, a été annulé, la classe-relais n’a pas ouvert faute de prof référent, et la section Segpa (enseignement adapté) n’a pas de machines…
La situation s’est encore envenimée en cette rentrée devant l’inertie des pouvoirs publics. Il aura fallu une journée de grève avant que le rectorat s’engage à financer les manuels manquants et que le conseil général propose une avance de 60 000 euros. Celle-ci devrait être votée fin septembre, ainsi qu’une revalorisation de 8,2 % de la dotation de fonctionnement. « Insuffisant, réagit Séverine Labarre. Ça va être absorbé par les arriérés de factures et il ne restera plus rien pour le pédagogique. Pareil pour la hausse de dotation qui sera mise à mal rien qu’avec la hausse du prix de l’énergie. C’est 25 % de plus qu’il nous faut pour fonctionner normalement. »
Lettre ouverte à Peillon
Après une première journée de grève, le 7 septembre, les personnels du collège Rosa-Luxemburg ont de nouveau arrêté le travail, le jeudi 13 septembre. Toujours pas reçus par le rectorat, ils ont décidé d’adresser une lettre ouverte à Vincent Peillon et un rassemblement est prévu demain, à 14 h 30, devant le ministère de l’Éducation nationale. Une occupation nocturne du collège est également programmée pour le 20 septembre.
Laurent Mouloud
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