
A Aubervilliers, l’Europe invitée dans la campagne des législatives
samedi 19 mai 2012
D’un côté, le député au parlement européen Patrick Le Hyaric qui n’a de cesse d’alerter sur les dangers des traités européens, de l’autre, l’ancienne ministre aux affaires européennes Élisabeth Guigou qui, de Maastricht au récent mécanisme européen de stabilité en passant par le traité constitutionnel de 2005 s’est obstinée dans une voie de plus en plus étroite, en vérité, véritable impasse démocratique ; d’un côté Patrick Le Hyaric qui dirige l’Huma, "véritable journal de service public pour le non" au traité constitutionnel de 2005, dixit Jean-Luc Mélenchon, de l’autre, Élisabeth Guigou de plus en plus coupée des réalités populaires qui veut "sauver l’Europe de la tyrannie des référendums".
Deux visions opposées de l’Europe, deux visions opposées de la place accordée au peuple, auront pour cadre la circonscription Pantin Aubervilliers. Pourtant, dès 1992, les habitants de ces deux villes avaient déjà largement voté NON à Maastricht alors que le oui l’emportait à une faible majorité dans le pays.
En 2005, c’est à plus de 60% à Pantin et à plus de 70% que le traité constitutionnel a été rejeté dans nos deux villes. On n’ose imaginer ce que donnerait un référendum aujourd’hui sur le MES (Mécanisme Européen de Stabilité), sur lequel les parlementaires socialistes se sont abstenus alors qu’ils avaient les moyens de bloquer le processus d’adoption au Sénat. Il a urgence à donner à l’assemblée un groupe Front de Gauche pour contrer les dérives démocratiques qui aboutissent au renforcement des politiques d’austérité.
Aubervilliers et Pantin qui ont voté NON en 2005 doivent élire Patrick Le Hyaric
Les circonstances de l’élection de Daniel Goldberg député en 2007, socialiste qui avait fait campagne pour le NON en 2005, avaient permis sur les questions européennes de maintenir un consensus avec le territoire. Son éviction par l’appareil du Parti socialiste pour un parachutage de confort d’Élisabeth Guigou modifient les termes de l’alternative proposée aux électeurs. Notre territoire peut-il être représenté par une députée à contre-courant de ses habitants et du cours de l’histoire ?
Partout, des mouvements d’ampleur se lèvent face à l’échec des politiques d’austérité, leurs cortèges de mesures injustes et le déni démocratique de leur mise en œuvre. Partout les peuples sanctionnent les gouvernements qui les défendent. Partout les forces de gauche anti-austérité progressent.
Face à la crise et contre l’austérité, un mouvement profond pour le changement se lève en Europe.
En France, le score du Front de gauche est un message d’espoir pour une alternative et a participé à briser le couple infernal Sarkozy-Merkel. Ce message peut s’amplifier aux législatives le 10 juin prochain. En Grèce, Syriza, la coalition de la gauche radicale emmenée par Alexis Tsipras, est devenue la première force à gauche à quelques points des conservateurs aux dernières législatives.
Les élections en France et en Grèce mettent tous les libéraux en difficulté. Les discours changent, des brèches sont ouvertes et les grandes manœuvres ont commencé pour les refermer.
Au lendemain de la rencontre entre François Hollande et Angela Merkel, à quelques jours du sommet européen du 23 mai, les jours qui viennent s’annoncent décisifs pour l’avenir de l’Europe.
Le moment est venu de renforcer nos solidarités, nos convergences pour un Front européen contre l’austérité : pour la remise en cause du traité Merkozy, la fin des attaques contre les droits du travail, l’arrêt des coupes budgétaires dans les services publics et les aides sociales… La remise en cause du rôle de la Banque centrale européenne, qui a fait plus de 1000 milliards de cadeaux aux banques et qui refuse toujours d’aider les Etats en difficulté.
Pour une Europe sociale, démocratique, écologique et solidaire, nous ne lâcherons rien !
Éric Plée
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