Tribune de Gérard Del Monte
Après la primaire socialiste, tout reste à faire !
jeudi 27 octobre 2011
La primaire socialiste vient de se terminer. Elle a abouti à la désignation de François Hollande. Il ne s’agissait pas de désigner le candidat de la gauche à l’élection présidentielle mais, tout simplement, de choisir qui porterait les couleurs du PS en 2012. Que le parti socialiste ait initialement voulu brouiller les cartes, que les médias persistent à parler de « candidat de la gauche » ne change rien à l’affaire.
Il n’en demeure pas moins que cette primaire a été un succès. D’abord par une participation qui a dépassé, et de loin, les espérances de ses organisateurs. Ensuite par l’importance de l’audience obtenue par chacune des émissions radio ou télévisée. Enfin, et c’est beaucoup plus critiquable par une véritable saturation, par sondages interposés, de l’information pendant toute cette période.
Il faut en tirer toutes les significations. Et en premier lieu la volonté fortement exprimée de décider des choix des personnes comme des contenus.
En ce sens l’importance du vote pour Arnaud Montebourg, même si son ralliement à François Hollande a dû en laisser plus d’un pantois, est significative de la volonté de ne pas se laisser enfermer dans une gestion « raisonnable » de la société de marché.
De graves problèmes restent posés. D’abord l’emprise de plus en plus forte de la Présidentielle sur la vie politique. Avec pour conséquence la subordination des élections législatives perçues comme son prolongement. On voit là l’énorme responsabilité des socialistes qui ont pris l’initiative d’inverser l’ordre de ces deux élections. L’adoption du quinquennat venant ensuite terminer le travail.
Deuxième enseignement : la personnalisation prédominante
Au détriment des contenus peu ou pas abordés pendant la plus grande partie de cette campagne. Les questions posées étant le plus souvent : « A qui faites-vous confiance ? » « Qui peut le mieux battre Sarkozy ? » « Quelles sont les qualités que vous trouvez à … ? » Les déclarations de soutien allant d’ailleurs la plupart du temps dans le même sens.
C’est une étape supplémentaire vers l’instauration du bipartisme. Lors d’une émission de France-Inter, les « experts » et politologues de service ont bien entendu rejeté cette idée en s’appuyant sur le nombre de candidats… Mais quelques minutes plus tard Olivier Ferrand, responsable de Terra Nova, l’organe de réflexion du PS, penseur et promoteur de la primaire, vendait la mèche en regrettant que l’objectif initial n’ait pas été atteint. Il s’agissait, par souci d’efficacité, de « défragmenter la gauche ». C’est-à-dire en langage courant d’empêcher la diversité de la gauche de s’exprimer et d’obtenir son alignement derrière le candidat socialiste. .
Mais le plus grave est l’insuffisance du contenu des propositions. Elles ne permettent pas de remettre en cause la domination absolue de la finance spéculative sur l’ensemble des activités de notre pays. A la différence du Front de Gauche qui veut mettre en débat un certain nombre de propositions comme mettre l’argent au service de l’humain et éliminer la fonction parasitaire de la finance qui siphonne la richesse créée pour augmenter les fortunes existantes, comme augmenter les salaires et porter le SMIC à 1 700 € pour 35 heures, comme maintenir la retraite à 60 ans à taux plein, imposer de nouvelles règles écologiques, mettre en place une VIème République et une autre Europe...
Aucune de ces mesures ne figure dans le programme du parti socialiste, et aucune n’a été défendue par le candidat qui vient d’être désigné par la primaire socialiste. Le Front de Gauche apparait bien comme la seule alternative de rupture pour une véritable politique de gauche.
Pourtant de toutes les réunions et rencontres émanent des messages forts et exigeants. Ces messages se nourrissent de l’expérience collective : "La gauche n’a plus le droit de se tromper", "On ne veut pas être cocu une nouvelle fois", "On ne peut pas mener une politique de gauche sans remettre en cause la domination des marchés financiers", "face à la crise, il faut cesser de donner des gages de bonne conduite aux tenants du néolibéralisme et refuser l’austérité au nom de la rigueur de gestion"...
Rappelons-nous que chaque fois que la gauche n’a pas osé s’attaquer au mur de l’argent elle a échoué… et c’est le peuple qui a payé l’addition.
Sans parler du flou concernant les alliances ! Avec les appels du pied à peine dissimulés en direction des centristes… dont on sait qu’ils ne sont pas prêts à remettre en cause le système qui génère tous les drames et les difficultés qui nous assaillent.
Le Front de Gauche propose de les surmonter ces impasses et ces difficultés. C’est possible si au moment des élections présidentielles et législatives un maximum de citoyens se rassemblent sur son programme « L’humain d’abord ».
Le changement réel ça ne peut pas être, quoi qu’en disent les médias, remplacer un autocrate au service de la finance par un homme « de gauche » providentiel … et « si raisonnable ».
Il implique des choix radicalement différents portés par le plus grand nombre. Nous proposons aux citoyens de notre ville de s’engager dans ce combat en participant aux assemblées citoyennes du Front de Gauche d’Aubervilliers.
Gérard Del Monte,
Conseiller Municipal du groupe Communiste et Citoyen "Tous ensemble pour Aubervilliers"
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