Une bien timide commémoration de la Libération
vendredi 26 août 2011
Jeudi 25 août, s’est déroulée la traditionnelle commémoration de la Libération de Paris et d’Aubervilliers. Ce soixante-septième anniversaire s’est organisé en deux moments : le dévoilement d’une plaque provisoire en l’honneur d’une résistante originaire du Pas-de-Calais (Emilienne Moreau-Evrard) à l’emplacement du futur square de la rue Edgar Quinet, la cérémonie de dépôt de gerbes dans le hall de la mairie.
Moins d’une trentaine de personnes (pour l’essentiel des représentants institutionnels) a participé au dévoilement de la plaque qui fut précédé de quelques mots du maire, J. Salvator, qui rappela à très grands traits la biographie d’Emilienne Moreau-Evrard, qui au cours des années noires participa aux activités de renseignement du Réseau Brutus, créé à l’automne 1940 sur ordre de l’Etat-Major du Général de Gaulle par Pierre Fourcaud et dont Gaston Deferre fut un dirigeant.
Le maire rappela que Emilienne Moreau-Evrard était l’une des six femmes faites Compagnons de la Libération par le Général de Gaulle et qu’elle était socialiste [1], épouse du député socialiste du Pas-de-Calais, fidèle lieutenant de Guy Mollet, Just Evrard.
En l’honorant, le maire considère qu’Aubervilliers a complété d’une manière équilibrée et plurielle la « diagonale de la Résistance » constituée de la maison de l’enfance Jaques Solomon, des mails Yvonne Odon et Boris Vildé, et désormais du square Emilienne Moreau-Evrard.
La cérémonie protocolaire dans le hall de la mairie n’a réuni qu’une cinquantaine de personnes. Hormis les institutionnels étaient essentiellement présents des militants communistes. Au nom du groupe communiste et citoyen « Tous ensemble pour Aubervilliers », Pascal Beaudet et Suzanne Bonetto ont déposé une gerbe. Tunis Theurier-Azzouz a lu un court texte prononcé par Emilienne Moreau-Evrard à la BBC, le 25 août 1944.
La très grande modestie des participations est à la mesure de la préparation bâclée de la journée (une affichette quasiment illisible apposée sur les panneaux municipaux, une information très sommaire et approximative sur le site officiel de la ville la veille de l’évènement). Ceci est d’autant plus inquiétant que la municipalité n’entretient aucunement la présence des marques de la Résistance à Aubervilliers.
A.N.
Notes
[1] Elle fut membre du comité directeur de la SFIO de 1945 à 1963.
14 Messages