
Conseil Municipal du 12 mai : Le torchon brûle dans la majorité municipale et la décision d’éviction de Malika Ahmed provoque des dégâts collatéraux.
dimanche 15 mai 2011
On s’attendait à ce que les leçons du pitoyable conseil municipal du 7 mars soient tirées. On croyait qu’une fois le bouc émissaire de la défaite d’Evelyne Yonnet cloué au pilori, l’exécutif municipal allait resserrer les rangs et respecter la fin de la récréation sifflée il y a deux ans par le maire. Et bien non ! La désignation des représentants de la ville au conseil communautaire de Plaine Commune, nécessitée par la volonté du maire d’évincer Malika Ahmed de son mandat de conseillère communautaire, allait donner une nouvelle occasion à notre exécutif municipal d’illustrer son sens des responsabilités dans une pantalonnade digne du précédent conseil municipal.
Un mort chez les Verts !
Le groupe des Verts souhaitait remplacer l’un de ses membres, Sylvain Ros, dont on a cru comprendre qu’il n’était plus en odeur de sainteté au sein de son groupe politique. Ancien du PSU, homme de conviction, Sylvain Ros est à l’origine de la naissance des Verts à Aubervilliers et avait été le premier élu de cette sensibilité à rejoindre la municipalité dirigée à l’époque par Jack Ralite. Au sein du groupe "Europe Écologie les Verts" l’ambiance semble être marquée par quelques règlements de compte. Christine Ratzel, pourtant de la même formation, assure ne pas avoir été informée de ce changement, et conteste la candidature de Teddy Maïza (vert lui aussi) qui aurait été, semble t-il, désigné par les Verts. Tout cela provoque de la confusion et de l’énervement chez les uns et les autres. Même si le PS n’a pas donné une très grande importance à la place des Verts, tout cela fait grand désordre, d’autant qu’à ce manque de transparence s’ajoute une diminution de la parité parmi les représentants au conseil communautaire puisque deux élues femmes seront remplacées par deux hommes. Jean-François Monino, président du groupe, a beau bafouiller que la question a été validée par la fédération départementale d’Europe-écologie les Verts rien ni fait, le mécontentement et la protestation persistent. Ce n’est pas forcément surprenant quand on sait que les Verts sont en général les premiers à fustiger la pratique des appareils politiques.... Toujours est-il que dans ce contexte de totale confusion, ont fleuri comme pour la plupart des votes d’autres candidatures comme celle de Malika Ahmed,de Christine Ratzel, de Nadia Lenoury ou encore de Fayçal Meynia. En conclusion, c’est Teddy Maïza qui est sorti du petit chapeau !
Une ascension en panne chez les socialistes !
Marie Kouamé, conseillère municipale socialiste, avait pris parti et voté contre l’éviction de Malika Ahmed lors du dernier Conseil. Et bien, paradoxe socialiste, loin d’être sanctionnée, elle a été désignée par sa formation pour remplacer Jaqueline Sandt à Plaine Commune. Manifestement informée tardivement, peut-être au moment même de la présentation de sa candidature par le groupe socialiste, Marie Kouamé pète littéralement les plombs, fustigeant ce type de pratique. Retenue inextrémis par Malika Ahmed qui a du sérieusement allonger le pas pour la rattraper, elle réintègre finalement la salle du conseil. Interruption de séance à la demande des socialistes, et c’est à la surprise générale, Jacqueline Sandt qui tire son épingle du jeu pour représenter la ville à Plaine Commune. Jacqueline Sandt, dont il avait été dit, quelques minutes auparavant, qu’elle se retirait pour des questions d’agenda surbooké. Elle a, en moins dix minutes, trouvé la disponibilité nécessaire à l’exercice de son mandat ! Ire de la salle, et au terme de cette nouvelle confusion, c’est finalement Marc Guerrien qui sera élu.
Pascal Beaudet représentera Aubervilliers au nom du groupe "Tous ensemble pour Aubervilliers"
Seul signe de cohérence dans cette séance qui illustre les dysfonctionnements municipaux de plus en plus fréquents, c’est Pascal Beaudet qui continuera à représenter la ville au titre du siège réservé à l’opposition municipale et qui de fait, revenait logiquement au groupe communiste et citoyen.
On peut regretter que sur une question comme la communauté d’agglomération dont les compétences sont particulièrement étendues, aménagement, développement économique, voirie, espaces verts, formation..., la désignation de nos représentants se fassent dans un tel climat d’amateurisme et d’irresponsabilité. Le maire avait pourtant tenté de reléguer en fin de séance cette question, se doutant qu’elle provoquerait des dissensions internes dont on a vu qu’elles n’ont épargné au sein de la majorité que le "puissant" groupe radical d’Abderrahim Hafidi (deux membres) qui au passage, a été élu conseiller communautaire. On a les Talleyrand qu’on peut !
Jacques Salvator avait prévu une communication sur la vidéo-surveillance. En rapportant cette information en début de séance alors qu’elle était inscrite à l’ordre du jour en dernier, le maire savait qu’un sujet portant sur la sécurité ne manquerait pas de provoquer des débats fournis, et retarder le déroulement du conseil, ce qui a été le cas. Espérait-il que les conseillers municipaux, vu l’heure tardive, allaient expédier la désignation de leurs représentants à Plaine Commune ? En fait, ils ne s’en sont pas laissé compter. Les élus, en particulier ceux du groupe communiste et citoyen n’ont pas manqué d’exiger, pour la suite du conseil, le respect des règles et en particulier le vote à bulletin secret pour la désignation des conseillers communautaires.
En dehors de confirmer sa volonté de sanction, rien n’obligeait le maire à porter cette question à l’ordre du jour. Les conseillers communautaires étaient normalement élus pour six ans. Le résultat des élections cantonales, qui a vu l’échec d’Evelyne Yonnet, a fortement contrarié le maire le conduisant dans une démarche de règlement de compte que le groupe socialiste appelle clarification politique. Effectivement, les choses ont été clarifiées, et pas seulement du point de vue politique.
Eric Plée
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