Quelques réflexions sur l’élection cantonale des 20/27 mars 2011 (1ère partie)
Abstention et progression du FN
dimanche 3 avril 2011
Le scrutin cantonal des 20 et 27 mars 2011 s’est, à Aubervilliers, déroulé dans des conditions singulières. Pour la deuxième fois depuis le précédent municipal de 2008, le Parti socialiste et ses alliés, devancés au premier tour, ont refusé de se désister et ont provoqué l’affrontement avec les candidats du Front de gauche élargi. Mal leur en à pris puisque malgré les manœuvres, intimidations et pressions, la conseillère générale sortante, Evelyne Yonnet, a été battue.
Notre intention n’est pas de relater les péripéties de la campagne mais de présenter quelques réflexions sur les principales données du scrutin.
Nous traiterons dans une première partie des problèmes de l’abstention, de la quasi disparition de la droite et de l’affirmation du vote en faveur du Front national.
Dans une seconde partie nous examinerons les résultats respectif des candidatures Yonnet/Kandar et Beaudet/Tlili ainsi que les dynamiques qui se sont exprimées.
La question de l’abstention
Le très fort niveau d’abstention a été une caractéristique nationale du scrutin des cantonales. Traditionnellement importante pour ce type d’élection, l’abstention s’est trouvée favorisée par le fait que l’élection cantonale n’étant, cette année, adossée à aucune autre élection, le silence médiatique a été à peu près complet. Ignoré des médias (le fait est particulièrement patent en région parisienne) le scrutin cantonal a eu beaucoup de mal à se laisser percevoir. Ajoutons que les conseils généraux, toujours en région parisienne, apparaissent comme des institutions lointaines, aux pouvoirs peu connus.
Ceci dit, le niveau d’abstention observé témoigne aussi (et sans doute avant tout) d’une immense crise du politique qui soulève des questions fondamentales dès lors que la question de la légitimité est désormais posée.
L’effacement de la droite
L’une des principales données du premier tour est l’effacement de la droite. L’UMP et le Modem ne rassemblent en effet que 9,44% des exprimés contre près de 30% lors de l’élection municipale de 2008 et 17, 50% lors de la cantonale de 2004. Nous ne retenons que ces données propres à des scrutins locaux en raison de la grande sensibilité des influences aux données nationales en ce qui concerne les autres scrutins. En tout cas il s’agit pour le moins d’une division par deux de l’influence « traditionnelle » de la droite.
Le vote Front national
A l’inverse de la faiblesse du score de la droite, le vote Front national s’avère fort : en importante régression depuis 2007 il s’était établi au niveau de 13,7% lors des régionales de 2007 et se trouve cette fois-ci porté à 21,54% (886 voix) ce qui est supérieur en % au score de 2004 (18,64%), mais très inférieur en voix (1285). On observera que le pourcentage du vote FN varie très fortement : 33,76% dans le bureau de vote n° 8 (celui des gardes-mobiles), 8,13% dans le bureau de vote n° 9 (Maladrerie).
En tout cas, le vote FN paraît avoir siphonné la droite traditionnelle, le total du pourcentage FN-droite s’établissant à environ 30%.
À suivre
A.N.
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