Déclaration des élus Communistes et Citoyen "Tous ensemble pour Aubervilliers"
Rentrée scolaire à Aubervilliers : l’internat d’excellence ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt !
mercredi 29 septembre 2010
Le projet d’internat dit d’excellence à Bury pour 20 élèves doit être replacé par rapport à la rentrée des 15000 élèves qui fréquentent les établissements scolaires d’Aubervilliers, dans les écoles, les collèges et les lycées.
On ne peut qu’émettre les plus vives inquiétudes à propos des conditions de cette rentrée 2010. Sans reprendre la liste non exhaustive dressée par les associations de parents, notamment la FCPE, par les professionnels de l’enseignement et les syndicats, on constate, à quel point, la suppression de 16000 postes cette année se traduit par une dégradation inquiétante de l’encadrement de nos enfants : enseignants stagiaires non formés, postes non pourvus. Déjà l’an passé, les remplacements étaient mal assurés. On se souvient début juin des 5 classes restées sans maître à Jean Macé. La seule réaction de l’inspection avait été de solliciter les enseignants de rased qui eux même avaient été réduits de moitié à la rentrée 2009 ! Ils avaient refusé.
Dans ce contexte, on n’attend pas des collectivités locales qu’elles se substituent à l’Etat. La municipalité conduite par Pascal Beaudet avait eu par le passé des exigences par rapport à celui-ci. On se souvient de la campagne de pétitions menée pour l’école Anne Silvestre, qui elle, avait été ouverte à la rentrée. Et nous sommes particulièrement conscients des difficultés de la ville soumise à une forte pression démographique, pour être convaincus qu’il faut aller dans ce sens.
Conseil général : Bartolone supprime l’aide à l’équipement informatique des collégiens et à la carte Imagin’R
Mais nous attendons aussi des collectivités locales qu’elles assument pleinement leurs responsabilités à un moment où les difficultés pèsent plus lourdement sur les familles. Nous devons malheureusement déplorer que certaines décisions votées par la majorité socialiste du conseil général ne vont pas dans ce sens : ainsi, la suppression du coupon informatique qui permettait à tous les élèves entrant en sixième de bénéficier d’un ordinateur, ou l’aide au transport par le remboursement de la carte imagin’R touchent les familles les plus modestes.
De même, nous regrettons le choix hasardeux du PPP(partenariat public/privé), que nous avions en son temps dénoncé, pour la construction de l’école rue Paul Doumer. Et contrairement aux arguments avancés à l’époque, (voir Aubermensuel du 6 mai 2009 « une formule qui a l’avantage de nous faire gagner 8 à 9 mois sur une procédure classique et ainsi de pouvoir ouvrir en septembre 2010, explique Daniel Garnier.... »), l’établissement n’est pas ouvert. Les enfants sont répartis sur différentes écoles dans des conditions difficiles, ce dont se plaignent à juste titre les familles concernées : écoles surchargées, difficulté d’accès à la restauration, matériel pédagogique manquant... Rappelons qu’il aurait simplement suffi de poursuivre le projet lancé par la municipalité en 2007 pour ouvrir l’école dans les temps, comme cela avait été fait pour Anne Silvestre.
Dans ce contexte le projet d’internat dit d’excellence pour 20 enfants (sur 150000 scolarisés à Aubervilliers) méritait concertation et débat. Regrettons que seule la structure porteuse du projet, à savoir la caisse des écoles, ait été saisie, alors que les représentants des parents et des enseignants n’ont eu qu’une information rapide en commission de l’enseignement. Un minimum de concertation aurait sans doute permis l’émergence d’un projet moins caricatural que celui que présente le dernier Aubermensuel : « La vie de château pour les bons élèves ». Un projet dont le coût de fonctionnement est de 200 000 euros par an dont le tiers à la charge de la commune, qui mobilise des moyens importants de l’éducation nationale, deux professeurs des écoles pour 15 enfants ; les 6èmes étant scolarisés au collège de Bury ; des enfants qui seront équipés d’un ordinateur portable, au moment même où le conseil général supprime le coupon informatique pour le millier d’enfants qui entrent en 6 ème à Aubervilliers ;
Pourquoi pas des classes transplantées à Bury ? 750 à 1000 enfants au lieu de 20 seraient accueillis chaque année !
On se dit que le projet méritait d’être discuté et travaillé de façon plus ouverte. Et pourquoi pas comme le suggèrent certains enseignants et parents en envisageant un lieu d’accueil pour classes transplantées. On toucherait avec le même projet (nouvelles technologies et développement durable) 750 à 1000 enfants par an, à raison de séjours d’une semaine, au lieu des 20 enfants prévus dans le projet municipal. C’est la raison pour laquelle nous attendons de cet équipement de Bury, une utilisation plus conforme à l’intérêt de tous et qui se démarque des politiques gouvernementales qui font de l’internat la panacée, alors qu’on sait qu’il s’agit simplement d’une politique d’affichage.
Lors du conseil municipal, le projet a été très brièvement abordé sous forme d’une convention tripartite entre les différents partenaires. Le groupe communiste et citoyen qui n’est pas opposé au principe de l’internat l’a voté. Il attend néanmoins de ce projet une évolution plus conforme à l’amélioration des conditions d’enseignement du plus grand nombre.
Communiqué du groupe communiste et citoyen, tous ensemble pour Aubervilliers, 27 septembre 2010
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