
Tribune de Gérard Del Monte
Vente du logement social : c’est non !
mardi 4 mai 2010
D’ici quelques semaines, avant les congés de cet été, les élus de la communauté d’agglomération "Plaine Commune" ainsi que ceux des conseils municipaux vont être amenés à débattre du Programme Local de l’Habitat (PLH).
Ce PLH devrait être adopté par l’ensemble des élus du territoire si possible avant la rentrée de septembre, pour être ensuite communiqué à l’Etat en vue de son adoption définitive fin 2010.
Ce PLH, une fois voté, deviendra pour une durée d’au moins six ans l’outil d’orientation, de programmation et d’action dans les domaines du logement et de l’habitat pour tout le territoire de la communauté d’agglomération.
Ce document qui projette l’avenir est d’une grande importance pour notre ville. Il nécessite avant son adoption d’être débattu avec les habitants et tout particulièrement avec les locataires de l’OPH.
À Aubervilliers, trois sujets forts nous semblent devoir faire débat :
- La question de l’application du surloyer
- La question du contenu de la convention d’utilité sociale (CUS)
- La question de la vente du logement social.
Le surloyer a été aggravé par le gouvernement Sarkozy. En augmentant son taux et les locataires qui y sont assujettis, le gouvernement veut jeter dans les bras du secteur immobilier privé les locataires hlm les plus solvables. Cette décision va à nouveau porter atteinte à la mixité sociale. Pour notre part, nous ferons tout pour obtenir que le conseil communautaire déclare son territoire "Zone de Non-Application du Surloyer". De la même manière nous demandons au maire et au président de l’OPH d’affirmer dès maintenant, qu’ils refuseront d’appliquer le surloyer aux locataires de l’OPH de la ville.
La convention d’utilité sociale (CUS) impose un classement des immeubles en fonction de leur situation et des services rendus aux locataires. Nous réclamons que la direction de l’office d’Aubervilliers organise des assemblées générales des locataires par immeuble ou par cité. En effet, sur un sujet aussi important, il ne faut pas s’en tenir à une concertation avec les seules organisations représentées au conseil d’administration de l’OPH. C’est l’ensemble des locataires qui doit pouvoir débattre et être concerté. Tenant compte de la situation économique et sociale des locataires de l’office, l’application de cette CUS ne doit ni réduire les services rendus, ni augmenter le montant des loyers et charges.
Concernant la vente du logement social, nos inquiétudes sont grandes. En effet, à Aubervilliers l’office public de l’habitat a arrêté depuis 2008 le principe d’une mise en vente de 40 logements de son patrimoine sur le quartier de la Maladrerie. C’est une décision inacceptable !
Des familles modestes vont être encouragées à tomber dans cette terrible illusion du "tous propriétaires" voulue par Nicolas Sarkozy. Le maire d’Aubervilliers, comme le président de l’OPH devraient savoir qu’en s’engageant dans cette politique ils vont pour l’avenir contribuer à développer les copropriétés dégradées. Ce n’est pas en vendant les hlm que l’on parviendra à loger celles et ceux qui en ont vraiment besoin, mais au contraire en construisant davantage de logements sociaux qui soient véritablement accessibles à tous et en développant des programmes d’accession sociale à la propriété.
À Aubervilliers, les hlm sont le bien commun de tous les locataires. Il ne faut pas accepter que notre patrimoine soit bradé. Le maire doit renoncer à la vente du logement social.
Gérard Del Monte
Le 3 mai 2010
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