Le grand retour du Kärcher ?

Nicolas Sarkozy a-t-il autre chose à "vendre" à la Seine-
Saint-Denis et à sa population que des discours
sécuritaires ?

Quelques jours après sa visite à Livry-Gargan, Nicolas Sarkozy sera de nouveau en Seine-Saint-Denis ce
mardi 20 avril pour accompagner - fait assez inédit - la mise en place du nouveau Préfet, Monsieur
Christian Lambert.

Selon le communiqué de l’Élysée, "lors de ce déplacement, le Président de la République fera le point
avec les services de l’État concernés sur la lutte contre l’insécurité et la criminalité en Seine-Saint-Denis."
Pour orchestrer son opération médiatique, le Chef de l’Etat tiendra "une réunion de travail avec les
services de l’État sur les questions de sécurité en Seine-Saint-Denis, accompagné de M. Brice
HORTEFEUX, ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales, de M. Frédéric
PECHENARD, directeur général de la police nationale et de M. Michel GAUDIN, préfet de police de
Paris".

Dans ce casting aux allures de commando, il ne manquera que le Chef d’État major des Armées pour
faire bonne mesure ! A croire que la Seine-Saint-Denis ne mériterait l’attention du Chef de l’État que
pour les enjeux sécuritaires et que la venue des ministres du Travail, de l’Éducation nationale, de la
Santé ou de la Culture eussent été superflus !

L’actualité en Seine-Saint-Denis, ce sont pourtant des luttes pour le maintien et le développement de
services publics (à l’hôpital public René Muret de Sevran par exemple), pour la sauvegarde et le
développement de sites industriels majeurs pour le département et pour notre pays (Sanofi-Aventis à
Romainville), contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale, pour le remboursement de la
dette de l’État à l’égard des collectivités territoriales, à l’image des 640 millions d’euros que l’État doit au
Conseil général... Ce sont aussi des exigences pour assurer - enfin - la sécurité dans les transports
publics, auxquelles le gouvernement est incapable de répondre.

Les 55.000 demandeurs de logements, les familles chassées par le surloyer ou expulsées pour raisons
économiques, les salariés privés d’emploi, les chômeurs en fin de droits, les malades en quête d’une
offre de soins de qualité, les enseignants privés de moyens pour assurer une école de la réussite, les élus
du peuple bafoués par un Grand Paris spoliant le foncier communal, les fonctionnaires de police soumis
au diktat du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ..., sont autant de sujets que le Chef de
l’État se prépare, en fait, à esquiver en soufflant sur les braises d’une insécurité que sa politique a
largement alimentée.

Le PCF et ses élus attendent du Président de la République qu’il assume ses responsabilités à l’égard de
la Seine-Saint-Denis en apportant des réponses concrètes et efficaces aux attentes de la population et
de sa jeunesse, toute autre considération relevant d’une nouvelle stigmatisation à bon compte de notre
département, avec tous les dangers inhérents à ce genre de manœuvres.

Fédération du PCF de Seine-Saint-Denis