Le Front de gauche élargi entre en campagne
mardi 12 janvier 2010
Dimanche, 10 janvier 2010, c’est devant une salle comble (4 000 places) et enthousiaste que la campagne du Front de gauche pour les élections régionales des 7 et 14 mars prochains a été lancée. Une quarantaine de communistes d’Aubervilliers ont fait le déplacement.
Ce meeting a officialisé l’accord conclu entre les trois organisations (Parti communiste français, Parti de gauche, Gauche unitaire) qui s’étaient présentées sous l’étiquette Front de gauche lors des élections européennes et d’autres organisations qui ont rejoint la démarche alors initiée (M’pep, Alternatifs, Fédération pour une alternative sociale et écologique, Parti communiste des ouvriers de France, République et socialisme, Mouvement des quartiers populaires, auxquelles s’ajoute en Ile-de-France Alternative populaire et citoyenne). C’est donc un Front de gauche élargi qui se présente aux suffrages.
L’accord conclu entre les diverses composantes du Front de gauche élargi respecte le pluralisme du Front. S’agissant des têtes de liste, le PCF conduira les listes dans dix régions (Alsace, Auvergne, Centre, Corse, Haute-Normandie, Ile-de-France, Limousin, Nord/Pas-de-Calais, Picardie, Provence/Alpes/Côte d’Azur). Le Parti de Gauche mènera les listes dans cinq régions (Aquitaine, Franche-Comté, Languedoc-Roussillon, Pays-de-Loire, Rhône-Alpes). La Gauche unitaire conduira la liste en Midi-Pyrénées et une personnalité d’ouverture le fera en Poitou-Charentes.
Dix sept régions sur les vingt-deux que comprend la métropole sont donc concernées par l’alliance Front de gauche élargi.
Il s’agit là d’un événement politique d’importance.
L’orientation de Front de gauche s’affirme sur la plus grande partie du pays comme une perspective politique durable et en phase de consolidation.
Ce n’était pas chose gagnée d’avance, notamment au sein du Parti communiste, qui en 2004 avait conclu dans la presque totalité des régions des alliances de premier tour avec le Parti socialiste. Les adhérents du Parti communiste ont souverainement décidé de l’orientation à prendre et une perspective politique nouvelle est désormais ouverte dans le pays.
Nous reviendrons sur les enjeux de ce scrutin et notamment sur les contenus programmatiques que vont défendre les listes du Front de gauche. Pour l’heure, saluons l’entrée en campagne et travaillons à faire connaître et soutenir les listes du Front de gauche élargi.
André Narritsens
Scrutin, mode d’emploi
Les élections régionales sont fondées sur les principes d’un scrutin proportionnel de liste à deux tours avec prime majoritaire.
Les listes sont déposées au niveau régional, mais les candidats sont répartis entre les départements (on parle de sections départementales constituant la région). Chaque liste doit respecter le principe de la parité (autant d’hommes que de femmes).
- Le nombre de sièges à attribuer pour chaque liste est calculé globalement au niveau régional, puis réparti entre les sections départementales en fonction du nombre de suffrages obtenus dans chaque section.
- Lors du premier tour de scrutin,
- si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, elle obtient, en raison de son résultat une prime majoritaire égale au quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre toutes les listes (y compris donc la liste arrivée en tête) ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.
- sinon, il est procédé à un second tour.
Conditions d’accès au second tour
Seules les listes ayant obtenu plus de 10 % des suffrages exprimés au premier tour peuvent se maintenir au second et, éventuellement, fusionner avec les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.
Attribution des sièges au second tour
La liste qui arrive en tête obtient en raison de son résultat une prime majoritaire égale au quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre les listes (y compris donc la liste arrivée en tête) ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.
Les conseillers régionaux (1 800 au total) sont élus pour six ans.
Il existe 26 régions (22 en métropole et 4 dans les DOM). Ces régions sont de taille très variable (230 000 habitants en Guyane, 11 500 000 habitants en Ile-de-France).
En Ile-de-France il y a 230 conseillers régionaux qui se répartissent ainsi : gauche – PS, Verts, PCF et Alternative citoyenne – 130 ; droite -UMP, Modem- 64 ; Front national 15.
Nous reviendrons sur les résultats de 2004 en Ile-de-France dans une expression ultérieure.
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