
A propos de la création d’un centre de soins pour toxicomanes
mercredi 4 novembre 2009
Le Parisien a annoncé la création sur Aubervilliers d’un centre de soins pour toxicomanes. C’est une bonne nouvelle pour tous ceux qui connaissent les souffrances endurées par les usagers de drogues. Mais, à cette occasion, le maire socialiste se lance dans une diatribe contre « les communistes » présumés avoir refusé cet équipement il y a quelques années.
Rétablissons la vérité.
Il y a quelques années donc, la Ville de Paris et l’Etat, ont fait procéder à l’expulsion d’un ensemble de personnes usagères de crack, et qui squattaient des entrepôts dans le 18° arrondissement, à Paris.
Pour accompagner cette expulsion, la Ville de Paris et certains services, avaient imaginé qu’un centre d’accueil soit établi en limite d’Aubervilliers et de Paris, sur la Gare des Mines. Le maire d’Aubervilliers et le Préfet de Seine-Saint-Denis furent prévenus d’une réunion sur la question, moins de 48 heures avant sa tenue.
Effectivement, mon Directeur de cabinet, s’est opposé à l’implantation sur Aubervilliers d’un centre destiné à recevoir les usagers de drogues que Paris souhaitait expulser.
Mais il a proposé à l’époque une intervention globale, dans laquelle Paris prenne toute sa place, et ne se défausse pas sur sa banlieue de ce qu’elle ne souhaite pas traiter à l’intérieur du périphérique. Les représentants d’Aubervilliers avaient proposé lors de la réunion convoquée que ce centre s’établisse sur les terrains vacants du 19° arrondissement (à proximité du bassin de la Villette) ou du 17° (Batignolles) Par ailleurs, les élus d’Aubervilliers avaient également demandé que l’ensemble des questions difficiles qui étaient à affronter à ce moment là (par exemple, la question des squatts, celle des bidonvilles en cours d’implantation, etc…) soient traitées de façon solidaire, et pas uniquement par les villes de banlieue.
La position prise par la municipalité à l’époque était partagée par la quasi-totalité des intervenants de Seine-Saint-Denis, et notamment par les services de l’Etat. Et d’autant plus que ce qui était proposé pour les usagers de drogues, était inacceptable : les initiateurs du projet envisageaient la construction de grandes tentes en toiles !
Dire que les communistes se sont opposés est en outre parfaitement stupide : tout le monde sait ce sont des élus communistes qui ont donné au Centre Municipal de Santé les moyens de traiter les questions d’alcool ou de toxicomanies, ou qui ont développé une politique de santé publique reconnue comme exemplaire.
L’anticommunisme et la volonté de faire parler de soi ne devraient quand même pas amener à dire absolument n’importe quoi, surtout sur des sujets où la souffrance est au premier plan.
Pascal Beaudet
ancien maire
conseiller municipal
conseiller communautaire
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