Firmin Gémier - Sadi Carnot (12 octobre) un conseil de quartiers de passionnés !
jeudi 15 octobre 2009
Passionnés, les quelques habitants d’Aubervilliers qui se sont mis en tête de transmettre la mémoire maraîchère de la plaine des Vertus, le sont pour redonner vie à la ferme Mazier. Cette bâtisse aujourd’hui en péril reste le seul témoignage de l’Aubervilliers avant l’industrialisation. Madame Giulianotti, présidente de l’association "Sauvons la ferme Mazier" s’emploie avec l’association d’histoire locale hébergée dans les lieux à mobiliser les financements (3 millions d’euros, soit la moitié d’une école) nécessaires. Pour l’heure, c’est une véritable course la montre qui est engagée afin d’arrêter dans un premier temps les dégradations causées par les infiltrations par la toiture puis lancer le projet qui permettra de valoriser ce patrimoine. Chacun s’accorde à penser que c’est une sacrée dose de passion qui sera nécessaire pour mettre ce lieu symbolique à la disposition du public.
Passionnés aussi sont les amis du "bois des senteurs" qui ont créé une association pour jardiner un morceau de terrain square Stalingrad, à côté de la boule lyonnaise. Plantes aromatiques, fleurs, légumes... sont un prétexte pour favoriser l’émergence d’une activité entre habitants qui s’associent pour cultiver ensemble une parcelle. C’est le principe du jardin partagé. Pour l’instant, la passion qui ne demande qu’à faire tache d’huile, est surtout partagée par l’association qui en est à ses débuts, le chargé de mission embauché par la ville pour développer ce concept et l’élu de secteur, Monsieur Maïza. Les habitants quant à eux pointent surtout le fonctionnement du square Stalingrad, entretien et suivi défaillant des plantations, matérialisation de l’interdiction des vélos adulte...
Passionnés, les habitants le sont aussi, mais plus généralement par la qualité de l’environnement et l’attente qu’ils manifestent par rapport à l’information sur le suivi des dossiers. C’est ainsi qu’un habitant pointe le fait qu’aucune des questions posées lors du précédent conseil de quartier de juin dernier n’ait fait l’objet de réponse et regrette que les thèmes abordés, malgré leur intérêt, n’aient pas de lien direct avec la vie de quartier au quotidien. Dépôts sauvages, travaux de voierie, besoin d’améliorer l’agrément autour de la Rue Sadi Carnot, sont des thèmes récurent qui nécessiteraient un suivi plus efficace. On a le sentiment au contraire que le fonctionnement s’est complexifié avec les processus actuels, c’est en tout cas ce que laissait entendre l’élu référent du quartier, Monsieur Maïza, bien que contredit par Monsieur Vincent qui a réaffirmé la responsabilité des élus, y compris et notamment à Plaine Commune, dans laquelle la ville est totalement impliquée.
Enfin, une information a été donnée sur la nature des travaux de la piscine, rendus indispensables par l’age de l’équipement : accessibilité améliorée, circulations intérieures facilitées, isolation renforcée, ces travaux ont un coût de 4,7 millions d’euros (0,8) à la charge de la commune. Le dossier de financement par la recherche de subventions avait été bouclé par l’ancienne municipalité. l’équipement pourra enfin ouvrir ses portes fin novembre.
Bref, une vingtaine d’habitants, vingt sept personnes en tout avec les élus, personnels de la ville, a assisté à ce deuxième conseil de quartier nouvelle formule où la passion des uns s’est révélée inversement proportionnelle aux attentes des autres, dénotant le hyatus entre des projets jugés intéressants mais peu structurants pour le quotidien des habitants. Il y a du pain sur la planche...
Eric Plée
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