Cités Emile Dubois/Maladrerie
Après le conseil de quartier du 23 septembre 2009
vendredi 25 septembre 2009
Le Conseil de quartier s’est réuni pour la première fois depuis janvier le 23 septembre 2009. Environ trente-cinq habitants y ont participé. De très nombreux participants habituels n’étaient pas là. Véronique Hamache n’a pas assisté au Conseil de quartier et C. Ratzel-Togo n’est apparue qu’une heure et demie après le début de la réunion.
L’équipe d’animation (10 habitants) jusque là inconnue et semble t-il déjà largement renouvelée depuis mai, a été présentée. Il a été fait appel à de nouvelles candidatures qui doivent être déposées auprès du coordonnateur de quartier. Elles « seront étudiées » a dit le « président ».
André Narritsens est intervenu sur les conditions dans lesquelles l’équipe d’animation a vu le jour ainsi que sur l’élection du « président ».
Voici le texte de cette intervention.
« Nous sommes confrontés ce soir à une situation difficile du point de vue de la démocratie.
Le 5 mars dernier le Conseil municipal a adopté à la majorité une « Charte d’organisation et de modalités de fonctionnement de la démocratie de proximité ». Ce texte a établi des règles quant à la mise en place des « équipes d’animation » et « la désignation du président ».
Quelles sont ces règles ?
1 – S’agissant de l’équipe d’animation, la Charte indique : « L’organisation du fonctionnement et des débats du conseil de quartier est confiée à une équipe d’animation (…) mise en place lors d’une réunion publique du conseil de quartier, ce point étant précisé dans l’ordre du jour de la réunion. Cette réunion publique du conseil de quartier suit un appel à participation largement diffusé par les moyens de communication municipaux. »
Cette procédure n’a pas été respectée. Il y a simplement eu un appel à s’inscrire comme volontaire. On a enregistré des candidatures et une équipe d’animation a été constituée dans ces conditions. La réunion du Conseil de quartier où elle devait être mise en place n’a pas été convoquée. Depuis le mois de mai une équipe d’animation semble s’être installée. On n’en connaissait jusqu’à ce soir ni les membres ni les orientations qu’ils entendent mettre en œuvre.
2 – S’agissant de la désignation du président du conseil de quartier la Charte est ainsi rédigée : « Les candidatures sont recueillies au sein de l’équipe d’animation parmi les citoyens volontaires. La liste des candidat(e)s et leurs présentations sont envoyées par courrier aux habitants qui participent aux conseils de quartier, mis en ligne sur le site de la ville affichées, sur les lieux habituels d’informations. Le conseil de quartier immédiatement réuni après la diffusion des informations organise un scrutin à bulletin secret après une présentation des différentes candidatures au plus tard à 20h30. Participent au vote tous les habitants du quartier, présents au moment du scrutin. Les élus référents et le coordinateur vérifient l’adresse des habitants sur présentation de documents administratifs ».
Là aussi les règles prévues par les textes n’ont pas été respectées. Une candidature à la présidence a surgi au sein de l’équipe d’animation constituée dans les conditions que je viens d’évoquer. Les informations publiques sur cette candidature ont été très limitées et très tardives. Le Conseil de quartier n’a pas eu à en débattre puisqu’il n’a pas été réuni pour organiser l’élection. Je n’insisterai pas sur l’organisation du scrutin lui-même : pas de bulletin blanc préparé (ce qui était nécessaire dans le cas d’une candidature unique), pas de liste d’émargements (ce qui a permis des doubles votes), vérification aléatoire de l’adresse des votants, pas d’isoloir durant la plus grande partie du scrutin… On pourrait augmenter la liste des anomalies. Tels sont les faits.
Je considère pour ma part que la situation créée n’est pas acceptable et que nous devons reprendre le processus d’installation de l’équipe d’animation et de l’élection du président.
J’ajouterai pour conclure que le Conseil de quartier n’a pas été réuni depuis janvier dernier et que les habitants qui depuis de longues années sont engagés dans la vie du quartier supportent très mal ce recul de la démocratie de proximité ».
Aucune réponse n’a été apportée, le « président » déclarant seulement avoir pris note et indiqué qu’il avait été élu par 80% des habitants (il voulait dire des habitants ayant voté, soit 96). Il a conclu sur la nécessité de passer au deuxième point de l’ordre du jour : la question des jardins partagés présentée par T. Maïzza. Présentation au demeurant très générale, accompagnée de considérations sur la nécessité de se préoccuper de l’environnement. Interpellé sur la nécessité de s’occuper activement de l’usage des terrasses de la Maladrerie (qui sont au nombre de 1 000), de réaliser des efforts de sensibilisation à l’usage végétal des terrasses, à introduire une clause d’engagement à s’occuper des terrasses pour les nouveaux locataires, à remettre en terre les terrasses dallées, aucune réponse concrète n’a été abordée seules des considérations très vagues (de principe ou d’intention) ont été étalées. La discussion a un moment dérivé sur le dossier du projet de quartier sur la zone du Fort sans qu’on y voie clair.
L’intervention de l’OMJA sur le quartier a fait l’objet d’une présentation succincte, notamment en matière d’aide scolaire (une vingtaine d’enfants concernés). Le « président » a alors fait connaître son intention de mettre en place « un pôle d’excellence » ( !?) qui se traduirait par l’ouverture des locaux de la bibliothèque Henri Michaux en soirée afin de permettre à quelques jeunes de préparer dans de bonnes conditions le bac ! Critiquée pour son inconsistance, cette proposition a été ramenée à l’état de « question à débattre ». Le responsable de l’ANGI a souligné l’importance de l’action de l’association en matière d’accompagnement scolaire.
Interpellée sur quatre questions lourdes se posant dans le quartier (surloyer, squats, dossier ANRU/Emile Dubois, plan de financement spécial d’origine CGLLS [1], pour la réhabilitation de la Maladrerie), C. Ratzel-Togo a répondu de manière acrobatique. Certes, s’agissant du surloyer elle a déclaré que l’on ne pouvait approuver la mesure, mais s’est montrée incapable de donner la moindre information sur le dossier ANRU et a déclaré n’être pas au courant des démarches de l’OPH pour obtenir des financement pour la Maladrerie (elle va se renseigner et ne sait pas ce qu’est la CGLLS). S’agissant des squats, c’est le mutisme le plus complet mais la déléguée du préfet, présente à la réunion a indiqué qu’elle rendrait compte de l’état du dossier lors du prochain Conseil de quartier.
Au total, cette réunion a révélé une situation très préoccupante aussi bien du côte de « l’équipe d’animation », manifestement inconsistante que du côté des « politiques » (dossiers non maîtrisés).
Le plus grave est sans doute que nombre d’habitants qui s’étaient dans le passé investis dans les activités du quartier tournent le dos à ce qui tente d’exister. Il faut, en conséquence, leur ouvrir des perspectives d’intervention autonome.
Notes
[1] La Caisse de garantie du logement locatif social a pour vocation d’assurer la pérennité des organismes de logement locatif. Lorsqu’un organisme rencontre des difficultés il peut solliciter l’aide de la CGLLS. Les ressources de la CGLLS proviennent des cotisations versées par chaque organisme de logement locatif.
Ce sont des crédits d’origine CGLLS qui ont permis la rénovation des halls et escaliers d’une partie de la Maladrerie.
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