Tribune de Patricia Latour, conseillère municipale
Les permanences CAF doivent rouvrir à Aubervilliers et en Seine-Saint-Denis
lundi 23 mars 2009
La Caisse d’allocations familiales de Seine-Saint-Denis a décidé de fermer les portes de ses accueils, depuis le 12 mars dernier, jusqu’au 31 mars à Bobigny, Noisy-le-Grand, Rosny-sous-Bois et Saint-Denis/Pleyel et jusqu’à la mi-avril pour les permanences prestations à Aubervilliers, Épinay-sur-Seine, La Courneuve, Montfermeil, Stains et Tremblay-en-France.
Invoquant un « accroissement sans précédent de sa charge de travail », la CAF ne trouve rien de mieux que de refuser l’accès à ses permanences délocalisées au public qui y vient nombreux dans le département et notamment à Aubervilliers. Le retard accumulé dans le traitement des dossiers des quelques 290 000 allocataires séquano-dionysiens serait tel qu’on espère ainsi se mettre à jour. Comment cela peut-il être possible ? Le public refoulé pendant plus d’un mois ne manquera pas de se presser aux permanences dès qu’elles rouvriront et leurs dossiers auront forcément pris du retard. Ubuesque !
La vraie raison de cette situation est le manque criant de personnel pour effectuer toutes les tâches de ce service public, dans un département où la population, encore plus qu’ailleurs, est particulièrement touchée par la crise. Le personnel de la CAF de Seine-Saint-Denis est, dans le même temps, contraint à effectuer des heures supplémentaires pendant cette période de fermeture au public.
Que va-t-il se passer quand, en juin prochain, les CAF auront à traiter les dossiers de RSA (Revenu de solidarité active) qui remplace le RMI (aujourd’hui géré par le Conseil général) et l’allocation de parent isolé tout en concernant un public plus large. Ce dispositif intéresse, au bas mot, 60 000 personnes dans le département.
La politique de restriction budgétaire imposée par le gouvernement ne permet pas à la CAF de Seine-Saint-Denis d’assurer le service public qu’attend et est en droit d’attendre la population du département.
Le gouvernement annonce la création de 1 007 postes au niveau national pour faire face au surcroît de travail des CAF, ce que le personnel trouve nettement insuffisant. Cela n’empêche pas l’inspection générale des affaires sociales, que le gouvernement a mandaté pour trouver où faire des économies, d’affirmer que « des efforts de productivité » s’imposent et qu’ainsi 2 230 postes pourraient être supprimés en ne remplaçant pas la moitié des départs en retraite d’ici à 2012.
Des moyens humains et financiers supplémentaires doivent être donnés aux Caisses d’allocations familiales pour leur permettre d’assurer, dans des conditions normales, leur mission de service public,. Les permanences de la CAF de Seine-Saint-Denis, et particulièrement celle d’Aubervilliers, doivent rouvrir immédiatement et recevoir décemment les allocataires. La CAF de Seine-Saint-Denis doit veiller à ce qu’aucun retard ne soit pris dans le traitement des dossiers de ses allocataires.
Patricia Latour
Conseillère municipale d’Aubervilliers, Groupe communiste et citoyen « Tous ensemble pour Aubervilliers »
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