Occupation des écoles à Aubervilliers (17 mars)
vendredi 20 mars 2009
18 écoles occupées à Aubervilliers contre la suppression des RASED et deux classes CLIN !
Les parents d’élèves de la FCPE ont voulu marquer les esprits ce mardi 17 mars en attirant l’attention sur les attaques dont l’éducation nationale est victime par la suppression des enseignants spécialisés dans les écoles. L’objectif a été atteint, puisque 18 écoles sur 30 ont vu des parents occuper les bureaux des directions. Une délégation d’une trentaine de parents s’est rendue en fin de matinée à de l’inspection de l’éducation nationale pour protester contre la suppression de trois maitres spécialisés dans le traitement de la difficulté scolaire (les RASED) et de deux classes pour les enfants non francophones (CLIN).
L’Inspection d’Académie, sourde aux revendications de parents et enseignants
Déjà, début février, la FCPE et les syndicats enseignants, Snuipp/FSU, Snes/FSU, Sud... avaient interpelé l’inspecteur d’Académie sur ces questions, sans que des réponses satisfaisantes ne soient apportées. La suppression du samedi matin ne saurait faire passer par pertes et profits deux heures d’enseignement en moins pour tous les enfants. De même, chacun a convenu, y compris l’inspecteur, que l’aide personnalisée (petits groupes pris le soir pour remplacer le samedi matin) ne peut régler la question de la difficulté scolaire qui au contraire, nécessite des enseignants formés et qualifiés pour ce travail.
Le maire sous pression
En début d’après-midi, les parents se sont rendus à l’hôtel de ville pour y être reçus par le maire. C’est la commune qui est en effet responsable des locaux et de l’affectation des élèves dans les écoles (la carte scolaire). La poussée des effectifs scolaires nécessite des adaptations des locaux existants et des constructions. La situation n’est pas nouvelle, puisque la précédente municipalité, avait, en plus de créations de classes dans toutes les écoles, ouvert l’annexe de Jean Jacques Rousseau et l’école Anne Silvestre. Elle avait aussi engagé l’étude pour un groupe scolaire inter-communal avec Saint-Denis au Landy ainsi que la création d’une école dans le quartier Vallès. C’est d’ailleurs cette école, qui, du fait du retard pris par l’actuelle municipalité fera l’objet d’un partenariat public-privé (voir Auber.com téléchargeable sur le site). Toujours est-il que dans une situation compliquée, il est nécessaire d’ouvrir des classes en primaire dès la rentrée prochaine, ce qui surcharge le fonctionnement de certaines écoles. C’est ainsi qu’à Firmin Gémier, la pose de trois classes de "fabrication industrialisée" plus un dortoir, devrait réduire considérablement la superficie de la cour, ce qu’on découvert les enseignants récemment, en même temps que l’élu du secteur enseignement !
Indépendamment des dysfonctionnements municipaux, cette situation révèle à quel point le désengagement de l’État, à la fois dans ses missions d’enseignement comme dans la péréquation des moyens qu’il devrait mettre en œuvre pour assurer l’égalité face au service public qu’est l’éducation nationale, apparait de façon criante. Deux jours avant le mouvement du 19 mars, l’action des parents d’élèves est un signal d’alarme qu’il faut entendre.
Eric Plée
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