Logement social : on ne peut faire une bonne politique avec de mauvaises décisions !
jeudi 19 février 2009
Le site des communistes d’Aubervilliers publie ici une communication de l’OPH d’Aubervilliers concernant la vente de logements sociaux à la Maladrerie, décidée en dépit de l’intérêt général. Analyse de Gérard Del Monte.
(Lire le document ci-joint :)
Le logement connaît dans notre pays une situation dramatique qui se traduit par une demande massive de logement locatif social, une hausse incessante des loyers dans le secteur privé, l’application d’un surloyer augmenté dans le parc social, la persistance d’un haut niveau de prix à l’achat dans l’immobilier privé, et la déshérence du dispositif d’accession sociale à la propriété.
Aubervilliers n’échappe pas à cette situation générale.
On aurait pu penser que l’Office public HLM orienterait ses priorités en tenant compte précisément de cette situation générale difficile. Hé bien non !
Ces dernières semaines, l’Office s’est exprimé sur deux sujets préoccupants : l’alourdissement et l’extension du surloyer ; la vente du logement social.
1/ Concernant l’alourdissement et l’extension du surloyer la direction de l’Office se déclare réticente à cette mesure, mais… annonce son application pour le 1er janvier 2010 !
Or, les locataires et leurs associations, attendent du président de l’OPH et du maire qu’ils prennent fermement position contre le principe même de l’alourdissement et l’extension du surloyer et qu’ils affirment leur intention de refuser d’appliquer ce surloyer, quitte à se placer hors la loi. Il y a, en effet, des villes ou les élus de gauche ont déclaré le territoire de leur commune « zone unique non assujettie au surloyer ». Pour l’heure, ce n’est semble t-il pas le choix des élus d’Aubervilliers.
Cela étant, l’action engagée par les locataires, si elle se renforce, peut les y contraindre. Cette bataille est d’autant plus urgente qu’avec ce surloyer, de très nombreuses familles vont devoir faire face à une augmentation considérable de leurs dépenses de logement. Cette mesure scandaleuse est un impôt supplémentaire.
2/ Concernant la vente du logement social, la majorité du Conseil d’administration de l’Office vient de décider de mettre en vente une partie de son parc social. Elle acquiesce, ce faisant, à la demande du gouvernement Sarkozy de brader le patrimoine social. Ce que veut le Président de la République, et ce à quoi l’OPH d’Aubervilliers répond positivement, c’est « une France de propriétaires », coûte que coûte et à n’importe quel prix.
Bien sûr quelques uns peuvent rêver d’un superbe appartement à Neuilly avec vue sur la Seine. Mais pour les locataires d’Aubervilliers, le rêve risque de tourner court.
La Direction de l’office HLM nous informe, en effet, « que le prix du logement est fixé après une évaluation des Domaines ». Ceux qui croyaient que les loyers payés jusqu’au jour de l’acquisition seraient pris en compte dans la détermination du prix de vente, voient s’envoler leurs illusions.
L’office HLM précise aussi que les prix (donnés en exemple dans le document) le seront au « vu du marché immobilier » et de la « situation géographique des immeubles concernés ». En fait comme le pratique n’importe quel vendeur de bien immobilier.
La vente pourra être acquise « dans une fourchette de 65 à 135% de l’estimation des Domaines ». Il faudra y ajouter les frais notariés, ceux des emprunts, les charges de copropriétés etc.
L’Office HLM se transforme donc en petit vendeur de biens, en pâle copie de promoteur immobilier et s’éloigne de sa vocation de gestion sociale. Les élus du Conseil d’administration ne devraient pas oublier que leur vocation première est de gérer des locataires et pas seulement des immeubles et que l’illusion du « tous propriétaires » ne saurait constituer une politique du logement. Ce n’est pas en vendant des HLM que l’on logera celles et ceux qui en ont vraiment besoin, mais en construisant davantage de logements sociaux accessibles à tous.
La municipalité actuelle et la direction de l’OPH ne devraient pas brader un patrimoine qui est le bien commun de tous les locataires.
Il faut annuler la vente des logements à la Maladrerie.
Gérard Del Monte
NdMT : La photo ci-dessous a été prise rue du Long Sentier (quartier de la Maladrerie).
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