Qu’en est-il de l’Union des gauches à Aubervilliers ?
jeudi 3 octobre 2019
Voici la deuxième partie de la contribution de notre camarade André Narritsens sur la question de l’unité à gauche (la première partie a été publiée le 25 septembre dernier).
Au soir du scrutin des européennes Meriem Derkaoui constatait qu’Aubervilliers restait une ville ancrée à gauche mais notait les bons scores de la droite et de l’extrême droite. Elle soulignait la nécessité de s’unir face à ces dangers et affirmait sa volonté de travailler au rassemblement de toute la gauche. La décision des communistes de confier à la maire sortante la responsabilité de la bataille des municipales s’est réalisée sur la base de cette analyse.
Mais quelle est donc la situation des gauches à Aubervilliers et une volonté d’unité se manifeste-t-elle ?
Une union s’est déjà concrétisée en 2014 avec EELV, Ensemble !, le Parti de gauche, une composante associative et s’est renforcée en cours de mandat avec l’arrivée du PRG. Le courant issu du mouvement associatif s’est cependant autonomisé et paraît disposé à poursuivre dans cette logique, ce qui est en soi regrettable mais confirme sans doute l’existence de désaccords (qu’il conviendrait d’expliciter) en ce qui concerne le devenir de la ville.
Le scrutin européen a provoqué des effets importants dans le Parti socialiste qui soulèvent des problèmes nouveaux. Le Parti socialiste a littéralement implosé, ne conservant qu’une section officielle résiduelle qui après avoir soutenu la candidature Macron persiste dans cette orientation, a quasiment effacé son étiquette socialiste, et se déclare ouverte à des combinaisons politiques douteuses qu’elle habille sous un slogan plus qu’ambigu : « Réveiller Aubervilliers ».
L’implosion du PS a provoqué des segmentations groupusculaires : un petit groupe a rejoint le courant créé par Benoît Hamon (Génération-s), un second (dans lequel figure E. Yonnet)²s’est agrégé à des éléments issus des anciens de la liste présente lors du scrutin de 2014, 100% Aubervilliers, sous le sigle R2A (« Rassemblement pour l’avenir d’Aubervilliers »), un troisième courant vient de se manifester sous la dénomination Gauche républicaine et socialiste qui se situe grosso modo dans l’orientation Maurel-Lienemann. La France insoumise, très invisible sur la ville et sans figure locale affirmée, se contente de faiblement relayer le discours national. Les intentions électorales concrètes de ces divers groupements n’étant pour l’heure guère explicites, la section locale du PCF a rencontré, cet été et en cette rentrée, tous les courants de gauche identifiables sur la ville afin que soient clarifiées les analyses et positions de chacun.
Observons également que Jean-Jacques Karman s’est engagé dans une curieuse campagne qui laisse cependant entendre une volonté unitaire de principe. S’il est fidèle à ses engagements il devrait à terme rejoindre la démarche impulsée à Aubervilliers par le PCF, parti dont il est membre.
Dans ce paysage pour l’heure marqué par beaucoup trop d’incertitudes, l’accord qui vient d’être signé entre les communistes et les écologistes d’Aubervilliers est de grande importance : il pose la première pierre d’un rassemblement unitaire fondé sur le partage de valeurs et d’objectifs communs.
Je considère pour ma part que les communistes d’Aubervilliers doivent poursuivre leurs efforts unitaires. Ils ne peuvent que souhaiter que les clarifications nécessaires s’opèrent rapidement afin que s’engage avec la population la définition des objectifs à défendre au cours des prochaines années.
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