Expulsions locatives : des maires de Seine-Saint-Denis lancent un cri d’alarme

jeudi 18 juillet 2019

Cinq maires ont dénoncé la situation des expulsions locatives en Seine-Saint-Denis dans une lettre ouverte adressée au préfet, mardi 9 juillet 2019.

229 expulsions en 2017 en Seine-Saint-Denis

Les quatre maires communistes, Meriem Derkaoui (Aubervilliers), Carinne Juste (Villetaneuse), Laurent Russier (Saint-Denis), Gilles Poux (La Courneuve), et le maire sans étiquette, Mohamed Gnabaly (L’Île-Saint-Denis) alertent sur le changement de cap, depuis 2017, de la commission de prévention des expulsions.

« En 2017, sur les 412 dossiers qui ont été examinés en commission, 183 ménages ont pu être maintenus dans les lieux. Ce qui est 30% de moins qu’en 2016. Il ne peut être question, pour nous élus, d’être cautions d’un tel processus », s’insurge Laurent Russier, maire de Saint-Denis.

En France, une expulsion locative sur six a lieu en Seine-Saint-Denis.

En conséquence, les hébergements d’urgence sont saturés et ne peuvent accueillir tous les foyers expulsés. « Les expulsions locatives génèrent des risques très importants de mise à la rue avec des conséquences sociales et humanitaires très lourdes« , pointent les élus.

Une précarisation croissante

Alors que la Seine-Saint-Denis est le troisième département le plus pauvre de France et le premier de métropole avec un taux de pauvreté à 26 %, la précarité de ces ménages inquiète le maire de Saint-Denis.

Les ménages expulsés ne disparaissent pas ! Ils ont toujours besoin d’être accompagnés mais sont dans une situation encore plus précaire qu’auparavant et ont beaucoup de mal à se remobiliser après le choc subit par l’expulsion.

Une rencontre pour changer le cap

Face à cette situation, les élus menacent de quitter la commission si une inflexion majeure de la part de l’administration n’est pas amorcée.

Il faut revenir à la démarche initiale : l’expulsion doit être une dramatique exception et non une norme. Il faut systématiser l’accompagnement social des familles dès qu’un constat d’impayé est signalé », propose Laurent Russier, maire de Saint-Denis.

Dans leur lettre, les élus réclament une rencontre « de toute urgence » avec Georges-François Leclerc, préfet de Seine-Saint-Denis, pour « retravailler à un fonctionnement partenarial » pour prévenir, au mieux, les expulsions locatives.

d’après le site actu.fr

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