Pour un monde dénucléarisé : L’arme nucléaire est maintenant illégale !

mardi 8 août 2017

A l’occasion de la commémoration des largages des premières bombes atomiques sur les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki par les Etats-Unis, les 6 et 9 août 1945, Philippe Rio, président des "Maires pour la paix-France" et maire communiste de Grigny (Essonne) est présent sur les lieux de cet événement.

Il tient une chronique dans l’Humanité :

Mieux vaut tard que jamais. Après les armes biologiques (1972), les armes chimiques (1992), les mines antipersonnel (1999), les bombes à sous-munitions (2010), le monde s’est doté d’un droit nouveau en matière de sécurité internationale et de survie de son espèce.

L’arme nucléaire est, en droit, une arme de destruction massive illégale. Pour la plus dévastatrice d’entre elle, cela semble d’une logique implacable. Fallait-il encore convaincre ? C’est aujourd’hui chose faite. Soyons clairs, l’actualité, la course à l’armement militaire ou les discours belliqueux n’écartent pas la menace nucléaire mais un cap est franchi.

Le 7 juillet dernier, le vote à l’ONU fut sans appel : 122 voix pour, 1 abstention (Singapour), 1 contre (Pays-Bas). Sans surprise les 8 puissances nucléaires ont marqué par leur absence. La France allant même déclarer par les affaires étrangères : « ce texte est inadapté au contexte international ». Dorénavant, elle devra – à l’instar des autres puissances nucléaires – s’expliquer sur la contradiction nouvelle entre le respect de la charte des Nations unies prônant un « monde de paix et de justice fondé sur le droit » et le traité.

Soulignons le rôle joué par le comité d’animation d’Ican France. Cette campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires lancées en 2007 a pris une part significative dans ce résultat. Présent dans 95 pays, Ican, c’est 424 ONG, dont Maires pour la paix, qui ont sans relâche, avec méthode, volontarisme et argumentation, mené une campagne de proximité victorieuse pour la sécurité de tous. Loin d’être un débat d’expert des relations internationales, de la sécurité ou du droit, ce traité est pleinement au cœur des enjeux contemporains : la reconnaissance des conséquences humanitaires catastrophiques ; la contradiction avec le droit international humanitaire ; l’importance de l’éducation à la paix et au désarmement ou encore l’impact sur le transit lié aux armes nucléaires dans l’espace aérien comme sur les mers. C’est aussi l’engagement pour les pays détenteurs de remettre en état l’environnement des zones affectées. Nul n’empêche la France de ratifier ce traité pour s’engager vers la suppression de son arsenal. Avec une dépense nucléaire de 7 milliards par an prévue à partir de 2020, le combat n’est pas gagné. Nous connaissons toutes et tous les faiblesses des traités mais la force principale de ce dernier texte réside maintenant dans son existence juridique reconnaissant la sécurité internationale comme un bien commun de l’humanité.

publié sur Humanite.fr le 8 août 2017

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