
Vers un service public de l’eau à Aubervilliers ?
mercredi 5 novembre 2008
Les associations de consommateurs ont dénoncé la surfacturation du prix de l’eau [1] quand sa distribution est concédée à des sociétés privées. Aubervilliers fait partie d’un syndicat intercommunal, le SEDIF, qui
assure ce service pour 144 communes d’Ile de France. C’est le groupe Véolia qui est attributaire de la concession. Le prix moyen pour ces communes est de 4 euros le m3, alors qu’il est 2,80 euros à Paris qui est en régie publique. Même si le concessionnaire ne perçoit qu’ 1,70 euros, le reste étant constitué de taxes, notamment pour l’assainissement, la marge de manœuvre pour une baisse des prix est réelle. Alors que la concession attribuée à Véolia arrive à terme en 2009, le SEDIF devrait se réunir le 12 décembre pour décider du renouvellement ou du non renouvellement de celle-ci.
Les communistes, pour un service public national de l’eau
Considérant que ce bien n’est pas une marchandise comme une autre, le parti communiste est favorable à un grand service public accessible à tous et à la même tarification pour l’ensemble des habitants. Pascal
Beaudet et ses colistiers avaient d’ailleurs pris l’engagement de se prononcer dans le sens d’une gestion publique lors du vote devant intervenir au SEDIF. Telle n’était pas la position de Jacques Salvator au cours de la campagne et lors de la mise en place de la municipalité issue des élections, puisque le maire s’était placé dans une optique de renégociation à la baisse du prix de l’eau avec le concessionnaire. En Ile de France, nombre d’élus socialistes, dont le maire d’Aubervilliers ont évolué sur cette question et sont désormais favorables à une gestion publique. c’est un tournant dont nous nous réjouissons parce qu’il va dans le sens que nous souhaitons. Et il modifie le rapport de force au sein du SEDIF. Mais ce dernier reste favorable à la droite et sauf coup de théâtre, la concession devrait revenir à Véolia.
Un collectif pour une gestion publique de l’eau
À Aubervilliers, un collectif rassemblant des militants de sensibilité politiques et associatives diverses, favorables à une gestion publique de l’eau est en constitution. Il a pour objet, à la fois de sensibiliser la population en lançant un appel pour un passage et régie de la distribution de l’eau et interpeler nos élus. Le premier point reste d’actualité tant il est nécessaire de convaincre encore sur le bien fondé de notre demande. Et même si les possibilités juridiques et politiques d’un report du vote au SEDIF sont minces, l’enjeu justifie à lui seul que tout soit mis en œuvre pour permettre à l’usager de payer son eau au juste prix et que l’accès à ce service vital soit garanti à tous au même prix.
Nous appelons les militants, les sympathisants ainsi que les habitants sensibilisés à la question de l’eau de s’inscrire dans la démarche lancée par le collectif.
Notes
[1] lire sur ce sujet le dossier de l’UFC-Que Choisir.
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