Analyse des scrutins des 23 et 30 mars 2014

samedi 12 avril 2014

L’élection municipale des 23 et 30 mars 2014 doit être appréhendée dans sa dynamique propre mais également comparée au scrutin de 2008. C’est pour cela que sont regroupés dans le tableau ci-après les principaux éléments chiffrés caractéristiques de ces deux élections.

La comparaison des deux scrutins est d’autant plus nécessaire que le Parti socialiste et ses alliés, ont en 2014, manifestement misé sur la reproduction du scénario qui avait caractérisé l’année 2008 où une fraction importante de l’électorat de droite du premier tour avait rallié le vote Salvator. C’est dans ce but que J. Salvator avait installé dans sa liste des personnalités qui - telle Claire Vigeant -se situaient explicitement à droite. Il a poursuivi cette démarche lors du second tour en achetant le soutien de la liste de droite conduite par Stéphane Pelliccia.

1 – Données comparées 2014/2008

2008 2008 2014 2014 observations
1er tour 2ème tour 1er tour 2ème tour
inscrits 25 730 25 730 27 581 27 582
votants 12 005 12 929 11 600 12 830
 % 46,55 % 50,24 % 42,05 % 46,51 % +1230 voix, +4,46 points
abstentions 13 725 12 801 15 981 14 752
 % 53,34 % 49,75 % 57,90 % 53,48 % ¨ - 1229 , -4,42 points
blancs et nuls 386 335 520 566
 % 3,21 % 2,59 % 4,48 % 4,41 % + 46, -0,7 points
exprimés 11 619 12 594 11 081 12 266
 % 45,15 % 48,94 % 40,17 % 44,47 % +1185, +4,5 points
Beaudet 4 060 4 854 3 646 5 610 en 2008 LO 301 voix 2,7 % intégrait la liste Beaudet
 % 34,84 % 38,54 % 32,90 % 45,74 % +1964, +12,84 points
Salvator 3 712 5 226 3 560 4 773
 % 31,95 % 41,49 % 32,10 % 38,91 % +1213, +7,71 points
Menia 1 376 982 1 362 1 883
 % 11,84 % 7,79 % 12,30% 15,35 % +521, +3,05 points
Augy 2 040 1 536 761
 % 17,56 % 12,19 % 6,90 %
Jouanin (LO) 301
 % 2,70 %
Valente 431
 % 3,71 %
100% Aubervilliers 789
 % 7,10 %
Peliccia 662
 % 6 %

2 – Résultats et enseignements du premier tour

Comme en 2008, une des grandes caractéristiques du scrutin est la faiblesse de la participation (42,5% au premier tour et 46,51% au second)) confortée par le nombre important de bulletins blancs ou nuls. Le % des exprimés ne s’élève qu’à 40,17% au premier tour et à 44,37 % au second.

Au final trois listes se qualifient pour le second tour : la liste Beaudet qui a obtenu 3 646 voix, la liste Salvator 3 560 voix et la liste Ménia (UMP, Modem…) 1 362 voix. L’écart entre la liste Beaudet et la liste Salvator n’est que de 86 voix.

Comment ces résultats se situent-ils par rapport à l’abstention ?

Au premier tour les 12 bureaux de vote [1] suivants ont un taux d’abstention supérieur au taux moyen sur la ville (57,9%) : Mairie (1), Gymnase Robespierre (4), Angela Davis (7), Paul Langevin (8), Joliot Curie (10), Missak Manouchian (11), Jules Guesde (12), Anne Sylvestre (13), Rosa Luxemburg (17), Firmin Gémier (18), Jean Macé (21), Jacques Prévert (23)
Les 9 bureaux dans lesquels, le vote Beaudet est supérieur au taux obtenu sur la ville sont les suivants : Gymnase Robespierre (3), Gymnase Robespierre (4), Ecole Robespierre (5), Angela Davis (7), Edouard Finck (9), Jules Vallès (14), Firmin Gémier (19), Gérard Philippe (20), Francine Fromond (22)
Les 11 bureaux dans lesquels, le vote Salvator est supérieur au taux obtenu sur la ville sont les suivants : Mairie (1), Jean-Jacques Rousseau (2), Paul Langevin (8), Joliot-Curie (10), Missak Manouchian (11), Jules Guesde (12), Jules Vallès (14), Marc Bloch (16), Rosa Luxemburg (17), Firmin Gémier (18), Jean Macé (21).
Le vote Beaudet n’est supérieur à sa moyenne de ville que dans deux bureaux (Gymnase Robespierre -4-et Angela Davis -7) ou l’abstention est supérieure à la moyenne de ville alors que le vote Salvator est supérieur à sa moyenne de ville dans 9 bureau ou l’abstention est très forte : Mairie(1), Paul Langevin (8), Joliot-Curie (10), Missak Manouchian (11), Jules Guesde (12), Rosa Luxemburg (17), Firmin Gémier (18), Jean Macé (21).

La très forte abstention affaiblit le vote Beaudet et l’une des clés du second tour réside donc dans un recul de l’abstention autrement dit dans la capacité à davantage mobiliser l’électorat.

Les résultats du premier tour révèlent deux autres éléments dont l’évolution pèsera le30 mars :
la liste Pelliccia obtient 18,2% à Brossolette(6) et 12,3% à Francine Fromont (22) ;
la liste 100% Aubervilliers obtient ses meilleurs scores dans le quartier Maladrerie/E. Dubois, en lien très vraisemblable avec l’origine territoriale de beaucoup de ses candidats et à un intense rabattage le jour du vote, construit sur des logiques de réseau.
A la veille du second tour la liste 100% Aubervilliers décide de ne fusionner avec personne et S. Pelliccia conclue un arrangement avec la liste Salvator qui le conduit à appeler à voter en faveur de ce dernier.

3 – L’impossible répétition du scénario de 2008

Rappelons brièvement le scénario de 2008. Au premier tour la liste Beaudet avait devancé la liste Salvator de 348 voix et Jacques Salvator avait refusé la fusion de sa liste avec celle de Pascal Beaudet. La droite classique rassemblait 3 416 voix, soit 29,42% des exprimés. Une liste conduite par Pal Valente avait recueilli 431 suffrages (3,71%) et Valente allait appeler au vote Salvator pour le deuxième tour.
Au deuxième tour, la liste Beaudet progressait de 794 voix (+ 3,58 points) et la liste Salvator de 1 514 voix (+9,53 points). La droite s’effondrait de 898 voix (- 9,22 points) et l’électorat Valente était à peu près complètement transféré sur le vote Salvator qui bénéficiait de surcroit d’un très fort apport de voix de droite et de l’augmentation de la participation.

On le voit le scénario de 2008 reposait sur un fort transfert des voix de droite vers le vote Salvator. Or, en 2014, la droite s’affaisse de plus de dix points et non seulement ne constitue pas un réservoir de même importance qu’en 2008 mais exprime un comportement politique en relation avec les déterminants politiques nationaux.

4 – Déterminants 2014

En 2014, la disparition de la liste Augy lors du deuxième tour ne bénéficie pas à la liste Ménia et sans doute très peu à la liste Salvator qui avait attiré sur une base anticommuniste cet électorat en 2008.
L’analyse précise des comportements électoraux de deuxième tour est difficile dès lors que l’on ne dispose à ce jour d’aucun élément permettant d’apprécier combien d’électeurs dans chacun des bureaux à voté aux deux tours du scrutin ou à un seul. Aucun sondage « sortie des urnes » n’ayant été réalisé, l’analyse est un peu hasardeuse. Voici cependant ce que l’on peut comprendre.

Les trois listes restant en lice pour le deuxième tour progressent en suffrages et en pourcentage :
Beaudet : + 1964 voix, +12,84 points ;
Salvator : + 1 213 voix, + 6,81 points ;
Ménia : + 521 voix, + 3,05 points.

La liste Ménia récupère sans doute l’essentiel de l’électorat de Thierry Augy et, les transferts de voix de celui-ci vers la liste Salvator sont certainement limités.
La progression de la liste Salvator se nourrit essentiellement de l’apport de voix issues des listes Pelliccia et 100% Aubervilliers ainsi que de suffrages issus de l’augmentation de la participation.
La progression de la liste Beaudet provient également de transferts de voix provenant des listes 100% Aubervilliers et Pelliccia mais surtout de l’augmentation de la participation. La dynamique politique du second tour se porte sur la liste Beaudet. La dynamique en faveur de la liste Beaudet est générale : alors que la liste Salvator devance la liste Beaudet dans dix bureaux au 1er tour, elle ne le devance plus que dans cinq bureaux au second. Les progressions de la liste Beaudet sont souvent spectaculaires (gymnases Robespierre, Angela Davis, Paul Langevin, Edouard Finck, Joliot-Curie, Marc Bloch). Notons qu’à Brossolette le fort vote Pelliccia du premier tour (94 voix, 18,2%) n’affecte pas la progression de la liste Beaudet.

Le tableau ci-après permet de mesurer les amplitudes de la dynamique ainsi que sa répartition territoriale.

Ecarts de voix entre Pascal Beaudet et Jacques Salvator au premier et au second tour*

bureaux de vote 1er tour 2ème tour bureaux de vote 1er tour 2ème tour
1- Mairie -100 -92 13- A.Sylvestre +9 +25
2- JJ. Rousseau -46 +1 14- J.Vallès +33 +68
3- g.Robespierre 1 +43 +113 15- Stendhal +6 +34
4- g.Robespierre 2 +81 +103 16- M.Bloch -9 +56
5-é.Robespierre +81 +103 17- R.Luxemburg -32 -22
6- P.Brossolette +33 +49 18- F.Gémier 1 -74 -78
7- A.Davis +41 +99 19- F.Gémier 2 +57 +84
8- P.Langevin -46 +2 20- G.Philipe +67 +107
9- E.Finck +112 +142 21- J.Macé -44 -45
10- J.Curie -23 +37 22- F.Fromond +43 +116
11- Manouchian -78 -79 23- J.Prévert +34 +54
12-J.Guesde -58 -63 TOTAL +86 +837

*Le tableau se lit ainsi : dans le bureau de vote Marc Bloch (n° 16) Pascal Beaudet avait un retard de 9 voix au premier tour et devance Jacques Salvator de 56 voix au second.

Les six bureaux de vote dans lesquels la liste Salvator continue de devancer la liste Beaudet au deuxième tour signalent des zones de résistance du vote « pro municipalité sortante ». Ces territoires s’ils s’écartent du mouvement en faveur du vote Beaudet observé ailleurs ne signalent cependant pas une dynamique contraire. Ils paraissent exprimer des éléments sociologiques et des mouvements intervenus dans la population. Il en est ainsi s’agissant du bureau de vote 17 (Rosa Luxemburg) qui correspond au secteur en grande transformation du Landy. S’agissant des cinq autres bureaux, une analyse socio-démographique serait d’une grande utilité, mais l’Observatoire de la société locale ne paraît guère en mesure de la réaliser.
En tout cas, la dynamique constatée en faveur du vote Beaudet est le facteur politique essentiel explicatif du résultat final. Fondamentalement elle se nourrit tout à la fois de rejets, sous plusieurs registres, de la municipalité en place et d’une adhésion à la démarche portée par la liste Beaudet.

Cette situation confère à la nouvelle municipalité que va diriger Pascal Beaudet, et aux composantes politiques de la liste, une responsabilité politique considérable pour réussir le travail d’arrimage aux orientations qui ont été définies et qu’il convient de concrétiser rapidement et dans la durée.

André Narritsens
Le 8 avril 2014

annexe : bureaux de vote (territoires et principales caractéristiques)

Notes

[1On trouvera, en annexe, la liste et la numérotation des bureaux de vote, ainsi que les territoires que chacun d’eux recouvre avec ses caractéristiques d’habitat.

8 Messages

  • Analyse des scrutins des 23 et 30 mars 2014 Le 14 avril 2014 à 11:22, par Éric Plee

    Pourquoi la victoire a-t-elle été si longue à se dessiner ?

    86 voix d’écart au premier tour, une perte sèche entre 2008 et 2014 de 314 voix pour Pascal Beaudet au premier tour, mais deux fois moins pour Jacques Salvator dont le débours n’était que de 152 voix. La cause apparaissait mal engagée...

    Et pourtant, à l’arrivée, c’est plus de 1200 voix que Pascal Beaudet a déplacées entre 2008 et 2014. Il a gagné 756 voix par rapport au second tour de 2008 quand Jacques Salvator en perdait 453.

    Une situaton figée par le premier tour ?

    André Narritsens nous donne quelques pistes : la droite n’ayant pas progressé globalement entre 2008 et 2014, on suppose que le plein des voix de droite avait été fait dès le premier tour pour la liste socialiste qui avait intégré l’ex modem, Claire Vigeant. Les électeurs de L.O. se sont sans doute très largement reportés sur Pascal Beaudet au second tour. Mais cela reste insuffisant pour expliquer l’importance de l’écart au second tour.

    Comme aux cantonales de 2011, la clé est sans doute à la fois dans le recul de l’abstention et la structuration différente des votants entre le premier et le second tour :

    - Le recul de l’abstention au second tour a incontestablement profité à Pascal Beaudet comme le souligne André Narritsens. C’est un enseignement essentiel qui montre que la réserve de voix à Aubervilliers n’était pas dans les courants politiquement dominants nationalement :

    - On aurait pu assister à une poussée de la droite comme dans l"ensemble du pays ; le seul constat qu’on puisse faire localement est que l’électorat de droite s’est structuré autour de Fayçal Ménia.

    - On aurait pu aussi envisager un sursaut socialiste au second tour autour du maire sortant. Elisabeth Guigou, d’ailleurs souvent à la limite de la loi électorale dans ses interventions publiques, encourageait la mobilisation des abstentionistes : discours apparemment neutre mais dont la finalité politique n’a échappé à personne. On sait que quand on touche le cercle des électeurs qui vacillent entre le vote et l’abstention, ceux-ci, moins politisés, sont en règle générale plus sensibles aux courants politiques dominants (PS ou UMP).
    A l’évidence, cela n’a pas été le cas à Aubervilliers où cet électorat s’est semble-t-il plus reconnu dans la tradition communiste de la ville, mettant en échec la stratégie Guigou.

    L’énigme des 800 voix d"écart ?

    On s’attendait compte tenu du contexte local à un écart plus important au premier tour. Cet écart n’a été réalisé qu’au second tour, ce qu’on a du mal à s’expliquer. Pour les militants, cet écart ne constitue pas une surprise en soi. ce qui constitue la surprise, c’est sa faiblesse au premier tour.

    La réalité est que notre campagne qui est partie et a été entretenue de façon très dynamique a sans doute connu une perte d’efficacité dans le second cercle d’électeurs dans le mois précédent le premier tour. Ces électeurs ne se sont remobilisés que pour le second tour. La soirée du 13 mars qui a réuni plus de 600 personnes à fFaternité a été un succès incontestable. Mais son retentissement, notamment sur les réseaux socaiux a été limité et devait nous alerter.

    Quel enseignement par les réseaux sociaux ?

    Le retour que nous avons eu de nos outils numériques est sans appel : la fréquentation du site pcfaubervilliers après avoir progressé fortement en janvier et février est restée stable tout au long du mois de mars. Mais plus inquiétant, le site de campagne a eu une fréquentation qui est restée au tiers de celle du site, et sans progression au cours du dernier mois, malgré les efforts faits pour l’alimenter. Quant aux réseaux sociaux, on s’étonne que le retour de ceux-ci ait été proportionnellement moindre a cours de la campagne que quand nous avions proposé un lien "facebook" il y a deux ans avec le ste. Les retours "facebook" ont certes progressé, mais de façon moins dynamique que le site pcfaubervilliers. On a là un parallèle intéressant entre la mesure des effets de la mobilisation par l’outil numérique et la mobilisation pour le premier tour.

    Car la logique auraient du être que les réseaux sociaux prennent largement le relais de notre outil pour toucher des publics différents de nos habitués. C’est finalement la mobilisation des militants sur le terrain, qui par le porte-à-porte, le phoning, leur présence dans l’espace public, a sans doute favorisé l’efficacité qui a permis le résultat du second tour.

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    • Analyse des scrutins des 23 et 30 mars 2014 Le 15 avril 2014 à 16:04, par Zorbec le gras

      Sur l’aspect "rezo socio", il faut noter qu’on sait depuis longtemps qu’il est très difficile d’installer fortement un site nouveau en quelques semaines. Rien d’étonnant donc à ce que les vitrines type Machin.truc2014 fonctionnent nettement moins bien que des sites installés dans le paysage (comme celui-ci) depuis un moment et qui ont montré une certaine capacité à laisser de l’espace d’expression, du papier politique à l’analyse en passant par l’humour grinçant ou l’ironie bienvenue (mais parfois mal encaissée). Et l’info.
      Quant au pages Facebook et autres, elles montrent leurs limites : il est facile de les détourner par afflux d’infos plus ou moins télécommandées.
      Jusqu’à preuve du contraire, ces flux relèvent plus - au moins pour le grand public - de la fourniture de rumeur et de l’automobilisation (ou auto-intoxication) qu’autre chose. Les pages Facebook de l’ancien maire ps, avec photos type moi-et-mon-copain-qui-me-soutient, mes-copains-qui-collent-des-affiches, mes-amis-qui-distribuent-des-tracts, etc... - étant de ce point de vue un sommet.

      Il en va différemment des sms, à la fois "flash infos" et outil de travail et de mobilisation (parfois à ras du coup de pression).
      A coup sûr, il serait sans doute utile qu’un sociologue s’y colle.

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  • NON, C’EST ZAYEN QUI AVAIT FAIT GAGNER LE PS EN 2008. LA PREUVE : IL MANQUE 1209 VOIX A SALVATOR EN 2014. COMME QUOI, CA TIENT A PAS GRAND CHOSE. ON SESPERE SEULEMENT QUE LE PC REMERCIERA ZAYEN EN LUI FAISANT FAIRE LE 14 JUILLET... ET QU’IL REMERCIERA AUSSI LA COMPAGNIE THEATRALE QUI A ASSURE LES VOEUX DU MAIRE EN JANVIER 2014. SA PRESTATION Y EST SANS DOUTE POUR BEAUCOUP DANS LA VICTOIRE DE BEAUDET...

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  • Analyse des scrutins des 23 et 30 mars 2014 Le 14 avril 2014 à 18:38, par Poisson Rouge

    Sur la faiblesse de l’écart au 1er tour de 2014, il me semble qu’une explication simple peut être trouvée. Beaucoup de jeunes nous ont expliqué qu’ils se sentaient obligés de voter pour 100% Aubervilliers au premier tour (du fait de leur proximité avec les membres de cette liste). Mais, ils savaient déjà pour qui ils allaient voter au 2ème tour : Pascal Beaudet.
    À noter aussi : Pelliccia a rassemblé sur sa liste un électorat de « mécontents ». Cet électorat a peut-être cherché à voter utile au 2ème tour afin de chasser l’équipe en place.

    En tout cas, merci à tous les deux pour ces premiers éléments d’analyse.

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    • Analyse des scrutins des 23 et 30 mars 2014 Le 15 avril 2014 à 09:06, par @ poisson rouge

      Evitons les explications smples parlons plutôt d’hypothèses. Beaucoup d’électeurs du premier tour ne se sont pas déplacés au second. Il faudrat le quantifier de façon plus précise. Et parmi eux, beaucoup de jeunes. Certes,les jeunes des deux camps étaient nombreux devant les bureaux de vote, c’était le cas dans les bureaus 3 et 4 où j’étais en tant qu’assesseur, l’essentiel de la journée. Mais on a le sentiment qu’ils étaient moins nombreux à voter au second tour. On a eu l’impression de voir davantage d’électeurs de la quarantaine ou plus qui se présenter pour voter...

      Je pense qu’il faut davantage rechercherl’explication des 800 voix d’écart à la fois dans le vote des électeurs de L.O. (300 voix au premier tour) et dans la structuration différente du corps électoral qui s’est déplacé entre le premieret lesecond tou,r que dans des reports systématiques de la liste Pellccia ou 100% Aubervilliers. Seulela connaissance du nombre d"électeurs qui ne se sont pas déplacés au second tour ainsi que celui de ceux qui n’ont voté qu"au second permettrait de conforter ou pas cette hypothèse. Dans ce contexte, les ouies dires d’un électeur "jeune" croisé au hasard de la soirée électorale mérite considétonmais doit être confronté aux données objectives que sont les chiffres analysés dans ce qu’ils révèlent de structuration du corps électoral.

      Et n’oublions pas une chose, en pareille circonstance électorale, ceux qui volent au secours de la victoire sont souvent légion. Ne soyons pas naïfs. Tout le monde n’a pas eu le nez pour voir le coup venir, y compris trois mois avant... On l’a bien vu au premier tour... Mieux vaut tard que jamais !

      Eric Plée

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      • Difficultés de comptage Le 15 avril 2014 à 15:08, par André Narritsens

        Bien sûr étudier la consistance des votants de chacun des tours est nécesssaire. On peut, certes, approcher la question par une étude statistique des cahiers d’émargement, et en tirer quelques éléments démographiques.

        C’est un travail très fastidieus. Qui peut le faire ?

        Mais au bout du compte il manquera toujours les éléments d’un sondage sortie des urnes.

        Ceci dit l’essentiel est le constat d’une très forte dynamique pour le vote Beaudet.

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  • Analyse des scrutins des 23 et 30 mars 2014 Le 15 avril 2014 à 17:42, par kikid’auber

    Ce que je retiens entre autres de cette étude bien faite, c’est que l’abstention progresse d’année en année que ça soit à Aubervilliers ou au plan national, l’exception étant les élections présidentielles.

    Or, comme certains l’ont déjà fait remarquer, plus les anciennes générations disparaissent (décès) plus l’abstention augmente ; Ou on pourrait dire aussi plus les nouvelles générations ont la possibilité de voter plus l’abstention augmente.
    Y a-t-il vraiment que le dégoût de la politique pour que l’abstention atteigne un tel niveau. Notre système de vote le dimanche n’est-il pas à remettre en cause.

    Dans un pays comme la France ou six à sept millions de personnes travaillent le dimanche et donc qui n’ont pas le temps d’aller voter pour certaines d’entre elles par ce que leur roulement font qu’ils doivent travailler le dimanche d’un vote (j’en ai fait partie) ne serait-il pas nécessaire d’organiser les élections étalées sur plusieurs jours comme certains pays le font déjà. Si ces pays arrivent à très bien l’organiser, la France doit pouvoir l’organiser aussi.
    Certains pourront dire « mais il y a le vote par procuration » honnêtement, je trouve que c’est très rébarbatif, à cause des démarches qu’il faut faire.

    Une autre piste a déjà été explorée mais qui est très critiqué à cause des couacs, celle d’avoir la possibilité de voter par Internet pour ceux qui le souhaitent.
    Pourtant on ne peut pas faire l’impasse sur ce système pour le futur d’autant plus que les nouvelles générations qui ne sont pas encore nées seront de plus en plus connectées et risquent de trouver que le vote le dimanche est complètement archaïque.
    On reproche par Internet le peu de succès des participants. Par exemple lorsque les élections prud’homales furent organisées la participation par internet fut très faible.
    Mais était-ce pour cela que l’on doit rejeter le vote par internet : non bien sûr ! N’oublions pas que le départ de l’utilisation des ordinateurs chez les particuliers fut au départ très lente.
    Enfin ce que l’on reproche le plus au vote par Internet c’est la possibilité de la fraude comme si dans le système classique il n’y avait jamais eu de fraudes.
    Pourtant, par exemple les jeux du loto ou du PMU par Internet sont pratiquement dépourvus de fraudes ou de piratage. Ce qui veut dire que lorsqu’on y met les moyens on atteint pratiquement la perfection. Donc, si c’est possible pour le loto cela doit être possible pour le vote par Internet.
    Pour conclure, je pense que ce problème de l’abstention devrait être pris à bras-le-corps par nos dirigeants, car si ce n’est pas le cas nous arriverions à un jour où il n’y aura plus que les militants qui iront voter !

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    • Analyse des scrutins des 23 et 30 mars 2014 Le 15 avril 2014 à 18:42, par Mais oui

      Les gens s’abstiennent parce qu’ils en ont marre d’être pris pour des cons. On ne vote jamais pour quelqu’un mais plutôt contre quelqu’un. A force de se faire entuber par tout le monde, on préfère ne pas voter et se dire qu’au moins on n’a pas participé à la mascarade. SVP, ne me sortez pas l’argument du "il ne faut pas dire qu’ils sont tous pourris". Tous les partis de "gauche" ont soutenu Hollande au deuxième tour. Moi la prochaine fois, UMP-FN, PS-FN, UMP-PS, je m’abstiens. Rien à foutre.

      Je ne sais pas si vous étiez sérieux en expliquant qu’il fallait voir une explication de l’absentation avec les gens qui travaillent le dimanche, mais ça m’a fait rire.

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