
La Mala va se battre pour son avenir
jeudi 5 décembre 2013
Samedi 30 novembre 2013, plus de 50 personnes, répondant à l’invitation de Jardins à tous les étages, de la CNL et du collectif d’habitants, se sont réunies salle Edouard Finck dans la cité de la Maladrerie. Pascal Beaudet a assisté à la réunion.
L’histoire et le devenir de la cité étaient à l’ordre du jour. Ce fut donc l’occasion de présenter un vaste retour en arrière, soutenu d’images, de graphiques et de plans, qui permit de prendre la mesure de ce dont il avait été question avec la décision de construire cette cité.
On reste aujourd’hui étonnés de l’invention qui fut capable de se produire dans les années 1970, invention qui continue de contredire la banalité de l’architecture qui précède et qui suit cette période.
En tout cas, l’invention des appartements aux terrasses plantées, celle des formes qui ne se reproduisent jamais, d’un espace proliférant, continuent de faire rêver.
Mais la réalité rattrapant toujours le rêve il fallait bien affronter les altérations du temps et des hommes. Car de cela il fut question : la Mala est à la croisée des chemins.
La cité a, en effet, subi au début des années 2000 une vaste attaque matérialisée par des occupations illégales de logements qui n’ont toujours pas été éradiquées aujourd’hui. Elle a connu des évolutions de population, dont l’OPH et la municipalité portent la responsabilité, qui se traduisent aujourd’hui par des affaissements de mixités et par des situations localisées de ghettoïsation ethniques. Plus généralement, la crise a appauvri la population.
De plus, les spécificités des logements de la Maladrerie appelaient de la part de l’OPH une politique d’accueil et de formation aux espaces végétalisés qui n’a jamais été mise en œuvre. L’OPH a même, à une époque, entrepris de se débarrasser des terrasses en les bétonnant, mais cela a été mis en échec.
Aujourd’hui, à l’heure où se mitonne de manière bureaucratique une certaine réhabilitation de la Mala, se profilent de nouveaux dangers : l’abandon des terrasses jardins et leur remplacement par un mixte de bétonnage et de surfaces à 5 cm d’épaisseur de terre, est à l’ordre du jour. Les promoteurs de cette orientation viennent de se faire d’ailleurs la main dans le cadre de la soi-disant réhabilitation de l’ilot Daquin.
Toutes ces questions ont été abordées, longuement expliquées et débattues. L’idée a été proposée de rédiger rapidement une Charte concernant les principes devant guider le fonctionnement de la Maladrerie. La signature de cette Charte vaudrait bien sûr engagement pour le futur et guiderait en conséquence les choix d’aujourd’hui.
La nouvelle bataille qui s’engage constitue un élément particulier de celle plus générale qui concerne les dangereuses évolutions du quartier programmées par l’OPH et la municipalité.
André Narritsens