Procès de Roanne, 5 novembre 2013
Soutien aux cinq militants traduits en justice
jeudi 31 octobre 2013
Mardi 5 novembre s’ouvre le procès des cinq de Roanne. Nous les avions accueillis sur le stand d’Aubervilliers lors de la fête de l’Huma (notre photo). Ironie de l’histoire, ils sont une femme et quatre hommes, tout comme les cinq militants communistes contre lesquels le maire d’Aubervilliers et sa première adjointe s’étaient judiciairement acharnés avec le résultat qu’on a vu (cliquez ici) dans l’affaire de la camionnette.
Petit rappel
Lors du mouvements sur les retraites en septembre 2010, les cinq militants syndicaux CGT de Roanne avaient été accusés de dégradation de bien public pour avoir tagué sur les murs des inscriptions hostiles à la réforme et au député local UMP. Il n’en a pas fallu plus pour que ces dangereux malfrats soient poursuivis et trainés devant le justice qui les a finalement dispensés de peine. Peut-être la situation avait-elle semblé tellement dérisoire aux magistrats qu’ils avaient souhaté de ne pas en rajouter. Tout comme le juge d’instruction de Bobigny qui a eu bien du mal à trouver des arguments pour mettre en examen les cinq d’Aubervilliers. Rappelons dans cette dernière affaire, les témoignages à charge tellement approximatifs que l’enjeu n’était plus d’établir des faits contre les militants du PCF, mais de savoir si les témoins avaient bien retenu ce qu’ils avaient cru entendre !
Toujours est-il que dans un cas comme dans l’autre, on constate la débauche de moyens engagés par la police et la justice qui ont soumis les intéressés à des heures d’interrogatoire, produit des centaines de lignes de procès-verbaux...
Mais là où l’affaire de Roanne est très inquiétante, c’est par le glissement vers la criminalisation de l’action militante sur laquelle elle débouche. On est bien loin du fond qui est le droit à une retraite digne, rappelaient les cinq de Roanne sur la grand scène de la fête avant de venir sur stand d’Aubervilliers..
Pressions, intimidations, les militants seraient-ils soumis à un droit d’exception ?
Car les cinq syndicalistes sont convoqués ce 5 novembre au tribunal pour avoir refusé en mars dernier de se soumettre à des tests ADN destinés à renseigner le fichier des empreintes génétiques. Curieuse conception de la justice que celle qui consiste à revenir sur un fait déjà jugé, et en plus, par la mise en oeuvre de moyens utilisés dans les affaires criminelles. Pressions, intimidations... Les militants syndicaux seraient-ils soumis à un droit d’exception qui les place sur le même plan que des individus dangereux ?
C’est ce que refusent les cinq de Roanne et c’est pour cela qu’il faut les soutenir, au delà du monde syndical. Une délégation d’Aubervilliers sera présente à Roanne. Nous lui apportons tous nos encouragements pour crier haut et fort notre exigence de justice.
En refusant de se soumettre à des prélèvements ADN, les cinq de Roanne refusent ce qui constitue une humiliation qui dépasse largement leur cas personnel et qui touche en réalité l’ensemble du monde du travail. A l’heure où les accords de compétitivité, le travail du dimanche, les lois sur les retraites... mettent à mal beaucoup de salariés, notre soutien aux cinq de Roanne est sans équivoque.
Eric Plée
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