Un budget d’austérité adopté difficilement

vendredi 22 mars 2013

L’adoption du budget du Conseil général le 21 mars s’est faite à 20 voix pour, 19 contre et une abstention. Est-ce une victoire pour Stéphane Troussel, comme pourraient le laisser supposer les déclarations satisfaites des élus socialistes à la sortie de la séance ? Rien n’est moins sûr.

Le nouveau président n’obtient l’adoption de son premier budget qu’à une voix d’écart, dans un contexte politique national favorable à quelques mois de l’élection de François Hollande.

Certains ne manquent pas de souligner la division des élus du groupe communiste et Front de gauche. S’ils se sont divisés sur la stratégie à tenir – 8 votes contre, 1 abstention et 4 votes pour – ils partagent en tout cas le même constat : le budget 2013 du Conseil général est un budget d’austérité. Tous l’ont dit et répété lors de leurs interventions.

Les premiers estiment qu’il faut refuser d’accompagner la crise qui s’aggrave, comme le fait ce budget qui taille dans des domaines tels que le Fonds de solidarité logement ou la petite enfance. Les seconds ne veulent pas créer de difficultés supplémentaires à un exécutif qui devra de tout manière défendre ses orientations vis-à-vis de la population et du personnel du Conseil général.

Très chers PPP...

Alors oui, il y a des divisions internes au groupe communiste et Front de gauche. Mais que pèsent-elles face à l’enjeu réel ? En faisant adopter un budget d’austérité aux forceps, le président Troussel se créé de futures difficultés. Les habitants sont lésés par les coupes dans les missions de service public. Les associations sportives et culturelles ont leurs budgets en baisse. Les communes sont toujours sous le coup du gel des investissements décrété unilatéralement par le Conseil général. Quant au personnel départemental, il est victime de la poursuite larvée de la Réforme générale des politiques publiques, qui réduit le nombre des fonctionnaires territoriaux et donc leurs capacités d’intervention.

Et si le budget 2013 a déjà été difficile à boucler, qu’en sera-t-il du budget 2014 où il faudra commencer à payer les 21 collèges du département réalisés en PPP ?

En politique, la cécité se paye cher. En 2002, Lionel Jospin a quitté la scène sans gloire, après 5 ans de service loyal du capitalisme. Aujourd’hui, moins d’un an après son élection, François Hollande atteint difficilement les 30% de satisfaction, faisant mieux que Sarkozy auquel il avait fallu tout de même deux ans pour aboutir à ce résultat.

Le choix de servir loyalement le capitalisme et son bras armé, l’Union européenne, au détriment des besoins de la population est désastreux. Il précipite nos concitoyens dans la pauvreté, l’absence de perspectives politiques et le désespoir.

En votant contre ce budget d’austérité, les deux conseillers généraux d’Aubervilliers Pascal BEAUDET et Jean Jacques KARMAN veulent ouvrir une nouvelle perspective, celle de la défense des intérêts de la population du département.

Caroline Andréani

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