AMAZON torpille les librairies de quartier avec la bénédiction de Montebourg

samedi 21 juillet 2012

"Les Mots Passants" à Aubervilliers ont posé sur leur vitrine une affichette "L’EMPLOI, C’EST EN LIBRAIRIE" du syndicat français de la librairie. Cette affichette dénonce la concurrence déloyale qu’exerce le groupe américain AMAZON (spécialisé dans l’e-commerce de produits culturels) par rapport aux libraires. Il n’est pas inutile, à l’heure où une librairie comme "Les Mots Passants" est inscrite dans le paysage local, de rappeler la place que ces établissements tiennent tant dans le service qu’ils rendent que pour le développement de la lecture, d’ailleurs souvent en complémentarité avec les médiathèques publiques.

Que l’e-commerce soit devenu une réalité, est indéniable. Mais que des groupes, comme AMAZON bénéficient de primes substantielles pour leur installation, qu’ils développent un emploi précaire (seuls un tiers des emplois créés sur la plate-forme AMAZON de Chalon-sur-Saône seront permanents) et que de surcroït, ils domicilient leurs activités financières dans des paradis fiscaux comme AMAZON au Luxembourg, constitue un torpillage en règle du réseau des libraires dont la difficulté qu’il a à exister est indéniable. L’exemple des Mots Passants est là pour le montrer quand on voit que l’équilibre sur lequel repose le secteur est fragile. Lors de l’ouverture de la FNAC au Millénaire, la baisse du volume des ventes de la librairie a été de l’ordre de 6%, évalue l’une des libraires. C’est dire que les librairies, et le commerce de proximité en général, dès lors qu’il est soumis à une concurrence déloyale avec la bénédiction des institutions européennes et des pouvoirs publics français, est sérieusement menacé de disparition.

On a bien du mal à comprendre qu’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, chantre de la démondialisation et de la VIème République lors des primaires socialistes, bombe du torse quand s’installe dans le département dont il a été député et président du Conseil Général, une plateforme AMAZON. Le changement c’est maintenant ?

Quelques liens (loins d’être exhaustifs) sur la question...

- http://www.bastamag.net/article2510.html
- http://www.rue89.com/rue89-eco/2012/06/25/amazon-entre-lemploi-et-le-fisc-montebourg-choisi-233303
- http://www.liberation.fr/politiques/2012/06/25/montebourg-a-amazon-je-ne-cache-pas-mon-contentement_828946

Eric Plée

8 Messages

  • AMAZON torpille les librairies de quartier avec le bénédiction de Montebourg Le 21 juillet 2012 à 11:43, par Jack, reviens !

    Ah Jack Lang, c’était les colonnes de Buren, le costard mao, la soirée de la musique, Jean-Paul Goude, toute une image un peu kitsch qui a fini par générer des Franck Lepage http://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8 (conseiller de Jack qui a fini par comprendre qu’il serait plus utile en faisant de l’éducation populaire).

    Mais c’était aussi des mesures comme le prix unique du livre. Utile dans le contexte des années 80 mais aujourd’hui dérisoire face à l’évolution du commerce et des formes qu’il prend...

    A quoi sert l’Etat s’il ne régule rien ? Au moment où Jack à été renvoyé des Vosges à la place des Vosges, on en arriverait presque à le regretter.

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  • Arnaud Montebourg s’est offert son premier coup de pub, en tant que ministre, avec annonce de l’arrivée d’Amazon. S’il a fait grand bruit autour de cette arrivée, il a beaucoup moins évoqué le fait que l’américain Amazon a son siège au Luxembourg. La scène est cocasse pour ce "champion" de la démondialisation. Depuis plusieurs années, les rivaux d’Amazon, ne manquent pas de pointer que l’américain, installé au Luxembourg, bénéficie par ricochet en France, des avantages fiscaux du Grand-Duché. Amazon peut ainsi s’offrir le luxe de la « livraison gratuite » notamment sur les livres, s’accordant ainsi un avantage compétitif exceptionnel sur ce produit à prix unique, à la barbe de ses concurrents.

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  • AMAZON torpille les librairies de quartier avec le bénédiction de Montebourg Le 23 juillet 2012 à 12:24, par Les chaussettes s’achètent désormais à la boulangerie

    “Que l’e-commerce soit devenu une réalité, est indéniable” lit-on dans votre texte. Cela signifie que les gens commandent par internet à des groupes type AMAZON ou autre, se font livrer par la poste ou vont chercher leur achat dans un point relais, généralement un commerce local. Pour ma part, j’ai cherché mes dix paires de chaussettes conditionnées dans un emballage capitonné de 30cm sur 40cm (bonjour le gaspillage en place et en transport) chez le boulanger.

    On pourrait suggérer aux Mots Passants de faire point relais pour AMAZON. Au moins, la cohérence en matière de produit vendu serait respectée.

    Et tant qu’à transformer la librairie en entrepôt, elle pourrait aussi accueillir un point relais pour mes chaussettes. Ce serait plus pratique pour moi alors que victime d’un claquage musculaire lors de ma 28ème longueur à la piscine, j’ai un peu de mal à marcher...

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  • AMAZON torpille les librairies de quartier avec la bénédiction de Montebourg Le 22 août 2012 à 11:10, par Laissons du temps à Montebourg pour quoi faire ?

    On ne redresse pas la production industrielle en 100 jours, il faut cinq ans ! dixit Montebourg. Sauf qu’il y a des signes qui même dans cinq ans risquent de se payer cher...
    Amazon + travail du dimanche au millénaire égale mort des mots passants ?

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  • AMAZON torpille les librairies de quartier avec la bénédiction de Montebourg Le 7 septembre 2012 à 07:11, par Fermeture de la Fnac : trouvez le coupable

    C’est l’interdiction de l’ouverture du dimanche au Millénaire ! C’est certainement pas la baisse du pouvoir d’achat ou Amazon.

    Il faut dire que la Fnac a trouvé son maître. Il y avait à dire en matière de politique sociale de l’enseigne qui a vu éclater au cours des dernières années des conflits sociaux souvent très durs - Tiens, on a pas encore entendu que c’était la faute des syndicats - et en matière de commerce par internet. En fait, AMAZON a repris les mêmes recettes à une autre échelle en les amplifiant et les doublant d’une politique commerciale dynamique ; avec un zeste de convivialité en plus en faisant aussi dans le bouquin d’occasion. Même en terme d’image qui était pourtant positive (la qualité des vendeurs était traditionnellement le point fort de la Fnac), la Fnac est dépassée par éthiquement plus pourri : emploi précaire, domiciliation des activités financières au Luxembourg...

    Bah, tant que c’est pas la faute des "mots passants" si la Fnac ferme, quelques espoirs sont encore permis.

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  • Il faut nationaliser la distribution des livres, ce capitalisme libéral mondialisé est une plaie .
    Que les camarades chinois nous montrent la voie à suivre , refusons d’acheter dans ce foutoir marchand et imposons la pensée progressiste en conciliant le développement économique et le contrôle politique .
    Interdisons les livres numériques qui empêchent le développement des librairies et qui favorisent le développement économique des Samsung Apple et Amazon. Bref Il faut empêcher qu’internet devienne le terrain de vente des multinationales apatrides en construisant une "grande muraille numérique". Les libraires de quartier nous montent la voie....

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  • Si la fnac ferme, on pourra même plus acheter sa vignette à 26 euros pour la fête de l’huma. Il faudra l’acheter directement aux militants du PCF à 20 euros. Mais que fait Amazon ?

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