Conseil général, 15 mars 2012 à 9h00 : PPP, la séance de tous les dangers
mercredi 14 mars 2012
C’est ce jeudi matin que doivent être votés les fameux PPP qui prévoient la construction ou reconstruction de 12 collèges dans le département de Seine-Saint-Denis. Alors que ce mode de financement fait l’unanimité contre lui (le candidat Hollande déclarait récemment que c’était un outil de surendettement) le président du conseil général Claude Bartolone s’arque-boute contre vents et marée pour défendre un projet que le bon sens aurait dû conduire abandonner.
Rarement un projet d’une telle envergure n’a été mené dans une telle opacité, là où au contraire il aurait fallu rechercher un minimum de consensus autour d’une question essentielle à la fois pour les 7200 jeunes qui fréquenteront annuellement ces 12 établissements les cinquante prochaines années, ainsi que pour les finances départementales déjà mal en point du fait des transferts de charge que l’État impose aux collectivités.
Les conseillers généraux ont eu en main très tardivement des documents difficilement lisibles (ils ne détaillaient même pas le coût par collège) et ont dû aller à la pêche aux infos avec les plus grandes difficultés. On apprend aussi que les organisations syndicales au conseil général sont particulièrement interloquées du fait que la possibilité d’une maîtrise d’œuvre interne n’aie pas été envisagée là où pourtant le savoir faire des services techniques du département développé depuis de nombreuses années auraient pu avec des moyens renforcés faire face à la nécessité de ces constructions.
Le dogmatisme libéral, méthode de fonctionnement du conseil général
Localement, et nous nous en sommes fait l’écho sur le site, ce sont les parents et enseignants du collège Jean Moulin qui se sont élevés à plusieurs reprises contre un "collège au rabais" (il comptera cinq salles de classes en moins par rapport au projet initial). Le Conseil Général n’a même pas jugé utile de leur présenter le projet retenu.
Opacité, autoritarisme sont les outils de ce dogmatisme qui place les conseillers généraux du département face à un dilemme : voter contre peut-être exploité comme un vote contre la nécessaire reconstruction de ces établissements. Une abstention (même "offensive") est synonyme de mauvais souvenirs comme on a pu le voir récemment à l’Assemblée Nationale ou au Sénat où le groupe socialiste a ainsi laissé passer les traités européens. Mais face à des enjeux dont la question éducative est l’otage, il est grand temps de marquer une rupture avec les orientations libérales qui nous mènent droit dans le mur.
E.P.
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