
Soirée du 28 novembre au théâtre de la Commune
Coup de chapeau à Jack Ralite
samedi 10 décembre 2011
Même écharpe violette, même discours, Jack Ralite a encore su faire passer le sens de son engagement politique, comme il l’avait déjà fait le 22 octobre dernier à Fraternité, à l’invitation des communistes. Cette fois, c’est la municipalité qui a tenté de mobiliser ses forces pour relever le défi en partenariat avec le théâtre de la Commune.
Défi relevé, grâce au brio de Didier Bezace, qui a su rythmer l’alternance des témoignages en réussissant le difficile exercice de donner une cohérence à la diversité des approches qui n’avaient pas toutes la même profondeur. On retiendra le remarquable plaidoyer de ses anciens collègues sénateurs, Catherine Tasca et Jean Pierre Bel, actuel président du Sénat, qui ont eu l’honnêteté de mettre en avant l’héritage de la pensée communiste à laquelle Jack Ralite a contribué, et qui lui a permis dans une démarche de "fertilisation croisée" de mener les combats qu’il a mené sur l’exception culturelle et pour l’audiovisuel public. On retiendra aussi l’extrême finesse de l’intervention de Frédéric Mitterrand, qui a su intelligemment masquer l’indigence de sa famille politique en matière culturelle et de création pour faire de Jack Ralite la référence de gauche incontournable sur ces questions.
Mais on retiendra surtout le témoignage de ceux qui ont été les compagnons de route de Jack Ralite : Michel Piccoli sur le combat des intermittents, Serge Rebourg sur les États généraux de la culture, Gariel Garran sur la création du théâtre, Charles Fiterman, sur l’expérience ministérielle de 1981... Bref, ceux qui, parce qu’ils ont vécu les grands desseins de Ralite ont pu en donner un éclairage pertinent d’émotion.
Un regret peut-être : on aurait aimé pour compléter ce tableau des témoignages de son activité de député de 1973 à 1981 ainsi que de son rôle au sein du parti communiste. Pierre Laurent nous en avait donné un petit aperçu par ses souvenirs d’enfance lors de la soirée du 22 octobre, mais Lucien Marest, alors en charge des questions culturelles au parti communiste aurait sans doute apporté plus de perspective à l’idée qu’on a du personnage.
Un très bel hommage qui s’est terminé par un coup de chapeau sous la forme d’un magnifique tableau composé de tous ceux qui se sont prêté à l’exercice au cours de la soirée. Revenant sur scène chapeau bas, ils ont lancé des "salut l’artiste" à celui qui a été 52 ans durant leur élu et qui continuera à marquer notre ville.
Eric Plée
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