Il faut en finir avec ces « camps de crack itinérants »

Déclaration des fédérations de Seine-Saint-Denis et de Paris du Parti communiste français

mercredi 6 octobre 2021

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a donné l’ordre au Préfet Didier Lallement de déplacer la scène de consommation de crack de Riquet à la Porte de la Villette, soit 2 kilomètres plus loin, toujours dans le 19e arrondissement de Paris.

Le gouvernement décide donc de reconstituer une colline du crack au nord de Paris, sans jamais assumer ses responsabilités régaliennes, sanitaires et humanitaires.

Ce transfert a suscité une énorme colère, tant des riverains que des municipalités de Pantin, Aubervilliers et de Paris. Il n’a pas pour autant apaisé l’inquiétude des habitants des arrondissements du nord-est de Paris.

Depuis des mois, de La Chapelle à la rue Riquet en passant par St Denis et les Jardins d’Eole, ce sont les quartiers populaires du nord-est parisien qui subissent ces installations où se mêlent précarité, consommation sur la voie publique, deal et insécurité pour l’environnement. Cet énième déplacement a mis en lumière la responsabilité de l’Etat comme l’a souligné lors d’une question orale à l’Assemblée nationale le député communiste, Stéphane Peu.

Les « quartiers des belles personnes » sont en colère.

« Ces quartiers ne sont pas les beaux quartiers » mais comme le disait la représentante d’association du quartier des 4 chemins de Pantin lors d’un rassemblement de plusieurs centaines de personnes : « ce sont des quartiers difficiles mais ce sont des quartiers de belles personnes... Elles travaillent, elles élèvent du mieux qu’elles le peuvent leurs enfants, elles se battent, elles exigent le meilleur pour leur famille et du coup, pour leur quartier, elles font vivre des initiatives pour mieux vivre ensemble ».
Alors dans ces quartiers populaires, de part et d’autre du périphérique qui concentrent la pauvreté, qui sont confrontés aux inégalités, aux discriminations et qui subissent les trafics, comment la colère des habitants ne s’exprimerait elle pas ?

Alors que le travail de de ces quartiers populaires fait la richesse de la région et que beaucoup, consacrent, en plus de l’énergie à améliorer leur cadre de vie !

C’est pour cela que les solutions temporaires et brinquebalantes, le caractère inhumain de ces « scènes de crack » et l’insécurité qu’elles entretiennent, sont vécues de façon aussi violente. C’est une forme de mépris et d’ignorance de ceux qui vivent là lorsque Darmanin qui répète à l’envie qu’il n’y a pas d’habitants Porte de la Villette !

Il faut en finir avec ces « collines du crack », à Porte de la Villette et ailleurs !

L’État, le Premier ministre, doivent apporter des solutions concrètes humaines, durables pour ces personnes, pour protéger les riverains et agir contre le trafic.
Pour les riverains de Pantin et d’Aubervilliers, du 19e, pour pouvoir enfin casser le mur de la honte édifié par Darmanin ! Pour que cela cesse !

Les communistes de Paris et de la Seine-Saint-Denis exigent la mise en place de politiques publiques sanitaires et sociales de grande ampleur mais également de la répression envers les trafics.

Il est urgent d’apporter des réponses de santé publique à ces personnes en situation
de très grande précarité dont l’errance doit prendre fin.
Il n’y pas de solutions magiques, mais il y a des solutions qui ont fait leurs preuves ici et chez nos voisins européens. La réaction des habitants, des élus de tous bords a conduit à une première réunion entre les représentants de l’état, ceux de la mairie de Paris, des villes de Pantin et d’Aubervilliers... disons-le clairement cette réunion n’a pas abouti à des résultats réels. Le Premier ministre qui avait donné son accord à des propositions faites par la Ville de Paris doit reprendre la main !

NOS PROPOSITIONS

- Évacuation humanitaire de la scène de crack de la Villette avec une prise en charge sociale et sanitaire et notamment d’hébergement d’urgence.

- Création d’unités médico-sociale ouvertes 24h/24 de prise en charge avec des équipes pluridisciplinaires et des lieux d’hébergement à proximité, à l’échelle de tout Paris et de la métropole. La solidarité ne doit pas s’exercer uniquement dans les quartiers populaires.

- Augmenter les capacités d’accueil des services de psychiatrie et d’accompagnement à la sortie des addictions en hôpital avec l’APHP.

.- Une action résolue pour protéger les riverains avec immédiatement un renforcement des moyens policiers et de prévention et à moyen terme la re-création dans nos quartiers d’une police de proximité.

- Donner des moyens d’enquête et d’investigation à la Police nationale pour
démanteler ces trafics qui se nourrissent des misères humaines.

La solidarité de habitant.e.s des quartiers populaires, à Paris, à Pantin, à Aubervilliers n’a plus à être démontrée, mais l’Etat doit entendre leur appel, auquel se joint la voix des communistes, à des solutions dignes et humaines pour les usagers de drogues et les riverains sans céder aux discours illusoires qui laissent croire qu’il serait possible, légal et humain d’enfermer et désintoxiquer contre leur gré des êtres humains.

Les communistes de Paris, d’Aubervilliers et de Pantin

Répondre à cet article